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19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 22:46

Notre pays est dans l'abîme. Nous avons touché le fond des abysses. L'Etat patauge dans la mélasse, incapable de résoudre les problèmes du quotidien de nos compatriotes. La diaspora est vent debout depuis que nous avons semé la graine de la critique qui hélas tombée sur un sol rocailleux n'a pas encore donné des fruits politiques qui apaiseraient la misère du peuple. C'est que l'Etat, lieu de recherche de solutions et de mise en pratique des résolutions, est en panne. De pourvoyeur de solutions, pour notre pays, l'Etat est devenu lui-même LE problème au lieu de constituer LA solution.

Pendant vingt-et-un ans, je n'ai vu que l'avers de la médaille en ne voyant dans l'Etat que la source de nos problèmes - jusqu'à ce que je comprenne que le revers de cette médaille structurelle est la face solution. Quelle que soit la façon dont un individu accède au pouvoir, dès qu'il s'installe au sommet de l'Etat, il devient gestionnaire de la boîte à solutions car il prend les décisions suprêmes. Cependant, la puissance d'Etat avec toutes les ressources financières du pays, la puissance nantie de la violence "légitime", peut échouer et faire appel à la puissance collective pour trouver des solutions. C'est tout à son honneur. SI DENIS SASSOU NGUESSO REFUSE UN VRAI DIALOGUE, C'EST QU'IL NE VEUT PAS RESOUDRE LES PROBLEMES DU PAYS, LUI DONT LA FONCTION EST DE TROUVER DES SOLUTIONS AUX PROBLEMES DU PEUPLE CONGOLAIS TOUT ENTIER : VOULOIR A TOUT PRIX CONSERVER LE POUVOIR N'EMPECHE EN RIEN LA RESOLUTION DES PROBLEMES DU PEUPLE. 

Le Maréchal Mobutu en son temps disait : " Le président fondateur n'est pas un magicien. Seul, il ne peut rien. Avec l'appui de tous, il peut tout". La mise en branle de la résolution des problèmes d'un pays interpelle donc une association puissance d'Etat + puissance collective. Encore faille-t-il que les préoccupations de l'Etat reviennent à résoudre les problèmes du peuple et non simplement à enrichir les membres de cette superstructure. Cela n'est pas très aisé quand la culture démocratique est faible dans un pays qui n'a pas encore atteint l'étape de la nation. Oui, au Congo comme dans de nombreux pays africains, la nation est à construire. Et c'est ensemble qu'il faut bâtir la maison Congo.

Quand on ne comprend pas que le dialogue, le VRAI, celui qui est recherche collective de solutions et mise en exergue commune des résolutions, est la VOIE ROYALE, c'est qu'on n'a pas réalisé que la violence, la haine, le tribalisme, l'ethnocratie, etc, ne sont que des voies de destruction d'un pays qui finit par sombrer et par tomber entre les mains des étrangers - s'il ne sombre pas avant dans la guerre civile.

J'ai bâti l'essence de la critique politique pour montrer ce qui va mal dans mon pays mais l'égoïsme et les intérêts spécifiques ont jeté la cécité sur l'élite cupide du pays qui ne pense qu'à jouir des ressources de tous les tsis mises en commun. La dictature ne justifie pas autant de misère, autant de calvaire qui fait qu'il manque l'essentiel comme l'eau, l'électricité, la santé, l'éducation. Voilà 21 ans que nous le disons. Hélas, les choses empirent d'année en année. Le pays est au bord du précipice. Il faut sauver le pays ou ce qui en reste et on ressent le besoin de migrer de la critique pure à la recherche de la solution. Aussi, quand on m'appelle en me disant qu'il y a ce coup-ci possibilité de dialogue avec association de la diaspora, j'accoure, je quitte Lyon pour Paris. Cependant, la démarche de rencontrer le chef de l'Etat est mal perçue. Certes les dialogues qu'il a initiés ont tous été des échecs. Sibiti, Ewo, Dolisie, seules les préoccupations du pouvoir ont été prises en compte mais rien ne dit qu'on ne peut réussir le prochain dialogue. Le problème de notre pays est celui-ci : les préoccupations du peuple ont été laissées sur le bas côté.

Je peux comprendre ceux qui pensent que l'on ne peut pas dialoguer avec un autocrate. Mais dans ce cas, que nous reste-t-il donc ? Les mêmes ont des exigences, des préalables. Oui, il faut libérer le Général Mokoko. Mais qui en a le pouvoir ? Qui peut en imposer à Denis Sassou Nguesso ? On oublie souvent que cet homme est assis à l'endroit où l'on ne reçoit pas d'ordre mais où on les donne. Les bons comme les mauvais. Lorsqu'on ne tient pas compte de cela, on passe 21 ans à répandre sa salive, à crier, à vociférer, à lancer des imprécations dans le désert. Il en arrive même que certains cèdent à la violence. l'Etat répare bien vite les dégâts causés à l'ambassade. En attendant, les retraités, sans pensions, croupissent dans la misère, dans le noir et sans eau potable, rongeant un os sous la pluie battante.

Certains dans leurs fauteuils moelleux à Paris estiment  qu'il faut continuer dans cette voie qui recycle le statu quo en niant la puissance d'Etat : on peut se le permettre quand on ne manque de rien à l'étranger. J'ai compris qu'il est temps que la puissance d'Etat se transforme en puissance publique. Aussi, quand l'opportunité de s'entretenir avec le chef de l'Etat de mon pays est annoncée, je saisis l'occasion - sans arrière-pensée, juste pour le bien du pays, le bien-être de mon pays car j'espère qu'il se tiendra un jour un dialogue où seuls le Congo et tous les Congolais seront gagnants. J'ai été voué aux gémonies pour cela : on m'a calomnié, insulté, lynché verbalement. Les attaques de ces jours ont été une vraie crucifixion politique. Certains qui ont pourtant semblé partager cette démarche sont vite apparus comme des Judas - alors que je n'ai rien d'un Jésus. On m'a diffamé, utilisé des photos prises innocemment pour me salir. Cependant, comme un canard, je ne me souille pas à la boue des menteurs. Pourquoi ? Parce que la cause de mon pays le Congo est plus grande que ma petite personne. Suffise que j'agisse dans ce sens pour que je me sente pétri d'innocence. En effet, que me reproche-t-on ? De chercher des solutions pour mon pays ?

Si vous lisez ce texte, vous aurez compris ma démarche. Celle d'un naïf qui vient à la lisière qui sépare le monde des politiciens et celui des critiques politiques. Combien me refusent la passerelle qui permet d'enjamber la frontière entre le discours pur et l'action politique ? Des centaines voire des milliers. J'ai comme l'impression d'avoir trahi le camp de ceux qui veulent le statu quo qui ne profite pas à notre peuple, ceux qui se complaisent dans des démarches politiquement stériles. Le concert de casseroles sur la place de Paris est une musique qui rassemble tous ceux qui sont entrés dans la religion de la critique dont j'ai été le grand prêtre pendant plus de vingt ans. UNE MUSIQUE QUI NE FAIT DANSER QUE LES ESTOMACS REMPLIS DE SEMOULE...

A vous qui avez refusé tout compromis, tout dialogue, je rappelle juste que lorsque le pasteur Ntumi s'engage dans un dialogue avec le régime de Brazzaville pour arrêter les hostilités dans le Pool, il est applaudi, encouragé. De nuit, on sort Ntondo de prison, un homme qui se retrouve d'abord tout seul devant la puissance de l'Etat. Avec courage, le dialogue aboutit à un compromis. Si Ntumi avait refusé de dialoguer avec Sassou, quelle serait la situation dans le Pool aujourd'hui ? Je vous laisse répondre à la question. Si on a cru aux vertus du dialogue dans ce cas, on le rejette quand on apprend que le Lion De Makanda le recherche pour tout le peuple. Tout est prétexte à lui donner un coup de griffe. Je cours le risque d'être incompris aujourd'hui pour être compris demain.

Je prends aujourd'hui le peuple à témoin. Cette portion congrue de la diaspora qui pue le Camembert et le Bourbon, loin de la misère congolaise, elle qui croit qu'elle peut apporter seule les solutions - juste en contestant - veut se complaire dans des hurlements qui la met en orbite mais ne veut pas que les choses changent dans notre pays. Le radicalisme intransigeant sans dialogue n'aboutit à rien. Quand ils comprendront que leurs cris d'orfraie n'ont pas le pouvoir de déraciner Sassou, peut-être comprendront-ils qu'il faut dialoguer - dans le seul intérêt du peuple - pour que les choses changent véritablement dans notre pays. L'Arabie Saoudite et le Yémen se dirigent vers des pourparlers après trois ans de guerre. En Palestine comme en Syrie, pendant que des bombes répondent à des tirs de roquettes, ou que des bombes répondent à des jets de pierres, des hommes souterrainement dialoguent, se parlent pour arrêter les souffrances des peuples. Donald Trump et Rocket Man ont fini par se serrer la main afin d'éviter une guerre dévastatrice entre les Etats-Unis et la Corée du nord...

Qui plus que moi veut de la démocratie ? La libération des prisonniers politiques, le bien-être des Congolais, le bon usage des ressources du pays ? Il faut arrêter de croire que refuser le dialogue et se contenter de nier l'Etat et l'homme qui est assis sur la boîte à solutions peut nous mener quelque part. Cela fait vingt-un ans que ça dure et que le temps interjette en faveur de ceux qui tiennent l'Etat. Qu'importe que cela soit de façon légitime ou illégitime. Force est de constater qu'il faille que quelqu'un prenne le parti du peuple, le parti de la raison et peu importe si nous avançons à la vitesse de l'escargot vers le progrès. Aucune société n'est passée de l'âge de la pierre taillée à la démocratie par un saut quantique politique. Il a fallu batailler, cravacher, crapahuter pour écraser la fleur de lys en France, symbole de la royauté et imposer la démocratie et la république.

J'assume pleinement la tentative de Paris pour la mise en place d'un VRAI dialogue qui cette fois-ci veut associer la diaspora. Que ceux qui veulent continuer à pousser une gueulante se disent que c'est leur droit mais qu'ils ne se transforment pas en dictateurs de la pensée unique. Une méthode qui n'a pas donné de fruit pendant plus de vingt ans doit être corrigée. Cependant, peut-être que je me trompe, peut-être que ceux-là ont d'autres solutions à proposer au peuple congolais pour le sortir des miasmes de la misère établie, de la souffrance quotidienne. Qu'ils sauvent notre peuple car autrement, détenant la solution qui pourrait sauver le pays mais refusant de l'appliquer, ils soient accusés de non assistance de peuple en danger. Que leurs bouches, que leurs mots puissants suffisent à briser la volonté du mastodonte Sassou : hélas, il faut craindre que rien ne vienne de la contestation pour la contestation sans que l'on ne se mette à la table du dialogue.

 

Ne souhaitez plus juste la libération de Mokoko : allez libérer Mokoko - en se passant de l'amnistie de Sassou. Ne réclamez plus juste le paiement des pensions, des salaires et des bourses : allez sortir l'argent des caisses de l'Etat et donnez-le à qui de droit. Arrêtez de vous plaindre que nos compatriotes n'ont pas d'eau potable : donnez leur à boire. S'ils ne sont pas soignés, payez les médecins et renflouez les pharmacies hospitalières... 

 

Si vous reconnaissez ne pas être capables de le faire, c'est que vous n'avez aucun pouvoir sur le destin du peuple congolais.  L'Etat congolais a les moyens financiers de tous au service de sa propre reproduction ; c'est le peuple négligé qui souffre. Il est temps de voir plus loin en reconnaissant la puissance d'Etat nonobstant la façon dont Sassou est arrivé au pouvoir - sans pour autant nier la puissance collective. On traitera en cours de route la question de la démocratie. En attendant, il faut suivre la pyramide de Maslow en pensant à résoudre les problèmes du quotidien de notre peuple. On montera les marches une à une jusqu'à la restauration de la démocratie et l'établissement de la nation.

Si quelqu'un avait le pouvoir de supplanter Sassou au sommet de l'Etat par n'importe quel moyen, il l'aurait déjà fait ; on n'aurait pas perdu vingt-et-un ans. J'ai dit que même si un cabri renversait Sassou, j'applaudirai le cabri. En attendant, reconnaissons la puissance de cet arbre gigantesque qui nous gêne et qui nous empêche de résoudre les problèmes de notre pays. OUI, SASSOU EST LE PROBLEME. CEPENDANT, IL NE L'EST QUE PARCE QU'IL DETIENT LA BOITE A SOLUTIONS QU'IL NE VEUT PAS OUVRIR POUR LE BIEN DE NOTRE PEUPLE. Ensemble, incitons-le à l'ouvrir. En 1991, il l'a fait : il en est sorti la démocratie...

Au delà des ambitions individuelles, il est temps de prendre à bras le corps la question collective du destin de notre peuple. FAISONS EN SORTE QUE LE DIALOGUE OUVRE LES VOIES QUI CONDUISENT AUX SOLUTIONS QUI AMELIORENT LE DESTIN DE NOTRE PEUPLE. J'assume pleinement l'initiative de Paris dans le sens de la recherche d'un VRAI dialogue.

 

NE NKOSSI, NGOMBULU ZA MAKANDA,

LION DE MAKANDA,

MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU

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commentaires

M
Bjour LDM!<br /> Votre plaidoyer pour ce que vous pensez être l'une des solutions à essayer pour sortir ce pays de sa situation actuelle, parait tout à fait défendable. Comme je venais de vous le dire, aller vers le président actuel du Congo pour un dialogue franc et constructif pour ce pays, n'est pas du tout un délit. Dans le rapport de force actuel, on peut aussi bien être accusé de non-assistance à personne en danger, toute personne qui se contenterait de nier l'évidence qu'actuellement il y a un président au Congo, et que les souffrances du peuple lui sont imputables. Alors que faire ? En tant que retraité qui souffre, je dirais que toutes les solutions qui se présentent sont à explorer. <br /> Oui, il n'y a pas qu'à Paris qu'on entend le bruit des casseroles; à Brazzaville aussi, devant la poste. Il s'avère que cela n'est plus suffisant pour faire avancer les choses. De même qu'il n'est pas superflu de se poser des questions sur les dérives autoritaires des dirigeants de l'Etat, quand on voit que des anciens militants de la liberté en France et ailleurs en occident sont devenus les inspirateurs de ces dérives? Alors, la sagesse commande peut-être de faire acte d'humilité, et de penser que le radicalisme n'est pas toujours opportun dans une situation où le rapport de force a peu de chance de s'inverser, quelle que soit la détermination des acteurs, qui ne sont que des hommes.<br /> Je crois que dans l'état actuel des choses, il est de mise de laisser l'éclosion des solutions; de les expérimenter, puisque l'on ne sait jamais d'avance laquelle est la meilleure.<br /> Merci!
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