A QUEL TITRE SASSOU RECOIT-IL MADAME JOCELYNE LISSOUBA A OYO ?

Je suis de retour et j'ai beaucoup d'articles à rattraper. Une situation sociale m'a éloigné quelque peu du net mais tout est rentré dans l'ordre. Cependant, surfons sur l'actualité. La Nzabie des Antilles va être reçue à Oyo. On passe de la danse guerrière au zouk dans une cuite au rhum. Les crocodiles de l'Alima suivent l'actualité avec sérieux et étonnement. Peut-on passer de la guerre à la paix sans une réconciliation globale ? C'est au Congo que toutes les incongruités logiques viennent au monde...

La belle-soeur d'Adada va être reçue avec sa cour nzébie à Oyo puisque monsieur Denis Sassou Nguesso ne demeure plus à Brazzaville. Elle met le pied dans une zone de turbulence sans s'en rendre compte. Cette femme n'est ni membre de l'UPADS, ni Congolaise. A quel titre Sassou la reçoit-elle ? Etre femme d'un ex chef d'Etat ne fait pas de vous un personnage politique d'un pays auquel on n'appartient pas. Au nom de qui va-t-elle s'exprimer puisqu'à ce qu'il semble Lissouba ne distingue plus sa jambe gauche de la droite ? Elle ne peut ni parler au nom de Lissouba ni au nom de l'UPADS car elle n'est pas accompagnée par la bande à Tsati Mabiala. Elle n'est pas non plus qualifiée à parler au nom des Congolais. C'est donc des intérêts particuliers qu'elle est allée représenter là-bas. Elle ne parle ni au au nom de Lissouba ni au nom de l'UPADS, ni au nom des Congolais.

C'est en accompagnant Rodolphe Adada à l'aéroport de Maya-Maya que Lissouba aurait succombé au sourire pur sucre de Jocelyne, belle-soeur de monsieur Rodolphe Adada à ce qu'il paraît. Vous connaissez la suite.

Réalise-t-elle qu'à cause de son mari de nombreuses personnes sont mortes pour rien ? N'est-ce pas Lissouba qui a attaqué la demeure de Sassou à l'arme lourde sous le conseil de Yhombi - au lieu de passer par la justice ?  Il aurait pu attendre d'organiser les élections présidentielles au lieu de se risquer à déclencher des hostilités qu'il n'était pas sûr de remporter. Or, aujourd'hui, après avoir rendu service à son frère Sassou, Yhombi mange avec lui !  Il vient soigner sa cataracte aux frais de l'Etat congolais en France. On aurait pu éviter cette guerre si c'est pour que ça finisse comme ça. Comprend-elle qu'il est incompréhensible et inadmissible qu'on amnistie son mari Lissouba, ex-chef de l'exécutif sans amnistier tout le reste des bélligérants ? A-t-elle conscience de marcher sur l'honneur d'un homme qui a eu la faiblesse de l'épouser ? Un homme malade qu'elle a abandonné pour courir les rues d'Oyo ? Soit, comme  pour paraphraser l'Ecclésiaste "il y a un temps pour la guerre et un temps pour la paix" mais si la guerre a concerné tout le monde, comment comprendre que la paix ne concerne que quelques individus ? Si au moins elle allait pour exiger une véritable paix globale, on pourrait lui trouver une quelconque excuse. Or, ce n'est pas le cas. Elle prétendait ne s'arrêter qu'à Brazzaville, voilà qu'elle va se retrouver dans le fief du pouvoir à Oyo. Ca tombe bien, de la sorte, elle pourra voir ce que Sassou a fait d'Oyo - alors que son professeur de mari n'a même pas construit une case à Tsinguidi. Question de rappel, on a pleuré la défunte Bouanga, mère de Lissouba dans un chapiteau monté pour l'occasion !

Pendant ces deux semaines que va durer son séjour congolais, on se demande ce qu'elle va faire. Elle prétend visiter Brazzaville, Pointe-Noire, Nkayi et la Lékoumou mais pour quoi faire ? Pour quoi dire ? Va-t-on assister à un nouveau hold-up au sein d'une UPADS déjà si divisée ? Certes, elle va  peut-être repartir dans deux semaines avec un milliard de francs cfa comme certains le disent mais qu'est-ce qui va changer pour le Congo et les Congolais ? Rien ! C'est l'art dans lequel Sassou est passé expert que de satisfaire quelques appétits représentatifs à fort coefficient social pour donner l'illusion d'avancées politiques - alors qu'il n'en est rien ! La saleté est toujours là, les exilés sont toujours là, l'eau et l'électricité manquent toujours et nous sommes toujours au même point depuis cinquante ans. On va fêter la ruine d'un peuple en cinquante en lui chantant l'hymne à la misère.

Une rumeur tenace veut que Jocelyne vienne avec Lissouba au Congo en août pour le cinquantenaire de la fausse indépendance nationale. Comme si les événements de 1997 n'ont concerné que Lissouba ! L'UPADS n'était pas prête à diriger le Congo car ce parti n'avait pas la maturité politique nécessaire. A l'aventurier Sassou a succédé l'aventurier Lissouba, deux oiseaux de même plumage, deux insectes de la même race des bousiers qui se sont battus pour le droit à distribuer la misère au peuple, la merde quoi. Oui, Lissouba a un fort capital sympathie mais il faut le dire, il a été un piètre président de la république qui n'a pas su protéger la jeune démocratie congolaise. C'est vrai que Lissouba est plus démocrate que Sassou et qu'on ne peut comparer les deux hommes cependant, vous n'ignorez pas qu'ils ont fait alliance lors de l'élection présidentielle de 1992 pour barrer la route à feu Bernard Kolélas - alors que le professeur Lissouba n'avait pas besoin de cette alliance ! Savez-vous que Lissouba a reçu 90 millions de francs cfa de Sassou pour créer l'UPADS ? Voilà ce qu'est le Congo, partout des alliances apparemment contre nature et les liens se nouent souvent par les femmes. Jocelyne et Antoinette ont commencé cette symphonie depuis Lourdes, en France. Il y a des amitiés sincères mais à un certain niveau, on reconnaît sous les oripeaux de l'amitié l'os de la politique pure et dure. Jocelyne fait de la politique ? Non, elle se fait manipuler par monsieur Denis Sassou Nguesso qui lui est un fin politicien qui sait acheter les consciences quand cela s'avère nécessaire. Pour lui, tout le monde a un prix !

En politique, il n'y a pas d'amitié, seulement des intérêts. Jocelyne veut prendre la rente présidentielle de son mari et monnayer la pseudo-réconciliation à prix d'or tandis que Sassou veut convaincre la communauté internationale que le Congo est devenu un pays totalement sûr. Un pays sûr où il n'y a ni eau ni électricité et où de nombreux citoyens sont toujours en exil et non grâciés ?

Le Congo est mon pays et j'ai pitié de lui car il souffre de porter en lui des fils indignes qui parfois ont des femmes indignes qui ont été à mauvaise école car elles ne pensent qu'à poursuivre la destruction d'un pays initiée par leurs maris...

Le Congo est mort mais il respire encore aussi étrange que cela puisse paraître. Son état ressemble à un coma profond et ceux qui son à son chevet soi disant pour le soigner sont ceux qui veulent lui administrer la mort et les derniers sacrements du diable...

En se ralliant à Sassou, Jocelyne achève de décrédibiliser l'UPADS et réduit l'opposition interne à néant. Elle finit de briser les tables de la loi ; il n'y a plus de contradicteurs de la génération de Sassou à son pouvoir.  Semblable à un serpent, Sassou a avalé l'opposition et lorsqu'il aura avalé Lissouba, il pourra mourir tranquille parce qu'il aura éliminé toute vélléité belliqueuse à sa succession. Tout se jouera à nouveau au nord.  Mes frères, nous avons une opposition véritable à construire avec des hommes nouveaux nantis d'une nouvelle mentalité puisée dans nos valeurs ataviques, des valeurs qui retournent vers le kimuntu de nos ancêtres.