Mes chers compatriotes,
Militantes et Militantes du F.E.R.
Mesdames, Messieurs,
La responsabilité qui pèse sur moi m’oblige à rompre le silence chaque fois qu’un événement majeur se produit dans notre pays, surtout quand celui-ci met en évidence des faits potentiellement compromissoires de nos espoirs de vivre dans un pays démocratique et prospère.
Le 22 août 2015 à Brazzaville un accord de partenariat a été signé entre le FROCAD et l’IDC. Quoique nous en prenons acte, la signature de cet accord ambitieux nous interpelle, dans la mesure où il engage volontairement ou involontairement le peuple congolais.
Nous osons espérer que suffisamment de gages ont été obtenus pour qu’il ne ressemble pas à un accord de dupes, moins encore à un tranquillisant pour calmer provisoirement l’ardeur populaire, et que, par ailleurs, les représentants de l’IDC sont animés de bonne foi, qu’ils sont sincères et feront amende honorable.
Il me paraît important de rappeler, pour la gouverne de tous, que le PCT représenté dans l’IDC par un ancien ministre, n’a jamais respecté l’accord de partenariat signé avec le RDPS en 2002, et ce malgré les interpellations, le gabarit et l’aura politique de Jean-Pierre Thystère Tchicaya, paix à son âme.
Bien que certains ne soient du pouvoir que pour des raisons d’opportunités politiques et d’avantages économiques, nous souhaitons que cet accord ne soit pas une façon d’ajouter une obscurité plus profonde encore à une nuit déjà privée d’étoiles.
C’est vrai que chacun de nous a en lui une double personnalité. Certes qu’une guerre civile endémique fait rage en chacune de nos vies. Ce conflit interne nous fait pousser avec Ovide, le poète latin, cette lamentation : « je vois et j’approuve le bien, mais c’est le mal que je fais ». Il n’en demeure pas moins vrai que nous croyons fermement à la perfectibilité de l’homme puisqu’il y a du bon dans le pire d’entre-nous et du mauvais dans le meilleur.
Mais l’une des plus grandes tragédies de nos sociétés est que rarement les hommes jettent un pont entre la pratique et la théorie, entre l’agir et le dire. D’une part nous professons fièrement certains principes sublimes et nobles, d’autre part nous pratiquons pitoyablement l’exacte antithèse de ces principes.
Au demeurant, la vigilance reste de mise tant les opportunistes et les malfaiteurs sont légion en cette heure de notre histoire propice à des retournements acrobatiques. Voici bientôt près d’un quart de siècle que l’échiquier politique de notre pays ressemble à un lit de prostituées sur une scène de crime.
Un Gouvernement d’union nationale à l’horizon 2016 avec Denis Sassou Nguesso qui a su, en vieux briscard, préparer les conditions du report de l’élection présidentielle n’’est pas le fond de leur démarche. Nous l’espérons !
L’appel à la désobéissance civile en cas de non- respect de la constitution du 20 janvier 2002 n’a pas été mué en un simple slogan ou en objet de chantage en vue du partage du pouvoir et que la quête pour la démocratie demeure notre leitmotiv. L’histoire nous le dira !
Mes chers compatriotes,
Un peuple a besoin, pour forger son unité, de se réconcilier avec son histoire. Sa cohésion, comme celle d’une famille s’accommode mal de l’exclusion, des mensonges et du diktat. C’est en assumant son passé tel qu’il a été, dans son intégralité, en s’imposant un devoir de mémoire vis-à-vis d’elle-même qu’une Nation peut non seulement éviter de tomber dans les mêmes erreurs, mais surtout se rassembler autour des véritables valeurs qui fondent son identité : Unité-Travail-Progrès.
C’est pourquoi le F.E.R. en appelle à :
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Boycotter les opérations électorales. Tant que Monsieur Denis Sassou Nguesso restera Président de la République, jamais les élections au Congo ne seront libres et transparentes ;
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La démission de Denis Sassou Nguesso. Ce n’est point ce qu’il n’a pu accomplir en trente deux ans de pouvoir qu’il accomplira en sept années supplémentaires.
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La Transition démocratique, pour asseoir les bases d’une démocratie solide. La Gouvernance électorale et l’alternance démocratique sont des chapitres de la transition démocratique.
La Transition démocratique est le nouvel ordre politique de demain. C’est une porte qui s’ouvre sur l’avenir d’un Congo démocratique et prospère et dont la clé reste le dialogue national, gage d’une démocratie apaisée.
Vive la transition démocratique,
Que Dieu bénisse notre pays le Congo
Je vous remercie
Fait à Paris, le 25 aout 2015
Le Président
Jean-Bruce PAMBOU MALONDA