Cela va de soi, le Congo a besoin d'indépendance énergétique. La construction d'un ou plusieurs barrages hydroélectriques est donc une nécessité. Véritable jardin d'Eden, le Congo est un pays arrosé par plusieurs fleuves et grandes rivières. Le gouvernement avait donc l'embarras du choix à partir de l'instant où il avait décidé de construire un barrage. Un tel projet ne doit pas répondre à des objectifs idéologiques, politiques mais à des préoccupations purement techniques. On peut se poser une question cruciale : le site d'Imboulou sur le Léfini est-il adapté ? N'y avait-il pas une autre meilleure possibilité ? Voilà six ans que le courant d'Imboulou se fait attendre puisque la construction du barrage a commencé en 2006. Il nous revient que le choix du barrage d'Imboulou sur la Léfini n'a été dicté que par sa proximité au nord du pays et non par rapport à des données techniques. C'est donc un choix idéologique qui a prévalu à la mise en oeuvre du choix du projet. Pour convaincre les sceptiques, je leur donne l'information suivante : un autre barrage est prévu et programmé dans ... la Sangha, cette fois-ci bien au nord.
Voici les lignes de transport prévues entre le Congo et la CMEC , la société qui a obtenu le marché ; on constate que le courant d'Imboulou n'arrivera pas à Pointe-Noire en dépit de ce qu'on prétendait et ce n'est pas le barrage de LIOUESSO qui comblera la carence énergétique dans la capitale économique du pays :
Tracés des lignes Construction des lignes de transport d'énergie associées au barrage hydroélectrique d'Imboulou
- -Lignes de postes de transformation de 220 KV : - Imboulou-Ngo ; Ngo-Brazzaville ; Ngo-Gamboma ; Oyo-Owando.
- -Lignes et postes de 110 KV : - Ngo-Djambala-Oyo-Boundji.
- -Lignes et postes de 30 KV : -Inoni-Inoni2-Mbouambé-Léfini ; Imboulou-Inoni-Mpoumako-Imvouba ; Imboulou-Mbé-Ngabé ; Imboulou-Mpouya.
Vous vous rendez compte que le courant d'Imboulou n'arrivera pas à Pointe-Noire - alors que le financement de tels projets n'est dû qu'au pétrole extrait dans le Kouilou où Sassou s'est contenté de faire une farce énergétique avec le truc au gaz d'ENI qui n'est même pas encore fonctionnel - alors qu'on le disait prêt pour mars 2010. Il est assez curieux de constater et j'aimerais bien en comprendre la raison que l'électricité de deux grands barrages du Congo ne parvienne pas jusqu'à la capitale économique du pays ! Etrange tout de même - comme si on le faisait sciemment, comme si cela renvoyait à une politique volontaire de monsieur Denis Sassou et de son maître artificier Jean Jacques Bouya.
Qu'on se souvienne un peu du barrage de Moukoukoulou qui marche si bien après avoir traversé des sabotages pendant la période trouble de 1997 à 1999 et dont l'électricité aurait pu alimenter Pointe-Noire comme il alimente Dolisie mais ça, le pouvoir de Sassou ne le veut pas ! Il semble que le choix du site d'Imboulou soit inadapté mais il est à présent trop tard pour reculer : l'endroit méritait un béton d'une épaisseur plus conséquente mais monsieur Ndolou et les autres ont cherché comme d'habitude à faire des économies - même sur le dos de la sécurité du barrage et la technique de construction appliquée a échoué en Chine où un barrage construit en s'y inspirant a sauté, inondant une vaste zone avec des conséquences désastreuses. Sassou s'est dit : "Pourquoi ne pas prendre ce qui a si bien échoué ailleurs ?". Il n'est déjà plus question de faire tourner les quatre turbines : trop dangereux. Pour couronner le tout, comme c'est le cas dans tous les autres projets, l'argent pour terminer le projet fait défaut. Les délestages ont bon dos et vont continuer parce que Sassou le veut. Heureusement, il y a le budget 2011 qui viendra vite à la rescousse mais la cupidité des membres du clan fera que des milliards disparaîtront entre les poches de Jean jacques Bouya et cela de monsieur Ndolou, responsable du site. C'est que ça fait une bonne distance que ne pourra parcourir la vigilance du ministre des finances Gilbert Ondongo.
Au Congo, on s'habitue facilement au désespoir et on se résignera à embarquer dans l'obscurité à l'aéroport de Mawa Mawa qui ne possède pas un groupe électrogène - tout international qu'il est et on ne pourra pas faire des réserves de nourriture pour qu'encore plus de Congolais meurent de faim.
Le développement et la modernisation du pays se fera attendre. De toute façon, cela fait cinquante ans qu'on attend ; alors, attendre quelques années de plus, ça change quoi ? Il y a déjà le barrage à finir, ensuite il faudra le transporter à Oyo d'abord avant toute autre destination pour enfin penser aux grandes villes comme Brazzaville et Pointe-Noire. "Ecoutez, les transformateurs sont en panne, les transfos sont inadaptés, et bla bla bla". En fait, le synchronisme de la fin des travaux du barrage d'Imboulou avec l'approche de la prochaine élection ou la modification de la Constitution a été programmé : le barrage d'Imboulou, la petite route de 500 kilomètres entre Pointe-Noire et Brazzaville se termineront autour de 2015 et encore ! Tout ce que fait monsieur Sassou obéit à la loi de la conservation du pouvoir et non à autre chose - surtout pas au bien-être du peuple congolais qu'il n'aime pas. Toutes les rumeurs disent qu'Imboulou est un gâchis.
La Chine se fait des nouilles (faites une petite opération mentale en remplaçant le n par le c) en or au Congo où tous les projets lui sont confiés parce que l'on veut faire des économies, parce qu'il est beaucoup plus facile de s'entendre entre dictatures pour une magouille. Un tel projet méritait qu'on le fasse réaliser par une bonne société française comme EDF pour que le barrage soit optimal, sécurisé et performant, quitte à payer un peu plus cher. Chez nous, c'est "TOUT POUR LA CHINE, RIEN QUE POUR LA CHINE" - alors que la Chine n'hésite pas elle-même à confier certains de ses projets à des sociétés occidentales. Les routes, les immeubles que nous construisent nos amis jaunes rouges (jaunes pour la peau et rouges pour le communisme de leur drapeau national), tout va au délabrement avec des fissures ou des éboulis car le ciment de Chine qu'on utilise est de mauvaise qualité parce que question médiocrité et basses manoeuvres, le Congo le vaut bien - selon Sassou.