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14 avril 2006 5 14 /04 /avril /2006 22:08

 Avec l'appui militaire de la France, le Président tchadien, Idriss Deby, vient de repousser une attaque de la rébellion tchadienne. Quelles sont les leçons politiques à tirer de cette tentative de renversement ?

-que l'ethnie n'est plus forcément un rempart. En effet, il est attaqué par les siens de l'ethnie Darfour, une ethnie à cheval entre le Tchad et le Soudan où le drame du Darfour est mondialement connu ( on comprend pourquoi le Tchad acceptait de les accueillir lorsqu'ils fuyaient devant les milices arabes. Le découpage aveugle de l'Afrique n'a même pas tenu compte de la cohérence ethno-géographique). Au Congo-Brazzaville, l'ethnie du président Sassou sait mettre ses divergences de côtés pour la conservation du pouvoir (Sassou n'a-t-il pas dit que l'important n'était pas de prendre le pouvoir mais de le conserver ? Il sait trop bien corrompre) ;

-que la famille peut se révolter comme l'injustice quand celle-ci excède un certain seuil de tolérance : parmi les leaders de la rébellion, on compte les propres neveux d'Idriss Deby;

-que la France et la franc-maçonnerie n'abandonnent pas les leurs en apportant une assistance militaire à Déby. On comprend que la défense des intérêts d'une certaine France implique de l'ingérence dans les affaires intérieures de nations souveraines africaines. En effet, la France est le seul pays qui s'est précipité au Tchad pour protéger ses ressortissants. Même l'Amérique n'a pas bougé le petit doigt !  Le prétexte des ressortissants est un peu gros : en 1997, pourquoi ne l'a-t-elle pas fait au Congo-Brazzaville ?  Vous pouvez répondre à la question par vous-même ;

-La guerre devient de plus en plus une affaire de réseau continental car le Soudan est le bras armé des rebelles qui veulent renverser le président tchadien. Un réseau est un ensemble d'individus ou d'organisations liés par des intérêts communs, même mafieux et qui se soutiennent pour se maintenir dans leur position ;

  Le Congo-Brazzaville doit tirer les leçons de l'histoire car il a affaire à un tyran très intelligent qui a créé une alliance avec toutes les dictatures de l'Afrique centrale :

-le Gabon lui est acquis car Bongo est son beau-fils. Les refugiés congolais au Gabon sont sans cesse menacés puisqu'ils viennent du sud qui est largement acquis au professeur Lissouba ;

-l'Angola l'a soutenu pour qu'il retrouve son fauteuil présidentiel. Sans l'aviation et les chars de l'armée angolaise très exercée à cause de la rébellion de l'UNITA, Sassou n'aurait jamais repoussé les forces loyalistes ;

-le petit Kabila bien que se méfiant de son aîné de l'autre rive préfère l'avoir comme allié que comme ennemi. En effet, de nombreux mobutistes et une partie de son armée se trouvent au Congo-Brazzaville ;

-au Centrafrique, l'actuel Président Bozizé, un franc-maçon depuis peu, lui doit le financement de son élection. Sassou a corrompu de nombreuses personnalités centrafricaines pour qu'elles soutiennent le Général Bozizé. Lors de sa dernière élection à la magistrature suprême, il est apparu avec le bâton du franc-maçon ;

-il est connu que Deby et Sassou sont des francs-maçons qui ont été initiés dans les mêmes loges. Sassou a donc de facto le soutien du Tchad. On observera que l'actuel président de l'Union Africaine prend cause pour son frère contre la rébellion. Il n'a rien  à craindre : la France veille au grain...

Nous ignorons quelle affinité lie Sassou et l'actuel président camerounais Biya mais il n'y a aucun doute, Sassou n'a rien à craindre de lui.

  • - Il a manqué à l'UPADS cette dimension Pan-Africaine qu'elle prétend avoir car si elle l'avait eue, l'Union Pan-Africaine pour la Démocratie Sociale aurait trouvé les alliés africains pour la défense de la jeune démocratie congolaise.

  La logique du maître et de l'esclave devient complexe par des connexions internationales, intercontinentales, sectaires, religieuses. Les dictatures non seulement peuvent compter sur le soutien du maître (la France) mais entre chefs d'esclaves (les présidents africains), des alliances nouvelles voient le jour. Il va devenir de plus en plus difficile de les renverser par la force. Sauf si les intérêts du maître le poussent à lâcher un serviteur sur lequel il ne peut plus ou ne veut plus  compter.

 Nous avons déjà dit que "la force ne respecte que la force". Le risque de l'absence de la démocratie c'est la tentative de prise du pouvoir par la force, par les armes. Si on constate dans des pays comme le Congo des simulacres d'élections, nul n'est dupe : ce qui fait le pouvoir, c'est avant tout la force, le pouvoir de destruction, les armes. La conscience de cette situation entraîne les dictatures comme celle du Congo-Brazzaville à se surarmer. Sassou aurait exproprié les habitants de son voisinage à Mpila sur plus de 5500 mètres carrés afin de se construire un bunker. Tout en ayant à la bouche le mot "paix", il prépare la guerre. Les Romains le savaient bien et la préparation du parabellum est une manne pour les vendeurs d'armes qui doivent se frotter les mains.

  On sait que Sassou a rencontré Yhombi en France, lors de sa tournée de président de l'Union Africaine. Sassou invite tous les opposants charismatiques à rentrer au pays pour mieux les contrôler. En effet, lui qui paye la paix en soudoyant le pasteur Ntumi sait que la fronde de certains hommes d'affaires frustrés peut lui coûter cher : ces derniers chercheraient un bras à armer pour chasser Sassou du pouvoir au Congo pour se faire enfin payer et les dettes de Sassou et celles de Lissouba, les deux ayant été financés par les mêmes poches. La logique du capitalisme est simple : financer les deux camps pour s'assurer d'être toujours du côté du vainqueur et comme les dettes sont contractées au nom de l'Etat congolais, Sassou doit payer les siennes et celle de son ennemi d'hier Lissouba. Or, Sassou préfère se servir et servir sa famille que ses créanciers.

  Il faut suivre avec attention ce qui va se passer au Tchad car l'affaire est loin d'être terminée puisque l'avation militaire française aide l'armée d'Idriss Deby à terminer le travail. Pétrole oblige, lui qui flambe désormais au-dessus des 70 dollars.

 

La colonisation a eu pour but de fournir la France, entre autres, en matières premières bon marché. Les indépendances des pays africains n'ont pas changé la donne. Le néo-colonialisme met en scène des dictateurs qui ont l'ordre de faire la volonté du maître. Leur embrigadement passe par une secte : "La franc-maçonnerie..."
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