L'information est tombée dans les téléscripteurs des chasseurs de primes du secret d'Etat : un ancien ministre de Lissouba, actuellement ministre de Sassou rédige en secret les nouveaux articles de la nouvelle Constitution qui permettrait à notre gangster en chef de devenir officiellement roi en ôtant les limitations d'âge et de mandat. Sassou aime pervertir les traîtres : il vous met en situation de renier votre ancien camp en le trahissant toujours plus - de sorte que vous lui deveniez fidèle à vie. Le camp Lissouba a incarné la démocratie et c'est un homme qui vient de ce camp qui est chargé de crucifier une fois pour toutes la jeune défunte démocratie congolaise. On passe de la traîtrise au parjure du peuple car là, on sait, il sait, ce monsieur, qu'il travaille contre son propre peuple, contre son propre pays mais dès qu'on rétribue certains esprits, ils perdent les neurones de la probité en devenant totalement inhumains et irresponsables.
Sassou attend que le texte soit prêt pour ensuite justifier de la nécessité de reviser la Constitution en revisant l'inrevisable, en modifiant l'inmodifiable. Il sait que personne ne s'opposera à l'intérieur du pays à cette modification constitutionnelle qui va remettre en selle certaines ambitions larguées. Curieusement, nous constatons que l'opposition intérieure a perdu la faculté de la parole, de la contestation. L'argument est tout trouvé : "Laissez-moi finir la construction de mon chemin d'avenir de la misère du peuple..." Il a usuellement l'habitude de se présenter comme garant, comme faiseur de paix et les nigauds finissent par croire que sans lui, la paix n'est pas possible - alors qu'il ne fait la paix que parce qu'il ne fait la guerre que lorsqu'il n'est pas au pouvoir. C'est la technique du pyromane-pompier mais jamais les deux en même temps : aussi, quand il est pompier et s'il s'y plaît, vous ne verrez plus le pyromane à l'oeuvre. En effet, il n'est pas de bon ton d'être pyromane quand vous possédez la casquette populaire de celui qui éteint les feux, un rôle socialement plus valorisant qui ne vaut que parce que l'on veut prévenir des incendies.
Nous savons que la falsification de la fausse Constitution de 2002 est inévitable : Sassou veut mourir au pouvoir ; il lui faut un nouveau costume constitutionnel car le précédent ne lui sied plus car trop étroit, sa mégalomanie ayant pris du grade. L'homme n'envisage pas une vie sans les fastes du pouvoir et surtout, il n'a pas fini son travail de sape ; il faut qu'il affaiblisse encore un peu plus le sud avant de laisser le pouvoir qui se vit comme une rivalité nord/sud, les deux régions qui ont fourni 100% de nos chefs d'Etat avec une part plus grande pour le nord en matière de durée, vu que chaque région a fourni trois présidents : Youlou, Massamba-Débat, Lissouba pour le sud, Ngouabi, Yhombi, Sassou pour le nord. Sur les 50 ans d'indépendance, le nord a gouverné près de 35 ans.
Aux curieux qui veulent savoir de qui il s'agit, nous disons qu'ils ne sont pas nombreux à avoir été au gouvernement de Pascal Lissouba qui sont aujourd'hui au gouvernement de Sassou Denis. Procédez par élimination ; vous finirez par trouver.