Quand les lions se battent, cela ne ramène pas l'herbe qui manque aux gazelles - surtout si elle a été piétinée et fauchée par les félins qui se battent pour contrôler la la faune et la forêt. Que Denis Sassou Nguesso arrête et emprisonne à tort ou à raison les Généraux qu'ils a nommés parce qu'ils l'ont porté au pouvoir, cela n'a aucun intérêt pour nous. De toute façon, même si la milice ethnique renversait la Bête de l'Alima, cela ne restaurerait pas la démocratie ou ne ramènerait pas dans les caisses de l'Etat les deniers publics détournés ou planqués en Chine et ailleurs. Le pouvoir resterait bien accroché au nord, au sein de l'ethnie-Etat. Ce qui doit nous préoccuper, c'est le sort du Congo, le destin de notre peuple. Rien de plus.
Si un coup d'Etat survenait au Congo - ce que j'en doute, le système est paré pour conserver le pouvoir au nord et au sein de la même ethnie-Etat. Sauf à distraire les Congolais de leurs vraies préoccupations, l'arrestation des Généraux égarés du système n'est pas notre problème. Ce n'est pas à Sassou de nous dicter nos préoccupations. On gagnerait à résoudre les problèmes d'érosion qui menacent les infrastructures publiques surfacturées et les habitations du quartier Ngamakosso et ses alentours.
Pourquoi avoir construit une deuxième université à Brazzaville au lieu de Pointe-Noire ? Une ville de plus d'un million d'habitants ne mérite-t-elle pas au moins une université ? N'eût été le tribalisme éhonté de Denis Sassou Nguesso, la nouvelle université aurait été construite à Pointe-Noire avec son million d'habitants. Hélas, le choix a été faussé car il fallait construire cet édifice au nord de Brazzaville dans la zone des populations ethniquement proches du roi Sassou - sans tenir compte de la topographie, de la géographie, des éléments, etc. Et à voir les sommes folles investies pour un stade qui ne servira pas à grand' chose ou à une université qui aurait pu être construite ailleurs, c'est un gâchis que même la nature réprouve. De toute façon, Denis Sassou Nguesso ne réussit rien car il ne fait rien pour le bien du peuple mais juste pour la satisfaction de son ego. Or quand un projet est au service de l'ego au lieu que l'ego soit au service du projet, cela appelle toujours l'échec.
Ne nous laissons pas distraire. Ce qui nous importe, c'est le sort du Congo, le destin de ses populations. Ce qui peut être amélioré si nous restaurions la démocratie en y mettant une dose de justice et d'égalité dans les droits et les devoirs. Le reste n'est que statu quo. Des Généraux mbochis ou du nord, Sassou en nommera d'autres. La situation actuelle ne va pas faciliter l'audit d'ailleurs sous la conduite d'un proche du régime au lieu d'être confié à un indépendant. Nous ne gagnerons ni en transparence, ni en démocratie. Au contraire !
Après avoir fait croire à du terrorisme fictif, le roi de l'intrigue imagine un complot de Sassou contre Denis. C'est très habile et ça marche puisque les Congolais ne parlent plus que de ça au lieu de maintenir la pression sur l'audit de la mal gouvernance et de la corruption. S'il existait quelqu'un capable de perpétrer un coup d'Etat au Congo, il n'attendrait certainement pas vingt ans ! Non, ils sont tous d'accord pour que le mastodonte de l'Alima meurt au pouvoir. Ensuite, ils aviseront. Pas avant.
La situation du pays est grave : la banqueroute est désormais connue de tous. Il était urgent de détourner l'attention sur quelque chose. Un coup d'Etat imaginaire était le bienvenu. On ne parle plus des salaires impayés, des frasques du régime, des emprisonnements arbitraires, du génocide du Pool - surtout avec les accords signés avec un soi-disant terroriste. Le régime nous désoriente. Il nous rester vigilants. Ne perdons pas le cap de l'essentiel : le sort de notre pays, le destin de notre peuple...
NKOSSI ZA MAKANDA, LION DE MAKANDA,
MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU