Monsieur MOSSINGUE, merci pour cet éclairage en commentaire qui m'a inspiré ce texte. Ce n'est pas vraiment la question de la politique intérieure du Vénézuela qui m'intéresse mais les incidences de la chute du prix du baril sur les économies basées sur le pétrole dont notre pays fait partie. En observant ce qui se passe dans des économies plus solides que la nôtre, on peut deviner ce qui se déroule souterrainement au Congo au niveau macroéconomique - même si pour le petit peuple, cela ne fait pas de différence car il vit presque avec rien. Tout régime, même la dictature la plus féroce, doit avoir les moyens de mener sa politique. Sans argent, il n'y a pas de politique moderne. Aussi, celui qui tient l'argent, tient la politique. Mais il se tient dans l'ombre - sans faire de bruit car l'argent n'aime pas le vacarme - sauf quand le serviteur politique n'obéit plus au maître financier. Un exemple simple : par le franc cfa qu'il fabrique, la France tient toujours dans ses rets ses anciennes colonies. C'est en cela que l'économie est déterminante sur la politique. Les causes économiques finissent pas déferler en conséquences politiques. Ainsi, l'économie fait la politique chaque jour que Dieu fait.
Si Denis Sassou Nguesso résiste sur le plan politique, il faudra voir comment il fera pour résister au séisme économique si ce dernier se poursuit encore au moins deux ans. Pour illustration, voilà des années que j'observe la politique française et j'ai déduit que les projets politiques même dans des pays dits démocratiques s'arrêtent et s'agenouillent face au fait économique qui n'a que faire de la démocratie. En entreprise, dans les banques, à la bourse, bref en économie en général, il n'y a pas de démocratie : on perd ou on gagne de l'argent. Point ! Le reste, c'est pour distraire ce qui n'ont pas compris le jeu. Tout fonctionne sur la base de la subordination et du profit. Le reste n'est qu'une affaire d'échelle. Le monde de la finance qui manipule l'économie ressemble à une grande chaîne alimentaire dans laquelle les gros mangent les petits, les plus malins dévorent les moins malins. Il est de bon ton que les leaders économiques fassent et contrôlent les hommes politiques à tous les niveaux de l'Etat et des institutions internationales. C'est cela la loi de ce monde qui est totalement au service de Mammon comme l'a constaté Yeshua, il y a plus de deux mille ans. La cupidité mène le règne humain comme la gloutonnerie mène le règne animal. L'homme moderne est un animal économique ou plutôt une bête financière. De toute façon, les capitalistes savent qu'ils ont gagné la guerre contre la liberté et contre la démocratie. C'est juste au niveau des peuples qu'on perpétue l'illusion qu'il y a encore quelque chose à défendre, des droits à gagner. Sans remise en question de tout le système, ce monde poursuit sa course folle vers la quête de la domination absolue.
La démocratie, qu'est-elle donc sinon un divertissement des peuples à qui on jette des restes en Europe pour qu'ils ne fassent pas la révolution tous les matins ? Avant, le souverain était un monarque de droit divin. La révolution française le décapita. Les maîtres du monde décidèrent qu'il fallait désormais laisser la plèbe choisir son maître : le droit de vote était né. Le roi choisi par le peuple devint le président. Les maîtres du monde octroyèrent un peu de moyens aux Etats pour que la comédie prenne. En Grèce, la crise économique nous a montré le côté cynique des banques qui pourtant furent sauvées par les Etats lors de la crise économique précédente, celle des subprimes qui n'a d'ailleurs pas encore été entièrement résorbée. Comme le crocodile ramené dans la rivière par la vache, voilà qu'à peine debout, la banque veut continuer à ruiner et à asservir l'Etat.
"Mon ennemi, c'est la finance..." Aujourd'hui, celui qui a prononcé cette phrase sert la finance, quitte à imposer les lois du patronat français en passant par le 49.3 à l'assemblée nationale au peuple français qui n'en veut pas. François Hollande n'a pas eu le choix : il est contraint, vaincu, de servir la finance, son maître, celle qui est en fait le vrai pouvoir. Les gouvernements à qui on a enlevé le droit de battre la monnaie n'ont plus les moyens de tenir leurs promesses politiques. Ils échouent tous en France. Gauche comme Droite.
Vous avez raison de voir une intrigue de la bourgeoisie et un plan insidieux mondial dans ce qui se passe au Vénézuela et ailleurs. Cependant, lorqu'un Etat s'affaiblit tout seul, il ne faut pas donner tort à la bourgeoisie qui lui assène le coup fatal. Le président Maduro et son gouvernement ne peuvent pas être exonérés de leur mauvaise gestion de la chose publique.
Je m'intéresse à ce qui se passe au Vénézuela pour en transposer le schéma sur le Congo - même si le pays de Chavez n'est pas celui du roi Sassou. En réaction au boycott économique des bourgeois, Maduro a décidé de nationaliser certaines entreprises privées du Vénézuela. Reste à savoir s'il y parviendra. Il faut aussi dire qu'il y a eu mauvaise gestion du denier public vénézuélien. L'Arabie Saoudite seule est derrière la crise du pétrole afin de ruiner les compagnies américaines qui exploitent le gaz de schiste. Pourquoi les Saoudiens ne baissent-ils pas leur production pétrolière - alors même que le marché pétrolier est saturé ? Parce qu'ils gagnent de l'argent - même avec un baril à 30 dollars tout en espérant ruiner les compagnies américaines. J'ai dû écrire un texte dessus. Les Américains n'importent plus assez de pétrole ; ce qui a provoqué la chute du prix du baril. Les Saoudiens ont conçu un plan simple : pour exploiter le gaz de schiste et le pétrole offshore, il faut entre 30 et 50 dollars le baril. En Arabie saoudite, juste 10 dollars par baril du fait que le pétrole est en surface. En faisant baisser les prix, elle casserait les entreprises américaines qui feraient faillite et le prix du baril de pétrole remonterait mais elle est aussi empêtrée dans les conséquences de sa stratégie au point de vendre 5% de sa société pétrolière en bourse pour avoir des liquidités. Cette affaire est terrible mais dans le monde de l'argent, comme je l'ai toujours dit, il n'y a de démocratie.
Quand on ouvre un livre d'histoire, on se rend compte, en ce qui concerne l'occident et l'orient, que la guerre est le fait dominant : invasions, conquêtes, guerres de religions, guerres coloniales, guerres impériales. Bref, la violence physique directement appliquée sur l'homme est le fil d'Ariane qui nous permet de suivre l'histoire écrite par le vainqueur. Cependant, la guerre a changé de forme ou plutôt elle se déploie différemment en se déroulant sur le plan économique. Wisigoths, Saxons, Celtes, Romains, Huns, Phéniciens, Sumériens, Akkadiens, etc, se combattent toujours mais sur le plan économique. CEUX QUI TIENNENT LA FINANCE ET L'ECONOMIE VOIRE LA POLITIQUE N'ONT-ILS PAS LEURS GENES VIOLENTS ? NE SONT-ILS PAR LEURS DESCENDANTS ? Au dessus du fleuve, les eaux paraissent calmes mais en profondeur, la guerre fait rage. Les Américains pratiquent même l'espionnage économique. Les nations démocratiques sont font la guerre économique, une guerre plus "civilisée" mais une guerre quand même qui conduira au nouvel ordre mondial. En économie, combien savent que le monde est toujours en guerre, une guerre permanente ? Même l'idéologie religieuse est une guerre contre la volonté, contre la liberté et, tout ceci dans le but d'asservir l'humanité. Ils veulent à tout prix parquer le troupeau humain sous un même berger. Ce faisant, ils conduisent l'humanité droit à sa perte. Pour les intérêts économiques, on saccage la planète, on détruit les forêts et des écosystèmes, on souille les océans, on empoisonne la nourriture, l'eau, l'environnement, on provoque des guerres pour vendre des armes - alors qu'avant on fabriquait des armes pour faire la guerre. Objet de profit, l'arme devient un commerce qui n'est rentable que si on vend la guerre mais l'occident préfère désormais l'exporter, la déplacer ailleurs. La guerre est un business rentable comme un autre. Ce monde ressemble à un train fou qui court droit dans un précipice. Et nous sommes tous dans ce train...
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU