Ne pouvant dormir après avoir vu cette vidéo, il m'a fallu me résigner à sortir de mon lit pour la mettre en ligne sur votre blog. Elle montre des jeunes Congolais arrêtés du simple fait qu'il sont des Bakongos - certainement au bord de la route comme on le constate dans la vidéo. On entend clairement un milicien de l'ethnie-Etat dire : "On va vous tuer. To ko barrer bino".
Si nous n'étions pas dans une démarche génocidaire, on aurait pu chercher à les amener devant le juge, devant l'accusateur par procuration, on aurait tout fait pour prouver leur appartenance aux ninjas nsiloulou du Général Ntumi avant de les juger et de les condamner - puisque la peine de mort n'existe pas au Congo-Brazzaville. Or, nous constatons qu'ici, il s'agit juste de combler une frustration devant l'incapacité de la faiblesse publique d'arrêter de vrais ninjas nsiloulou car ces jeunes gens n'ont pas d'armes - contrairement aux vrais ninjas nsiloulou. Les sévices que certains d'entre eux ont subis, le fait qu'un jeune homme est totalement dénudé, montrent qu'il s'agit ici, de les humilier, de venger les soldats morts au champ de bataille car nous voyons bien que les ninjas nsiloulou ne s'en prennent qu'aux miliciens de la faiblesse publique et non aux simples citoyens. Les ordres ne sont décidément pas les mêmes ici ou là.
Si les ninjas nsiloulou sont en situation de légitime défense quand ils prennent la vie de leurs assaillants, dans cette vidéo, nous constatons que les jeunes arrêtés le sont simplement parce qu'ils sont Bakongo. C'est donc bien la preuve d'un génocide planifié. Leur appartenance aux ninjas nsiloulou n'est pas prouvée même si on leur pose des questions car leurs réponses sont conditionnées par la peur - juste pour faire illusion devant la caméra.
Cette vidéo pourra demain être présentée à la Cour Pénale Internationale car ces jeunes gens, il est à peu près sûr qu'à l'heure où j'écris ces mots, ont déjà été assassinés. Il y a d'un côté des hommes qui luttent contre une armée avec un code de l'honneur et de l'autre, des mercenaires et assassins qui tuent tout Mukongo valide ou non valide du simple fait de son appartenance ethnique. C'est du terrorisme d'Etat, un génocide, un holocauste visant exclusivement tout Mukongo car il est impossible de distinguer le bon Mukongo du mauvais. Le crime, ici, c'est d'être un Mukongo. Dans ce cas, tous sont mauvais ; il faut s'en débarrasser. Dans le doute, tuer. Dans le soupçon, tuer. Même sans raison, tuer. Le Mukongo est déjà condamné à mort parce que Mukongo par l'homme qui détient le permis James 007 de tuer dans l'impunité absolue. C'est un scandale pire que celui de la disparition du Beach car on s'efforce de faire disparaître le génome kongo. Si tout ceci est à cause d'un hypothétique coltan, nous refuserons demain que ce coltan du sang soit vendu à ceux qui nous ont regardé mourir.
Attendez, nous ne sommes pas aussi aveugles ! Non, nous savons distinguer une opération de police où l'on veut arrêter des gens dûment identifiés d'une guerre qui oppose deux armées ou d'un génocide planifié dont le but est d'éradiquer une catégorie de la population à cause de sa spécificité identitaire et culturelle. Ntumi n'est qu'un prétexte.
Nous gardons jalousement cette vidéo pour demain la soumettre à la CPI. Voilà la preuve du génocide au travers des rafles des Bakongo, surtout des jeunes Bakongo. Si le milicien se permet devant les caméras de dire : "on va vous tuer", c'est qu'ils ont reçu l'ordre de tuer pour tuer. Le crime de ces jeunes gens ? Etre des Bakongo. C'est donc un génocide planifié de longue date. Le monde finira par prendre conscience de ce qui se passe dans ce pays avant que tous les Bakongo ne soient massacrés. Non, une opération de police qui rase les villages, qui tue tout Mukongo sans distinction d'âge et de sexe, n'en est pas une mais un crime contre l'humanité. Le Pool n'est qu'une étape dans cette nazification de l'ethnie-Etat qui veut réduire la population kongo a son expression la plus insignifiante. C'est une guerre de nivellement démographique, un prolongement en pire de l'opération Mouébara. Pendant que le monde détourne son regard du torrent de sang qui coule dans mon pays, Denis Sassou Nguesso efface toute une région de la carte. Que des nègres massacrent des nègres fait l'affaire des barbares "civilisés" qui vendent des armes aux barbares sans humanité du tout. La récolte du coltan vaut bien cela.
Ces jeunes gens ne seront pas présentés à Toto Ngakala qui laisse tranquilles les terroristes mbochis appelés " Bébés noirs" qui massacrent les populations à l'arme blanche, tuent, violent - alors que les troubles du 4 avril 2016 n'ont causé aucune perte humaine ; ce qui n'a pourtant pas empêché qu'on déclenche le recueil du sang et des larmes des autres - c'est-à-dire, des larmes et du sang kongo.
Cet holocauste des Bakongo qu'on tue parce que Bakongo doit faire l'objet demain d'un jugement international à l'instar du jugement de Nuremberg. Hitler n'est pas mort ; il vit au Congo sous un masque mbochi. Ce n'est pas une réincarnation mais une trans-épidermisation, une possession, une métempsychose. La peau est nègre mais la haine et la soif de sang sont bien d'Hitler... Mes mots ne sont pas assez proches de la réalité. En tout cas, le démon nazi qui a fait Hitler est bien au Congo où il fait la pêche au bord de l'Alima.
Je suis un Mukongo comme je suis un Mbochi car je suis Congolais, la nationalité m'associant à tous mes autres compatriotes en transcendant toutes les différences. Je déplore la mort de tout citoyen de mon pays - même ceux qui meurent des balles de ceux qui se défendent contre une soldatesque criminelle. Mais là, dans cette situation-là où la justice a disparu, où les miliciens du régime se donnent du courage en tuant des hommes désarmés sans défense, je pousse un cri d'alarme, j'appelle le monde à l'aide car si certains s'estiment développés ou civilisés et acceptent ce qui se passe dans le Pool sans ciller, alors ce monde est entre les mains de monstres inhumains qui veulent faire disparaître ce qui reste d'êtres humains véritables.
Depuis le commencement des temps historiques, la différence tue. Elle tuait pour conquérir, pour piller, pour assujettir mais désormais, elle tue juste pour le plaisir de faire couler les larmes et le sang des autres. Cela n'arrive que lorsque la folie est au pouvoir. Exactement comme ce qui se passa sous l'Allemagne hitlérienne ! Tuez-les tous ! Tirez sur tout ce qui bouge ! Massacrez les Bakongo ! Les ordres de Denis Sassou Nguesso sautent aux yeux de ceux qui savent déchiffrer les faits. Ce ne sont pas les Bakongo qui meurent ; c'est l'unité nationale qu'on assassine. A jamais !
LION DE MAKANDA MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU