Nous mettons en ligne une vidéo de ZIANA TV qui met en branle un débat sur les deux "dialogues" qui se sont tenus dans notre pays. En fait, les deux ne répondent pas à la définition du dialogue, dans la mesure où les partis pris initiaux dans les deux cas sont ressortis inaltérés. Quand on dialogue vraiment, on part de postures A, B, C, etc, pour aboutir à une synthèse S différente des positions initiales. SI PAR CONTRE, PARTANT D'UN POSTULAT X, ON ABOUTIT TOUJOURS A X, ALORS, IL N'Y A PAS EU DIALOGUE MAIS ACCORD. Or, nous savions ce qui allait résulter du pseudo-dialogue de Sibiti et nous savions aussi à l'avance ce qui allait sortir des conclusions de Diata (Brazzaville).
Ceux qui estiment qu'il y a deux Congo qui s'affrontent n'ont rien compris à la politique : il n'y a pas un Congo C1 en face d'un Congo C2 ; il y a juste deux approches du mode de gouvernance qui s'affrontent : d'un côté ceux qui s'emploient à orienter l'opinion vers un changement de la constitution pour maintenir le statu quo et de l'autre, ceux qui estiment qu'il faille respecter la constitution - afin qu'ils puissent satisfaire leur propre ambition personnelle pour certains qui l'ont affirmé clairement. Au final, vous verrez, même si Sassou s'en va, qu'en matière de projet de société, de comportement prédateur, si vous vous laissez abuser, qu'ils feront la même chose que le NGANDO SUPREME, voire pire. IL NE S'AGIT PAS DE PERSONNES QUI REFLECHISSENT SUR LA MEILLEURE FACON DE RENDRE LES CONGOLAIS MAITRES CHEZ EUX OU SUR LA MANIERE D'APPORTER PLUS DE BONHEUR A NOTRE PEUPLE. NON, NOUS AVONS L'IMPRESSION DE VOIR UNE BATAILLE DE CHIFFONNIERS QUI SE DISENT : "TU AS TROP VOLE ; IL EST TEMPS DE LAISSER QUELQU'UN D'AUTRE AUSSI LE FAIRE. NOUS VOULONS UN AUTRE DISTRIBUTEUR DE PRIVILEGES NATIONAUX...". A ce stade, les deux partis qui ont pris le soin d'incarner au niveau intérieur ce débat à distance sortent de la même classe politique lorsqu'on scrute attentivement les structures : quelques "transfuges" du PCT s'associent au FROCAD qui contient aussi certains anciens du PCT pour porter l'estocade au PCT.
Ne confondons pas le combat populaire, la résistance citoyenne que nous avons menée pendant des années sans dévier d'un iota et qui risque d'être récupérée par les professionnels de la politique qui lorsqu'on les regarde de près, viennent pour les plus en vue du PCT ou du moins ont collaboré avec ce parti dans la décadence du pays (DZON, MIERASSA, OKOMBI, MOUKOUEKE, TAMBA-TAMBA, BLANCHARD OBA, MUNARI, PARFAIT KOLELAS, etc).
Nous sommes pour l'émergence d'une nouvelle classe politique immaculée et affranchie de toute influence politique extérieure parce que nous savons que les professionnels de la politique à l'échelle nationale, ces francs-maçons qui portent la cravate le matin et le tablier le soir, sont soumis à une puissance extérieure. Pour ne pas citer les noms, je tiens d'une amie les propos suivants d'un professionnel de la politique qui aurait dit en public : " VOUS SAVEZ, AU CONGO, ON NE PEUT PAS PRENDRE LE POUVOIR SI LA FRANCE NE VOUS PORTE PAS AU SOMMET DE L'ETAT". Une telle position déprécie la notion d'indépendance et montre que le pouvoir ne vient pas du peuple mais d'une puissance extérieure, ex-puissance coloniale toujours décidante dans l'ombre.
Nous l'avons dit et nous le redisons : toute révolution est une révolution trahie parce que les mouvements populaires s'arrêtent au pied de la montagne ETAT. Il n'y aura vraiment transformation du Congo que lorsque la volonté du peuple sera portée par un HOMME LIBRE, un idéaliste désireux d'affranchir son pays de toute influence extérieure afin que l'histoire de la nation ne soit pas un cursus subi mais une histoire active, réalisée de sorte à construire un avenir qui regarde le peuple congolais en face au lieu de lui tourner le dos.
Nous assistons tous encore une fois au triomphe de l'ambition individuelle juchée sur l'ambition collective. Eclatée en deux groupes, la classe politique congolaise se réplique au sommet de l'Etat, l'opposition d'aujourd'hui devenant le pouvoir de demain et vice-versa. IL N'Y A QU'UNE FACON D'ARRETER CE CYCLE, CE LIPATO, CETTE TONTINE POLITIQUE : DEMANDER DES COMPTES AUX UNS ET AUX AUTRES POUR ENSUITE LES METTRE HORS-JEU POLITIQUEMENT. DEFINITIVEMENT.
C'est étrange que les Congolais aient la mémoire politique la plus courte de tous les peuples du monde : il n'est pas normal de se construire aussi facilement une virginité politique, une innocence politique, juste en jetant l'opprobe sur la main dictatoriale qui vous nourrissait hier - alors que vous avez participé à la décadence, à la décrépitude, à la destruction du pays. Soutenir de telles personnalités, c'est déjà soutenir la traîtrise et la traîtrise ne saurait engendrer demain que des TRAITRES !
LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU