Cher MWANG' MILONGUI MUNA KERIKA,
bonjour.
L'excellent article que j'ai publié sous votre pseudo pour vous protéger au cas où vous seriez au Congo atteste de la hauteur et de l'épaisseur de votre dimension intellectuelle. Et me semble-t-il, le rôle de l'intellectuel est de faire évoluer les esprits, en poussant à la réflexion, au débat, parfois à la prise de position pour faire évoluer les mentalités : j'ai perdu des abonnés mais ils reviennent toujours lire - même si la teneur des textes choque certains esprits et c'est de cette manière que les esprits changent : si rien ne vient bousculer les esprits, c'est qu'aucune nouvelle idée ne cherche à se frayer un chemin dans les synapses vers des neurones déjà occupés par des préjugés.
Le travail abattu depuis près de vingt ans montre que les représentations du pouvoir, du droit, des devoirs, de la société, du progrès, de la démocratie, changent dans notre pays. Avec nos petites ressources, nous avons réussi un exploit inouï : faire en sorte que plus personne, plus un seul Congolais, ne demeure indifférent à la cause de notre pays. Même les sapeurs comme Djo Balard ont revêtu le costard de la contestation, de la revendication. Ce travail de fourmi, nous en avons relevé le défi, en posant sur la grande oreille du web, les problèmes du Congo, de manière à donner une réponse à la propagande de la dictature. De manière crue, simple comme des schèmes qui frappent l'esprit et qui entraînent inéluctablement une réaction. Aussi, m'a-t-on accusé de "guerre médiatique" contre le régime. En dépit des moyens gigantesques qu'ils ont mis pour nous contrer - car j'en ai inspiré plusieurs à prendre leur clavier -, ils ont perdu la bataille de l'image, du verbe et de la plume. Sur Facebook, par exemple, les Congolais ne parlent que de politique. Et s'agissant d'une plume de votre calibre, elle ne saurait s'arrêter à un article. Il faut nous rejoindre et user à votre guise de nos canaux de diffusion car c'est ensemble que nous ferons évoluer les mentalités dans notre pays. Et chaque grain de progrès additionné à d'autres, chaque élévation mentale finira par déclencher la "REVOLUTION" que nous attendons de nos voeux. Vous l'avez bien compris, je relève les débats - en m'appuyant sur le principe de réalité, dans le respect de la pensée de l'autre. Ne jamais perdre une occasion de débattre, de faire avancer les jugements de valeur, de transformer les préjugés en jugements de fait.
Notre problème ne situe pas au niveau des ressources que la nature nous a largement pourvues mais au niveau de la qualité des hommes et, ce qui fait l'homme, c'est la hauteur, la largeur et l'épaisseur (profondeur) de son esprit. Or, l'homme se bonifie par l'éducation et la culture martelant sans répit la raison pour transformer l'animal qui rugit en nous en HOMME. Ceux qui ont émancipé l'Occident s'appellent Socrate, Solon, Platon, Aristote, Euclide, Thalès, Pythagore, Orphée, Moïse, Bar Yéhoudda (Jésus), tous ont bu la sapience de KEMET (Egypte) - pour ensuite créer des écoles ou des sectes religieuses. Les Occidentaux étaient bien plus barbares que nous - en témoigne leur histoire dessinée en lettres de sang et de feu ; ils ont construit des empires en écrasant la volonté des peuples soumis - en foulant au pied la liberté d'autrui de déterminer son destin. Depuis l'instauration de l'école et l'émancipation de la culture, ils nous ont dépassés, après avoir pris de nous (Egypte) la substantifique moelle cognitive et après avoir détruit nos civilisations qui posaient comme grand principe ceci : en kimuntu, même en KEMET, il n'y avait pas de bien plus précieux que l'HOMME et l'HOMME VIVAIT LIBRE EN TERRE D'AFRIQUE. Hélas, le barbare d'hier est devenu l'homme civilisé d'aujourd'hui et le civilisé d'antan nanti du kimuntu désormais perdu sous les assauts du matérialisme est devenu le barbare. Il nous faut à nouveau "kimuntiser" l'Afrique. C'est un challenge qui appelle la contribution de tous les intellectuels de la terre de KATHIOPA.
Fraternellement,
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU
UN CLAVIER COMME SEULE ARME