Mes Généraux, Chers Officiers et Compagnons d’armes,
En tant que Colonel de l’armée congolaise, Ancien parachutiste, Je m’adresse à vous, un militaire qui parle aux militaires. Un initié qui parle à des initiés. Pardonnez-moi de ne pas étaler mon identité en public, nous connaissons tous les règles de discrétion de notre groupe (‘le p… ou la m….’), mais Vous me connaissez bien, lisez entre les lignes.
Aujourd’hui j’ai perdu 3 de mes 4 enfants, mon domicile, mon frère et sa femme. Après le temps des pleurs, vient le temps de la réflexion, de la mise en question.
Depuis dimanche 04 Mars dernier, après la catastrophe du camp des blindés et de la réserve dite d’urgence, qui a endeuillé nos familles,
Je vois que ces gens massacrés dans le Pool, et autres « potentiels ennemis de l’intérieur » sont ceux qui pleurent avec nous nos morts, sont ceux qui manifestent leur solidarité en apportant à manger à la cathédrale à nos parents.
L’argent pour bouger les casernes des zone civiles, versé en partie par le Chef de l’Etat a été bouffé par certains chefs militaires véreux (VOUS VOYEZ ? JE L'AI ECRIT !).
Quel message, Dieu et la vie nous adressent ? Sommes-nous sur la bonne voie ?
Ces armes que le "Grand Frère", nous a fait payer en Asie (des dossiers que je connais bien), qui devaient nous permettre de maintenir la Sécurité de notre projet, de maintenir notre paix et éliminer les menaces « internes »….
Ces armes aujourd’hui ont tué en quelques heures nos propres parents presque autant que ce qui a été fait dans la région de Brazzaville. N’est-ce pas là une réponse claire de Dieu ou des Dieux ou des esprits qui ont vécu sur ce pays avant ?
Celui qui était Notre ennemi d’hier est celui qui pleure nos parents avec nous. La division tribale des Congolais au sommet de l’Etat est-ce le sens de la vie ?
En tant qu’initié, à la lumière de tout enseignement mystique, 2 Choses sont aujourd’hui claires.
- Quelques chefs véreux de l’armée on fait commettre à l’armée un grave tort envers le peuple. Nous, armée, sommes responsables ; nous devons au peuple réparation.
- L’exercice ferme de l’Etat par la division des Congolais, l’appauvrissement organisé du peuple et la mauvaise gestion encouragée par le Grand frère et sa famille ne peuvent plus continuer comme ça. Cet événement est un signe des temps.
Généraux de division, de brigade, d’armée, FAC, Frères d’armes. Depuis 4 ans, Un fils de l’Afrique est devenu chef des Américains, là-bas quelque chose a changé c’est un signe des temps. Chers Officiers, ici aussi, chez nous aussi en Afrique, au Congo, au pays quelque chose doit changer.
Chacun de nous connaît le prix de ce pouvoir sur nos consciences, sur nos mains. Peut-être l’occasion est venue de réparer un peu une partie de nos erreurs. De nous mettre en bon terme avec les forces de l’au-delà avant le jour où nous irons rejoindre nos propres parents décédés.
N’est-il pas temps que nous, militaires, on modifie le modèle de gestion du pays pour les générations à venir ? Un modèle plus juste. Un peu comme le modèle Turc :
Une armée forte qui coopère avec des civils choisis qui ont sens de l’intérêt général. Une armée gardienne de la stabilité du pays et un pouvoir économique donné à un panel d’hommes politiques de toutes régions avec le sens de l’Etat et de la chose collective. Notre mission : garder ces civils sous contrôle pour qu’ils arrangent le pays.
Modèle Turc / Modèle Birman / Modèle Chinois...
N’est-ce pas (à) nous, Armée, de créer un cadre où ceux qui veulent apporter au pays sont encouragés ?
- Si les Jeunes balaient la ville, on encourage.
- Si un citoyen construit une route, on encourage.
- Laisser se construire la fabrication de cadres avec une vision multiethnique dans le domaine économique.
N’est-ce pas (à) nous, Armée, de créer un espace pour les Congolais prêts à donner à d’autres Congolais des bons hôpitaux, une éducation ?
Attention :
Comprenez-moi bien, dans les autoritarismes, il y a des degrés, Je parle ici de démocratie accompagnée, gardée.
Comprenez-moi bien. Il (ne) faut pas être naïf et nous devons nous protéger : Le pouvoir militaire reste là où il est au "septentrion", (on ne peut pas accepter des changements en étant imprudents). Mais c’est l’émergence d’un pouvoir économique positif qui réconcilie les enfants du pays qu’Il faut qu’on accompagne.
Ça sera notre héritage aux enfants de ce pays. C’est notre manière de gagner notre Salut et notre Pardon pour ce que nous avons fait. La seule jouissance du pouvoir ne résout pas tout, ne permet pas d’oublier tout. Soyons humbles, reconnaissons-le.
Le camarade Marien, "paix à son âme", aimait le pays et ne volait pas comme ça avec sa famille. Il nous faut revenir À cette doctrine où on pense au pays aussi.
Il ya quelques années, Le Général H.N tirait un cri d’alarme, je n’avais pas compris, nous n’avons pas compris, ma famille n’avait pas compris, aujourd’hui je comprends.
Que faire, que faire du Grand frère... ?
Sa famille et lui ont suffisamment pillé le pays. Il faut le suspendre respectueusement comme en Égypte, sans effusion de sang. Un comité de salut public doit le déposer…. C’est inévitable.
Relayez le message parmi nos hommes en uniformes. Demain, l’un d’entre-nous peut être empoisonné par sa femme. Demain, nos petits, nos stagiaires de l’école des cadets pourront encore se faire enterrer dans des charniers.
J’en appelle à ce qui nous reste du sens de la patrie.
Votre Frère, Le Colonel X.