Ceci s'adresse particulièrement à monsieur Basile Ikouébé, ministre des Affaires Etrangères de notre pays. C'est très bien de médiatiser à travers le site du journal de votre griot blanc PIE-QUI-AGACE la signature d'accords entre le Congo et le Gabon dans le but d'aplanir les différends frontaliers mais les Congolais aimeraient savoir pourquoi vous n'étiez pas aux avant-postes lors de la crise frontalière angolo-congolaise. Le principe de l'intangibilité des frontières ne vaut-il que pour le Gabon et non pour l'Angola ?
La gouverneure du Cabinda madame Aldina Da Lomba a affirmé que la "guerre" - certainement une allusion aux événements de 1997 - a détruit étrangement les bornes frontalières congolo-cabindaises pour que les Angolais s'emploient seuls à les remplacer au travers de l'action d'une commission de protection des frontières. Il nous paraît nécessaire qu'en cas de litige frontalier que les protagonistes des deux pays soient représentés et, en la matière, le Congo a brillé par son silence et par son absence lors de la reconnaissance du tracé des frontières. Surtout, il s'agit d'une affirmation gratuite et mensongère de madame Aldina Da Lomba : personne n'a tiré avec des obus de mortiers sur les bornes frontalières qui ne se trouvent pas au milieu des routes pour être écrasées par des chars ; il est plutôt question d'une destruction sciemment orchestrée pour modifier les lignes frontalières et gagner du territoire sur le Congo. Quoi qu'il en soit, les coordonnées en latitude et en longitude de ces bornes ont été enregistrées par les instances internationales. N'oublions pas que celles-ci ont été établies par les administrations coloniales française et portugaise. L'emplacement des vraies bornes peut être retracé.
Nous souhaitons que vous fassiez votre nécessaire pour assurer à tous les Congolais que du côté du Cabinda l'intangibilité des frontières est garantie car nous sommes sceptiques vu que le Congo a capitulé devant les chars angolais en renonçant à la construction d'un poste-frontière. Il est nécessaire que ce quiproquo frontalier avec incursion militaire signant une intimidation manifeste de l'armée angolaise soit porté devant les instances internationales pour que nous soyons rassérénés. En effet, nous redoutons une annexion pure et simple d'une partie de notre territoire par ceux qui se prétendent nos "frères" et qui agissent comme Caïn vis-à-vis d'Abel...