Nous avons tous appris que Denis Sassou Nguesso a consulté, en catimini, le Conseil constitutionnel pour qu'il puisse cautionner son coup de force référendaire, la semaine dernière de sorte que le peuple congolais ne soit pas au courant. Nous ignorons l'exacte expression de sa requête mais il est possible de deviner qu'il cherche un appui juridique pour un coup d'Etat soft, propre, juste au travers d'un détournement de la loi la plus fondamentale du Congo : LA CONSTITUTION.
Que le Conseil Constitutionnel se taise alors que Sassou avait provoqué un débat sur la question constitutionnelle sur toute l'étendue du pays nous paraissait très suspect. Comment l'organe créé pour dire le droit en matière d'évolution ou non de la Constitution est resté muet pendant que le peuple et les personnalités politiques se déchiraient ? Le fait qu'il attende que le NGANDO SUPREME l'interpelle pour réagir est un indicateur d'une institution aux ordres d'un tyran. Que l'on comprenne bien la situation du monstre de l'Alima : il est lâché de toutes parts mais si le droit est détourné pour être de son côté, il pourra s'en sortir au travers d'une pirouette.
Quand on évoque l'article 110 de la constitution du 20 janvier 2002 qui lui donne le droit de convoquer un référendum concurremment avec le parlement, cela ne concerne en rien le fait d'abroger la Consitution mais de la faire évoluer dans le cadre autorisé par ladite constitution. Qu'on lui reconnaisse ce droit c'est comme défoncer une porte ouverte car il ne pourra se saisir de cet article ou d'un autre pour se maintenir au pouvoir. La Constitution indique elle-même le champ de son évolution - notamment en son article 86 ; son abrogation, le changement du nombre de mandats ou la modification de la limitation de l'âge n'en font pas partie.
Peuple congolais, qu'on ne te roule pas dans la farine, encore une fois. Sassou ne doit pas réussir en détournant le volet constitutionnel après avoir échoué sur le plan politique. LA PORTE DE L'HISTOIRE SE REFERME DOUCEMENT DERRIERE LUI. Ce coup-ci, il ne peut trouver un prétexte nulle part pour ourdir son forfait. Que le Conseil Constitutionnel se prononce publiquement s'il en a le courage !
Quand même les forces de la nature se muent en tourbillon pour faire exploser les vitres de téléfoufou, voix de la propagande du dernier mokilimbembé de l'Alima, c'est que nous sommes arrivés à la fin du règne le plus diabolique que notre pays ait connu et il nous revient de tenir bon, jusqu'au bout de la nuit. Il nous faut savoir lire les signes du temps..