Lorsque le président Nicolas Sarkozy évoqua la "rupture" avec les traditionnelles pratiques françafricaines qui constituaient la base de la politique étrangère de la France sur le continent africain, nous avons émis l'idée que pour cela, il fallait d'abord que la gestion des affaires de tout un continent cesse d'être le monopole de l'Elysée en se déportant du côté de l'assemblée nationale. La première rupture à l'intérieur de la pieuvre Françafrique consistait, à notre avis, à sortir la politique de tout un continent des curies élyséennes. Ce n'est ni une idée de gauche ni de droite que nous émettions à cette époque-là mais une simple question de bon sens et d'égalité dans le traitement des affaires du monde de la part d'une grande puissance comme la France. Nous prenons à témoins ceux de nos 397 abonnés qui ont lu cet article.
Pourquoi cacher la gestion des affaires africaines dans les antichambres de l'Elysée comme si les affaires de tout un continent ne méritaient pas d'être portées devant l'assemblée nationale pour que tous les Français en prennent connaissance ? Là, il y avait dans cette disposition, monsieur Aimé Emmanuel Yoka, un véritable relent colonialiste qui persistait et il fallait commencer la rupture à ce niveau. Nous avions vu juste : il fallait que cela cesse et comme il se dit au niveau de l'esprit, "les bonnes et grandes idées finissent par être reprises tôt ou tard par un autre cerveau". Nous souhaitons que le président François Hollande aille jusqu'au bout de cette démarche.
Nous sommes des kimuntistes panafricains et notre vision de la politique est totalement différente de celles qui s'encastrent dans les partis politiques et sont véhiculées par eux comme des lignes directrices qui cheminent le long des frontières tracées par la dictature de l'argent. Nous en avons déjà parlé mais là n'est pas le sujet. Ce qui compte, c'est le fait que l'entendement humain se retrouve dans de grandes idées, dans de grands projets, dans de nouvelles institutions, etc. Sarkozy l'a proclamé sans aller au-delà de ses propos, la gauche peut le faire. Sarkozy est en quelque sorte un héritier du gaullisme qui mit en place ces réseaux "d'un autre âge" (colonialiste) ; il ne pouvait pas détruire l'oeuvre de ses aînés de droite.
Les affaires africaines pourraient bientôt faire leur entrée à l'assemblée nationale française et être désormais portée à la connaissance de tous comme pour ce qui se fait avec les autres continents. Cependant, attendons avant de nous réjouir. Si La Lettre du Continent estime que le décès de la Françafrique est programmé, nous nous demandons si ce n'est pas tout simplement la fin d'un monopole régalien élyséen. La Françafrique, comme un phénix, renaît souvent de ses cendres francs-maçonniques entre autres. La culture du secret a souvent du mal à mourir et les réseaux sont difficiles à démêler car ils sont soudés au ciment de leurs intérêts opaques, les intérêts de quelques-uns que l'on présente souvent comme "les intérêts de la France". So, wait and see...