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30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 22:00

L’arrestation manquée de Jean-François NDenguet à Paris le 22 juin 2013

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La Diaspora congolaise est connectée, active et efficace. Sa diversité et sa répartition géographique constituent sa richesse même si elle n’est pas regroupée au sein d’une seule entité représentative. Des passerelles, nombreuses, existent et elles ne manquent pas d’en renforcer ses interventions.

La perméabilité entre elles, dans l’action et dans la communication, avait notamment permis d’attirer l’attention des médias sur le fameux anniversaire à Saint Tropez. Sur ce dernier événement, il faut souligner qu’il a eu un retentissement considérable au Brésil, et il continuera à en avoir, surtout du fait des effacements de dettes récents concédés au Congo par Dilma Rousseff, de 352 millions de dollars, et celui du Président Lula, de 400 millions de dollars, en 2010.

Mais lorsque Jean-François Ndenguet pénétra sur le territoire français pour assister au mariage d’un proche parent le samedi 22 juin 2013, il ne se soucia pas un seul instant de cette Diaspora.

Jean-François Ndenguet, toujours Directeur de la police congolaise, avait été arrêté le 2 avril 2004 et incarcéré en début de soirée à la prison de la Santé à Paris, par décision du Parquet de Meaux. Son avocat Maître Jacques Vergès attendait tranquillement le lundi matin suivant, pour produire les faux ordres de mission qui, pensait-il, permettraient la libération de l’accusé de crimes contre l’humanité dans l’affaire des « Disparus du Beach ». Tous oubliaient l’entregent  de Denis Sassou N’Guesso qui décrocha à maintes reprises son téléphone pour harceler (et selon certains menacer ) Jacques Chirac et vilipender de Villepin dont Jean-François Probst avait rapporté « qu’il le tenait » ! Il  ne faut pas exclure non plus le savon passé à son « petit » Frédéric Salat-Baroux dont on ne pourrait imaginer un seul instant qu’il ait échappé à la colère mémorable du dictateur ami et membre de la famille.

A 2 heures du matin le 3 avril 2004, la Chambre d’Instruction de la Cour d’Appel de Paris, dont le Président avait été tiré de son lit (par on se sait qui d’ailleurs ?) ordonnait la libération. Vers 5h du matin, Ndenguet Jean-François, un vrai sosie dans tous les sens du terme de Denis Sassou N’Guesso, était extrait de sa cellule et immédiatement conduit à un aéroport parisien où l’attendait un jet-privé pour rejoindre Brazzaville.

«C’est un scandale d’Etat (...), l’affolement judiciaire qui a prévalu est incompréhensible, si ce n’est par la raison d’Etat», a estimé Me Patrick Baudouin, avocat des familles de victimes.

Le président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) Michel Tubiana avait dénoncé une «vassalisation de l’appareil judiciaire».

Cette libération était un camouflet, dont elle se souvient encore, infligé par une sombre dictature africaine, à la Justice d’une grande démocratie…..

Nous savons tous que ceux qui nous gouvernent sont des irresponsables et des inconscients. La noce devait se dérouler à Versailles, le 22 juin dernier. Les réseaux sociaux et les téléphones  ne connaissent pas le moindre repos.  Vers 14h 30, l’appareil mobile, de l’un des membres les plus actifs de la Diaspora, sonna.  C’était l’un des invités de la noce congolaise qui communiquait l’information suivante : «  le Général est à Paris, il assiste aujourd’hui au mariage d’un parent  à Versailles. Demain est prévue une promenade sur la Seine en bateau-mouche. » Rien de plus.  Aussitôt un proche de l’affaire des Disparus du Beach était contacté. La seule question était : « Est-on sûr de la présence de Ndenguet à ce mariage et à la fête qui suivait ? » La réponse a été : « Oui à 100% ! Cet ami ne m’a jamais raconté d’histoires ! » Immédiatement alors un des Avocats parisiens de l’affaire a été informé.

Moins d’une heure après, vers 16h30 le nom du marié était identifié, L.G., un congolais résidant à  Brazzaville et y exerçant une profession paramédicale. Un seul policier, sur les trois qui suivent normalement  cette affaire était disponible cet après-midi et éventuellement pour la soirée. Ndenguet s’était introduit sur le territoire français, très sûrement, avec un faux passeport mais cela n’excluait pas le déclenchement d’une crise avec le dictateur  de Brazzaville. D’ailleurs, n’aurait-il pas reçu auparavant des « assurances » qu’il ne serait pas inquiété durant sa petite « virée parisienne » ? Jean Paul Pigasse, encore lui, l’éditorialiste des Dépêches de Brazzaville ne se réjouissait-il pas le 21 mai 2012 de la nomination de Christiane Taubira, une bonne relation de Denis Sassou NGuesso, à la place Vendôme et de Laurent Fabius, aux connections multiples avec l’homme d’Oyo, au Quai d’Orsay ?

Il concluait ainsi : « Sa nomination, tout comme celle de Laurent Fabius mais dans des registres différents, est un signal fort adressé aux peuples africains, un signal qui témoigne du fait que la France sait ce qu’elle doit à chacun d’eux et en tirera à l’avenir toutes les conclusions ». Signé répétons-le encore : Jean-Paul Pigasse.

Durant toute la soirée et une partie de la nuit des messages étaient échangés. La présence de Ndenguet  à la noce et à la fiesta était confirmée. Les invités n’en croyaient pas leurs yeux et selon leur propre expression : « A chaque instant l’on s’attendait à voir surgir la police française pour arrêter Jean-François Ndenguet ! » Le lendemain un déjeuner était offert au domicile de l’époux à Marly-le-Roi . « L’évadé de la Santé » y était sûrement, encore une fois sans être inquiété. La promenade en bateau-mouche sur la Seine s’est déroulée sans encombre comme si la noce voguait sur l’Alima….

Lundi encore le Directeur de la police congolaise était aperçu à Paris…

Il ne s’agit pas d’incriminer qui que ce soit pour cette « promenade en liberté » d’un recherché pour l’affaire des « Disparus du Beach ». Une intervention mal préparée au milieu d’un mariage n’était pas sans danger, ni sans risque. Passons pour cette fois… !

Les membres actifs de la Diaspora ont beaucoup appris de cet échec. Ils communiqueront  davantage entre eux et ils ne manqueront pas de signaler « toute nouvelle incursion touristique ».

Ndenguet a eu chaud, très chaud. La prochaine fois, lui et les autres de la liste des recherchés par les Magistrats ne passeront plus au travers des mailles du filet. Il y auront droit à leur petite cellule à la Santé qui, en comparaison des conditions dans lesquelles sont emprisonnés nos compatriotes au Congo, aura l’air d’une chambre d’hôtel  5 étoiles… Mais ils y seront pour longtemps !

                                   Romuald Rigobert Ossebi

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