Nous sommes des Bantous. Au plus profond de notre être, nous croyons qu'il y a une vie après la mort. Oui, les morts ne sont pas morts ; ils vivent autrement, une vie pure, par l'esprit, une vie éthérée, proche des mânes des ancêtres, au plus près des anges et de Dieu.
Dans ce curieux article, je m'adresse non pas au peuple congolais, ni à monsieur Denis Sassou Nguesso en personne, comme inspiré par le Saint-Esprit qui m'habite, mais aux exprits des morts qui sont honorés chaque premier novembre au cimetière familial des Nguesso à Kona-Kona, par le chef de l'Etat Denis Sassou Nguesso et certains membres de sa famille.
Chers esprits qui reposez en paix, débarrassés de tous les fardeaux de la chair, au cimetière de Kona-Kona,
Vous, qui avant de quitter ce monde, avez compris le sens véritable de l'existence qui se trouve en fait dans l'amour, dans l'art de donner plus que de recevoir, et que toutes les choses de ce monde ne valent pas une seule vie humaine,
Vous,
Maman Emilienne Mouébara,
qu'il vous revienne à l'esprit les propos suivants de votre fils :
"Mama, soki ba somba liwa mbé na sombi"
"Si on pouvait acheter la mort, je l'aurais fait pour que tu restes vivante !"
Preuve combien immense de l'amour filial d'un homme puissant devant les hommes mais combien démuni devant le sort parce qu'il s'était rendu compte qu'il ne pouvait triompher de la mort, du destin, pour vous garder auprès de lui,
Vous,
papa Julien Nguesso,
grand guérisseur, vous avez soigné vos semblables, partagé ce que votre fils vous donnait avec tous les autres parce que vous teniez à vivre dans la simplicité bien que votre fils fut chef de l'Etat,
Vous,
grand-frère Ambendet Nguesso,
vous que votre frère a décrit comme un homme humble, soucieux de l'harmonie au sein de la famille,
Vous,
Edith Lucie Ondimba née Sassou Nguesso,
fille bien-aimée de son père que le monde entier vit verser des larmes pour son infini amour paternel pour sa fille chérie qui fut la première de ses conseillers,
Et à tous les autres dont j'ignore les noms mais qui sont aussi dans le repos éternel à Kona-Kona,
Ce premier novembre 2013, Denis Sassou Nguesso, votre fils, votre frère, votre père, votre oncle,
viendra avec toute la famille réunie vous rendre hommage comme il le fait chaque année, dans une dévotion quasi-religieuse avec tout le faste de la république comme s'il s'agissait d'une cérémonie d'Etat, alors que c'est juste un rituel privé.
Nous savons que le chef de l'Etat n'a pas le moral, lui qui a interdit à tous les membres de la famille de se rendre à l'étranger pour que tout le monde se retrouve autour de lui au cimetière familial de Kona-Kona. Certains des ministres et de ses proches n'iront pas rendre un culte à leurs morts mais seront là-bas avec lui.
Vous qui entendez la souffrance du peuple congolais, devez verser des larmes chaque qu'un innocent meurt et vous rejoint dans l'Hadès,
Tous ces cris, tous ces pleurs, toute cette misère, toute cette douleur, toutes ces larmes sur toute l'étendue du pays - alors que lui a pourtant promis de protéger toute vie dans notre beau pays le Congo,
Vous devez tournez la tête à chaque fois qu'un enfant affamé tend la main pour mendier tandis que les vôtres se goinfrent, que Kiki se paye des chemises à 1000 euros pour les jeter le soir,
Dites-lui, quand il viendra se rappeler qu'il était hier un enfant comme les autres, un homme comme les autres avant de se hisser plus haut que Dieu lui-même se permettant de prendre des vies, de laisser mourir ou d'accorder la vie,
Qu'il est temps que tout ceci s'arrête,
pour la paix du peuple,
pour sa propre paix,
pour qu'il dorme d'un sommeil sans cauchemars, sans stress, sans peur d'un coup d'Etat.
Vous pouvez lui apparaître ou lui inspirer des songes.
Vous, il vous aime et il vous écoutera.
Si les vivants ne peuvent sauver les vivants, alors que vous les morts sauviez un peuple tout entier qui se meurt de la tyrannie d'un seul.
Dites-lui qu'il est assez riche, qu'il a plus qu'il ne faut pour passer le reste de sa vie à l'abri du besoin.
Rappelez-lui que le Congo lui a tout donné - alors que lui a tout pris au Congo - sans oublier tout ce qu'il a donné aux étrangers au lieu de le céder aux fils du tsi.
S'il vous plaît, inspirez-lui le départ par la grande porte, pour que jamais son sommeil ne soit troublé dans votre cimetière familial à Kona-Kona un de ces jours.
Apparaissez-lui pour qu'en 2016, la sagesse prenne enfin dans son esprit et qu'il sorte de la bulle de pouvoir dans laquelle il est enfermé pour réaliser que la vie est plus simple, plus belle quand on aime, quand on sert les autres, quand on respecte son peuple comme Mandela l'a fait.
Tous sont fatigués, même ses amis du PCT. Ils veulent tous que ce massacre s'arrête. Que ce cauchemar éveillé que fait le peuple congolais disparaisse.
Dites-lui :
"IL EST TEMPS DE LACHER PRISE SANS VERSER UNE SEULE AUTRE GOUTTE DE SANG. LAISSE ENFIN VIVRE CE PEUPLE QUI T'A TOUT ET TANT DONNE - Y COMPRIS LA VIE ! LAISSE VIVRE NOTRE PEUPLE ! LAISSE MANGER NOS ENFANTS ! TOUT A UNE FIN ! ACCEPTE LE SORT ET L'HISTOIRE ! NE FORCE PAS LE DESTIN ! FILS, FRERE, PERE, SAUVE TON AME ! "