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1 août 2016 1 01 /08 /août /2016 15:21
DIALOGUE : SASSOU N'A BESOIN DE PERSONNE POUR 'MONOLOGUER' AVEC LUI-MEME

Depuis l'apparition d'internet, des réseaux sociaux et la vulgarisation de certains médias, tout le monde peu produire une vidéo, écrire un texte sur sa vision de la politique au Congo et les mettre en ligne - en toute légitimité puisqu'il n'y a rien qui interdise à un Congolais de parler de son pays au nom de la liberté d'expression. La parole ainsi libérée, toutes les expressions, toutes les opinions se croisent, les bonnes comme les mauvaises, les inutiles comme les sérieuses. Qui aurait parié que la révolution politique viendrait de la révolution numérique ? Ce n'est donc pas étonnant qu'internet soit bridé au Congo...

Certains croient que c'est un jeu : on met un costume, on prend une caméra et on s'exprime. Cependant, ont-ils pris le temps de réfléchir sur l'impact de leurs propos ? Sur leur nécessité ? Leur pertinence ? Parfois, il vaut mieux garder le silence. En disant cela, je pense à Guy Brice Parfait Kolélas qui a manqué une occasion de se taire : les maux des Congolais et du Congo, nous les connaissons, nul besoin de nous les rappeler mais l'interpellation maladroite à l'endroit du roi Denis Sassou Nguesso est déplacée  et insultante pour ses électeurs - quand il s'agit de lui reconnaître un pouvoir qu'il a usurpé depuis 1997.

Si pour les Kolélas, la politique est une histoire de famille, pourquoi cela ne le serait-il pas pour les Sassou & Nguesso ? D'ailleurs, les deux familles ne sont-elles pas liées par un pacte politique sur le dos du peuple ? Non, un parti politique - quand bien même créé par un individu, reste et demeure un patrimoine public. Si seul un Kolélas doit être président ou premier secrétaire du MCCDI, il y a problème : nous n'avons plus affaire à une structure publique mais à un parti privé ; il faut alors que les Congolais dignes de ce nom quittent ce parti politique. Et croyez-vous qu'avec un tel instrument soutenant ouvertement le pouvoir (le MCCDI n'ayant pas présenté de candidat au scrutin présidentiel du 20 mars 2016), on pourrait  reconquérir la démocratie dans notre pays ? Non.

Cela ne nous étonne pas que Guy Brice Parfait Kolélas considère son "papa" Sassou comme le "président" du Congo - niant ainsi le fait qu'il ait été propulsé par des électeurs au second tour de l'élection présidentielle de 2016. Ceux-ci doivent se sentir trahis. S'il reconnaît la victoire de Denis Sassou Nguesso, n'est-ce pas là une façon de se moquer de vous, ses électeurs ? A quoi ont donc servi vos votes ? A rien. Demain, allez-vous continuer à en faire un député ? Vous êtes libres mais je pense que Guy  Brice Parfait Kolélas ne mérite plus de représenter le peuple congolais à l'assemblée nationale. Certes, le fanatisme politique ne regarde pas les faits mais se contente de juger sur la base de la proximité identitaire. Néanmoins, nos frères du Pool doivent se dire qu'ils sont les premiers à subir  les attaques de la dictature - à cause de la collusion de leurs frères avec Sassou. Ils doivent donc mieux choisir ceux qui les représentent pour éviter d'être déçus. Ceux qui ont estimé que Parfait Kolélas n'avait pas à demander la grâce du dictateur Sassou Nguesso - notamment lorsqu'un prisonnier politique n'est pas encore jugé - n'ont pas tort. Hélas, il y a pire avec l'incitation au dialogue avec un imposteur.

Un de nos compatriotes m'a envoyé un texte avec sa vidéo dans lequel  lui aussi soutient l'idée de dialogue. Sans blague, l'envie de paraître est certainement forte pour qu'il ne voit pas les contours du problème. Par la bouche de Thierry Moungalla, la dictature avait fait savoir qu'il n'y avait pas lieu de dialoguer. Sous le feu de l'émotion, nos compatriotes oublient bien vite que nous sommes dans une dictature qui s'est dotée de tous les apparats de la république en y usant et en y abusant. Dans une république, la validation des pouvoirs se fait par le biais du Conseil Constitutionnel qui a validé le référendum illégal et les faux résultats du scrutin du 20 mars 2016. Bien que nous ayons prouvé par les formulaires signés sortis des bureaux de vote que Denis Sassou Nguesso a été battu.  En contrôlant l'élection présidentielle du 20 mars 2016 de bout en bout, en tenant le ministère de l'intérieur et la cour constitutionnelle, Denis Sassou Nguesso sait qu'il a les moyens de légitimer la fraude. Tout semble fonctionner correctement mais juste les résultats sont faussés par le droit de proclamation détenu par le pouvoir. Il eût fallu rendre indépendant ce pouvoir de proclamation mais ce n'était pas possible. Quoi qu'il en soit, le monde entier sait parce que nous, peuple congolais, l'avons prouvé que Denis Sassou Nguesso est juste monsieur 8%.

Qu'on retienne que nous sommes en "dicta-république", une étrange combinaison de dictature et de république, un néologisme que je préfère à démocrature car il n'y a pas mélange de la démocratie et de la dictature au Congo mais plutôt un subtil alliage de dictature gainée par la république.

Sur le journal officiel du pays, il est bien inscrit que Denis Sassou Nguesso est "président" - même s'il n'a pas gagné l'élection présidentielle et monsieur Pongui doit savoir que le fait de déplacer le dialogue qu'il appelle de ses voeux à l'étranger ne changera pas cela : en Suisse, au Canada, ou en France, Sassou se présentera sous son illégitime "légitimité" sanctifiée par la cour constitutionnelle. Avec Sassou, il n'y a jamais dialogue horizontal entre deux ensembles identiques mais dialogue vertical entre une illégitimité "légitime" parce que légitimée par le Droit détourné au profit d'un monarque et le peuple; c'est-à-dre, ses représentants. Dans le cadre du droit perverti par la dictature armée, les apparences sont contre le peuple et l'oppostion. En dictature, on oublie souvent que la légitimité ne vient pas de la volonté du peuple mais de la force de coercition entre les mains du dictateur.

Dialoguer avec Denis Sassou Nguesso revient à dialoguer avec un dictateur "légitime" (remarquez le paradoxe). Or, justement du côté du peuple ou de ceux qui devraient le représenter, là est LE problème. A quoi servirait un dialogue avec Denis Sassou Nguesso si ce monsieur n'est pas ramené à sa juste valeur de citoyen lambda qu'il redeviendra à partir du 15 août 2016 ? Dialoguer avec Sassou reviendrait à dialoguer avec un dictateur qui a légitimé constitutionnellement son pouvoir. Si Denis Sassou Nguesso n'est pas d'abord dépouillé de ce qu'il a volé au peuple, à quoi cela servirait-il de dialoguer avec ce monstre ? Et d'ailleurs, combien se souviennent en se basant simplement sur les expériences passées qu'un dictateur ne dialogue pas mais il monologue au milieu de figurants choisis à souhait ? N'est-ce pas le sens de la récente création du ROC avec Mpouélé à sa tête ?

En matière de dialogue, Denis Sassou Nguesso n'a besoin de personne pour monologuer avec lui-même. Et comme il tient les instruments de la république, le peuple est démuni de tout pouvoir. En démocratie moderne, il n'y a pas expression directe du peuple sauf lors d'élections pour choisir des délégués ou représentants mais expression indirecte à travers des institutions tenues par des représentants et là est le problème - même en France, vieille démocratie.

Ceux qui souhaitent aller au dialogue veulent en fait faire de la surenchère sur leur propre situation. Ce n'est pas un dialogue qu'ils veulent mais un marchandage.

Si vous discutez avec un voleur qui ne reconnaît pas le vol et qui prétend que la chose volée est à lui, il vous revient de sortir vos factures et vos références. Or, le juge est au service du voleur. Il faut donc d'abord changer le juge. Et pour changer de juge, il faut une nouvelle force publique. Vous voyez ? En tant que pédagogue, je dois m'efforcer de rendre la compréhension des situations et des enjeux plus claire. Si l'objet volé n'est même pas au coeur de la discussion avec un voleur, quel intérêt de discuter avec lui ? Or Denis Sassou Nguesso refusera de dialoguer si l'objet du dialogue est la remise en question de son pouvoir. Vous pouvez prendre les paris.

Le Congo a besoin d'une nouvelle élite politique plus noble, moins corrompue, plus exigeante et libre de toute affinité avec la Bête de l'Alima. Les partis ne sont pas des héritages. Tout est à refaire : la force publique, la justice, les institutions de la république et nous sommes désarmés. D'un côté les mots, l'émotion, la peur, la douleur, la mort ; de l'autre les kalachnikovs, les armes lourdes, les tanks, les hélicoptères de combat, la violence. Nous ne combattons pas déjà avec les mêmes moyens. Comment pouvons-nous faire plier Sassou qui détient de façon illégalement légale la violence et la coercition légitimes ?

Je vous ai dit ce que je pense : la force ne respecte que la force. La force ne redoute qu'une force de même nature - d'où la traque de Ntumi. Nous ne sommes pas sur le terrain du droit triomphant mais de la kalachnikov régnante. Ou nous prenons les armes pour créer un nouveau rapport de force ou nous nous taisons car nos mots ne feront pas partir Denis Sassou Nguesso du pouvoir. Tous ceux qui prétendent avoir préservé le peuple sont des menteurs : des Congolais meurent en masse au Pool sous des bombardements quand ils ne meurent pas de maladie faute de soin ou simplement de faim. Autant, mourir : il vaut mieux comme Ntumi mourir l'arme à la main. Tôt ou tard, le peuple finira par réaliser la justesse de mes propos.

Nous n'avons pas le choix des armes sur le champ de bataille puisqu'il nous est imposé par la dictature : le droit contre le droit en situation de droit, la kalach' contre la kalach' en dictature. On ne soigne pas un mal de gorge en massant le pied. Et nous nous trouvons dans la deuxième situation. Si la force publique transformée en milice ethnique est contre le peuple, qui le défendra ? Aux hélicoptères de combat qui bombardent nos concitoyens dans le Pool, nous ne répondons même pas par le droit mais simplement par des mots !  Sans nier la puissance de la pensée et des mots qui l'expriment, nous plaidons pour une insurrection armée au Congo. Ce qui est né par les armes ne peut périr que par les armes. Il est venu par les armes, il ne peut partir que par les armes...

Le pays est en faillite. La situation sera encore plus grave dans cinq ans. Si nous faisons l'autruche, espérant un changement à la mort de Sassou, sachez que rien ne changera car le PCT et le clan au pouvoir détiendront toujours les armes et nous n'auront que des mots. Les tourments du peuple se poursuivront. Sous la protection de la kalachnikov, muana Ndéya succèdera à papa. Après Kiki, Coco, ensuite Caca qui continuera à chier sur notre peuple et à nous faire boire de la merde...

 

                LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU

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