Nous venons de recevoir d'un ami l'information que Faure Gnassingbé Eyadéma a démissionné de la présidence de la république togolaise ce vendredi. Pressé par son maître la France, par les sanctions de la CEDEAO et par la rue, l'homme a quitté son fauteuil présidentiel - tout en annonçant qu'il avait l'intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Il a fallu une forte pression de vingt jours pour que notre jeune dictateur jette l'éponge.
Le successeur de Faure Eyadéma est monsieur Abass Bonfoh, un membre du RPT, le Rassemblement du Parti Togolais dont l'ex-président de la république est désormais le président pour préparer la prochaine échéance électorale. Abass Bonfoh qui assure l'intérim est un proche de Faure Eyadéma. Il aura la responsabilité d'organiser la prochaine élection présidentielle. En attendant, les partis de l'opposition vont organiser une manifestation ce samedi pour marquer une démonstration de force.
Faure Eyadéma n'est pas encore totalement hors-jeu mais il serait étonnant qu'il se présente ou gagne la prochaine élection présidentielle togolaise. Comment Faure Eyadéma, un homme détesté par tous les Togolais, peut-il encore oser se présenter à la prochaine élection présidentielle ? Même s'il le faisait, nous doutons qu'il puisse encore se permettre de falsifier les résultats tellement la défiance à son encontre est grande. Il risque de déclencher une véritable révolution. Cependant, nous sommes en Afrique, le continent de la démesure. On peut s'attendre à tout.
Quand un peuple est déterminé comme l'a été le peuple togolais, il parvient toujours à ses fins. Nous l'avons dit : pour un peuple, oser ,c'est déjà vaincre. Le pouvoir du peuple se trouve dans la rue. Les Togolais ont pris la rue et ont fini par pousser Faure Gnassingbé Eyadéma à la démission. Peut-on rêver voir se dérouler un tel scénario au Congo ? Le pays traverse une grave crise économique avec des salaires impayés depuis plusieurs mois mais personne ne bouge. On ne peut pas compter sur une opposition corrompue incarnée par un Tsaty Mabiala qui ne compte qu'à s'enrichir. En faisant de l'opposition des partis satellites du Parti Congolais des Tricheurs Tueurs, le monstre de l'Alima a réussi à bloquer le mécanisme de rassemblement populaire pour prendre la rue. La dictature de Brazzaville n'arrête pas d'exercer une pression sur les leaders de l'opposition dite radicale comme madame Claudine Munari ou le professeur Charles Zacharie Bowao.
L'ordre constitutionnel a été violé au Congo. La communauté internationale, la France et la CEMAC n'ont pas exercé de pression sur Denis Sassou Nguesso qui joue au bon samaritain en faisant semblant de résoudre les problèmes des autres - alors qu'il est incapable de trouver des solutions dans son propre pays - au point d'appeler le FMI au chevet du Congo. Comment peut-on prétendre avoir une stature internationale quand on ne peut pas faire la preuve d'une stature nationale ?
L'Afrique de l'ouest semble manifester une plus grande soif de démocratie que l'Afrique centrale. Cependant, nous ne perdons pas espoir. C'est une zone stratégique pour les Occidentaux et il semble que les puissances du monde ne sont pas pressées de lâcher leurs gouverneurs noirs. Il faut donc les pousser à cesser tout soutien à nos dictateurs. Pour cela, il n'y a pas beaucoup de solutions. Nul besoin de les énumérer encore une fois. Les Occidentaux s'appuient sur des barbares intérieurs pour continuer à dominer l'Afrique en leur qualité de barbares extérieurs.
Les barbares ont pris le pouvoir dans notre pays et dans de nombreux pays africains. Les barbares ne vous laissent pas beaucoup de choix : il vous faut choisir entre la soumission en cédant à la peur, la victoire après avoir osé les combattre, la mort en lâches ou à la fuite. Grand est le nombre de Congolais désespérés qui veulent fuir leur pays. Les barbares veulent dominer et soumettre afin de régner sans partage. Ils sont violents, sans morale, inhumains, cupides, rusés, menteurs et prêts à tout pour garder leur position hégémonique. Ils masquent leur barbarie en se donnant de faux airs de nobles. Quand un peuple se trouve face à de tels barbares, il a le choix entre voir sombrer le pays ou devenir à son tour un peuple de barbares pour combattre la barbarie. La paix n'est qu'un équilibre de la terreur entre barbares. Le barbare ne respecte que le barbare comme la force ne cède qu'à la force. Même lorsque les barbares jouent à la démocratie, ils n'y croient pas et trichent car ils ne respectent aucune loi. La seule question que nous devons nous poser est celle-ci : le Congo est-il entre les mains des barbares inhumains et sans morale ? Si oui, il ne nous reste qu'à mourir ou à devenir des barbares à notre tour pour revenir plus tard à notre kimuntu. Le barbare peut jouer à l'être civilisé, porter des costumes et des cravates, vivre dans une grosse maison pour vous impressionner mais il reste un barbare. Ne respectez jamais un barbare. Quel qu'il soit. Il ne mérite aucun respect. Lorsque vous êtes dominés par des barbares, ils vous font croire que les barbares, c'est vous et qu'ils incarnent eux, l'homme civilisé ou la civilisation. Au fond, ils restent barbares car être barbare est une nature, une intériorité, un ADN. Dans notre monde, le civilisé n'est pas toujours celui que l'on croit. On est barbare comme le lion est carnivore. En face du lion, le buffle n'a que le choix du combat ou de la mort. Denis Sassou Nguesso et les membres de son ethnie-Etat sont des barbares. Même milliardaire, un barbare reste un barbare. Le barbare au sommet de l'Etat est comme un virus qui a pris le contrôle de toutes les cellules d'un corps sain. Se défendre est un impératif si on veut éviter la mort. ET, CHOSE CURIEUSE, LES BARBARES VIENNENT SOUVENT DU NORD...
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU