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COLLOQUE SUR LA PENSÉE ET L’ACTION D'ANDRÉ GRENARD MATSOUA
16 – 17 - 18 mai 2013
BRAZZAVILLE - RÉPUBLIQUE DU CONGO
APPEL A COMMUNICATIONS
L’association Convergence Républicaine pour le Développement (C.R.D) organise à Brazzaville, les 16,17 et 18 mai 2013 un colloque sur la pensée et l’action d’André Grenard MATSOUA.
Les principaux objectifs de ce colloque sont scientifiques et informatifs. Au plan scientifique, il convient de dresser un bilan et des perspectives pour chacun des trois champs concernés : l’homme, l’action et l’héritage. Ces questions sont le plus souvent abordées à travers des analyses scientifiques et mystico-religieuses. Il s’agit, à l’occasion de ce colloque d’appréhender sur des bases scientifiques l’œuvre de celui qui fut au CONGO (Brazzaville) le précurseur dans le combat pour les libertés publiques et ce dans une optique des droits de l’homme.
Au plan informatif, il s’agit, grâce à ce colloque, de sensibiliser les acteurs politiques et les mouvements associatifs d’ici et d’ailleurs sur l’héritage politique d'André Grenard MATSOUA qui n’est pas à enfouir, parce qu’il faut le fructifier pour l’enrichir à chaque génération en tant que patrimoine panafricain et national.
Ce colloque se propose donc d’être une manifestation de grande envergure pour les partis politiques, mouvements associatifs, universitaires et chercheurs. Des communications devraient y être présentées, et le colloque se terminera par une synthèse générale. Les actes de ce colloque seront publiés courant 2013 et feront l’objet d’une large diffusion.
L’association CONVERGENCE RÉPUBLICAINE POUR LE DÉVELOPPEMENT (C.R.D) lance un appel à communications dans les champs suivants :
A- L’HOMME
A.1 Matsoua dans le contexte de son époque :
A.1.1 Naissance, études, religion
A. 2 L’homme et sa trajectoire professionnelle :
A.2.1 Activités professionnelles au Congo
A. 2.2 Activités professionnelles en France
A. 2.3 L’odyssée de Matsoua ( France – Maroc - Tchad – Congo Belge )
B- L’ACTION
B. 1 Matsoua et le contexte colonial :
B. 1.1 L’association Amicale : structure et fonctionnement
B. 2.2 Matsoua et l’aspiration au panafricanisme
C- L’HÉRITAGE
C. 1 L’héritage religieux
C.2 L’héritage associatif
C.3 L’héritage politique
Objectifs :
Objectif général :
Le colloque sur André Grenard MATSOUA a pour objectif général de faire le point sur l’homme, son action et son héritage afin d’honorer sa mémoire. Car, occulter ce personnage dans l’histoire et de l’Afrique et du Congo est non seulement injuste mais peut sembler à rogner quelques pages écrites par cet ancien sur cette terre d’Afrique et sur sa propre terre natale, le CONGO.
Objectifs spécifiques :
- échanger, dialoguer et partager des points de vue sur André Grenard MATSOUA ;
- permettre aux chercheurs, universitaires, hommes politiques, militants associatifs et étudiants de s’imprégner des différentes actions entreprises par MATSOUA dans le cadre de la libération de l’homme noir ;
- vulgariser la pensée d'André Grenard MATSOUA.
Résultats attendus :
Les communications de ce colloque seront publiées dans un ouvrage avec l’appui des donateurs et feront l’objet d’une large diffusion.
Il est demandé à tous ceux et toutes celles qui sont intéressé(e)s par l’homme, l’action et l’héritage d'André Grenard MATSOUA de proposer des communications sur un des thèmes ci-dessus indiqués.
Projet de timing d’organisation du colloque sur André Grenard MATSOUA
30 janvier 2013 : fin du dépôt du résumé du sujet choisi ;
20 février 2013 : sélection et diffusion des sujets pris en compte ;
10 mars 2013 : dépôt des communications à présenter ;
16, 17 et 18 mai 2013 : déroulement du colloque (un programme sera communiqué ultérieurement).
NB : Les résumés en version française et anglaise ne doivent pas dépasser une page et doivent être envoyés avant le 30 janvier 2013 au contact ci-après : corede2012@gmail.com
Un accord au terme des cruciaux pourparlers centrafricains de Libreville semblait mercredi soir loin d'être acquis, les rebelles continuant d'exiger le départ du président François Bozizé et sa traduction devant la Cour pénale internationale (CPI).
"Il n'y a pas d'autre alternative, rien que le départ de Bozizé. L'unique mal des Centrafricains, c'est Bozizé, c'est tout", a déclaré un porte-parole du Séléka Florian Ndjadder, après 12 heures de discussions entre les délégations du pouvoir, de la rébellion et de l'opposition, sous l'égide de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC).
Les représentants du Séléka ont quitté la séance vers minuit, mais doivent revenir jeudi matin.
"Il y a blocage ce soir, mais les rebelles reviendront jeudi", a indiqué une source au ministère gabonais des Affaires étrangères.
Dans un mémorandum présenté mercredi aux participants en début de séance, la coalition rebelle du Séléka exige "qu'une procédure soit engagée devant la CPI de la Haye contre François Bozizé".
La rébellion accuse le président centrafricain de "faits de crimes de guerre et crimes contre l'humanité", en lui reprochant "arrestations, détentions et séquestrations arbitraires, enlèvements, disparitions, assassinats et exécutions sommaires".
Après une conquête éclair de la majeure partie du pays depuis le 10 décembre, les rebelles se trouvant désormais aux portes de Bangui, demandent "la reconnaissance" par François Bozizé "et son régime de leur défaite militaire et leur abdication dans l'intérêt du peuple centrafricain". Elle recommande même au chef de l'Etat de "se trouver une terre d'asile".
A l'ouverture de la rencontre à la Cité de la démocratie, le ministre congolais des Affaires étrangères qui dirige la réunion, Basile Ikouébé, avait appelé rebelles et opposition à "s'en tenir aux règles de l'Union africaine par rapport au changement de régime", allusion à l'exigence de la rébellion que Bozizé parte.
Mardi, le président centrafricain avait, dans une charge violente contre la rébellion, catégoriquement refusé de quitter la pouvoir, estimant qu'il avait "perdu une bataille mais pas la guerre".
Dans le mémorandum, le Séléka reproche de nouveau au pouvoir le non-respect de divers accords de paix signés entre le gouvernement et les rébellions, notamment l'accord de paix global de Libreville de 2008. Les débats doivent porter principalement sur la renégociation de ces accords de paix.
M. Ikouébé a en effet demandé "aux uns et aux autres, surtout à l'opposition et aux groupes armés de respecter les engagements pris par les chefs d'Etats à N'Djamena, d'axer leurs discussions sur les accords de 2008 de Libreville".
Le 21 décembre, les chefs d'Etats de la CEEAC, réunis dans la capitale tchadienne, avaient demandé à la rébellion de quitter les zones occupées. En l'absence de cessez-le-feu, le Séléka avait cependant continué sa progression en balayant l'armée régulière.
Les accords de Libreville comprenaient notamment la mise en place d'un programme de Désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR) qui n'a jamais été respecté, selon la rébellion.
Le conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEEAC réuni mardi à Libreville en préparation des négociations, avait "regretté que toutes les parties continuent de faire des déclarations incendiaires" et appelé "immédiatement à un accord de cessez-le-feu".
Les pourparlers de mercredi doivent être suivis jeudi par un sommet des chefs d'Etat de la CEEAC, a précisé M. Ikouébé.
François Bozizé devrait y participer, dans l'hypothèse où les délégations arrivent à s'accorder sur une sortie de crise, ce qui, mercredi soir, semblait loin d'être acquis.
L'un des principaux opposants, Jean-Jacques Demafouth, arrivé mardi soir, estime que le président Bozizé doit venir à Libreville: "Il ne peut pas refuser de venir. Il sera obligé à un moment donné d'être là. La situation est extrêmement grave", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Le gouvernement centrafricain ne veut rien entendre des revendications des rebelles, ces négociations vont accoucher d'une souris", estimait, pessimiste, un responsable de la CEEAC.
Source :
http://www.liberation.fr/depeches/2013/01/10/centrafrique-debut-des-pourparlers-entre-pouvoir-rebelles-et-opposition_872672
Mon frère,
bonsoir.
Merci pour l'article qui s'interroge sur les chances de succès du médiateur Sassou. Dans le cas Sassou, s'interroger, c'est déjà douter et ce n'est pas fortuit si l'article se termine par l'expression "médiateur inefficace". Nous n'avons pas besoin d'être médium pour conclure à l'échec de l'éléphant. D'ailleurs, il a déjà échoué en RDC - en allant d'abord rencontrer Paul Kagamé avant les deux protagonistes Kabila et le M23, le M23 qui déclare par ailleurs vouloir déposer les armes unilatéralement - certainement, une demande rwandaise ou une ruse de plus...
Dans l'affaire malienne, il est déjà hors-jeu : l'Algérie ne veut pas de sa médiation ; on voit mal comment il pourrait convaincre les islamistes mieux que l'Algérie. De plus, il a perdu en Kadhafi un important soutien.
Dans la crise centrafricaine, il est prématuré de parler d'une méthode Sassou car elle n'existe pas ; Sassou n'a qu'une manière de manipuler les hommes et nous savons tous que cette méthode c'est la corruption, l'achat des consciences : il te donne de l'argent, te transformant en redevable et ensuite, il te demande un ou des services que tu ne saurais lui refuser.
Sassou et les autres dictateurs procèdent à des investissements croisés ; il a investi au Tchad, en Centrafrique, en Angola et j'en passe. Pendant ce temps, les autres dictateurs font la même chose au Congo. Nous savons tous que la famille Kadhafi a d'importants investissements au Congo - notamment dans le domaine hôtelier. Nous avons appris que Denis Sassou Nguesso aurait perdu près de 30 milliards de dollars en Lybie ; on peut aisément comprendre pourquoi il soutenait Kadhafi contre vents et marées...
Rappelle-toi les échecs précédents de Sassou dont la plus récente en Lybie où il avait reçu mandat de conclure une médiation entre la rébellion de Benghazi et Kadhafi. Sassou voulait sauver la peau de son ami Kadhafi ; il a échoué lamentablement. Avant, lorsqu'il était à la tête de l'Union Africaine, il n'a jamais réussi une seule médiation... Ce que fait monsieur Denis Sassou Nguesso dans les oripeaux d'un médiateur dans la crise centrafricaine ou ailleurs, c'est d'abord de tirer une gloire personnelle, de s'auréoler d'une sagesse dont on le sait dépourvu - même s'il veut en créer l'illusion.
C'est la force d'interposition à Damara qui a mis un frein à l'avancée de la rébellion hétéroclite centrafricaine qui occupe presque l'ensemble de la Centrafrique et ce n'est pas un fait de médiation mais un rapport de force. On veut nous faire croire que si la rébellion réussit son coup cela pourrait déstabiliser le reste des pays de la CEMAC. Ce qui est évident faux : le coup d'Etat de Denis Sassou Nguesso en 1997 n'a pas déstabilisé les autres pays de la sous-région que l'on sache. Certes, les dictateurs ont peur que l'idée de la rébellion fasse boule de neige en devenant contagieuse - au point de la ramener comme mode d'accession au pouvoir mais une rébellion suppose d'abord des fractures au sein d'une armée nationale...
Bozizé a reçu l'aide de Sassou pour le paiement de salaires des fonctionnaires, pour l'achat de voitures des ministres qui sont passés à des gammes plus fortes correspondant mieux selon Sassou à leur statut ; en outre, il semble en maille avec la rébellion. Ce qui m'a fait écrire un article sur son rôle trouble dans cette affaire. Pendant que François Bozizé demande l'aide du Tchad pour stopper les rebelles et que Sassou lui fait croire qu'il incitera Déby dans ce sens, la rébellion révèle que c'est lui, Sassou, qui a exhorté Déby à ne pas les attaquer.
Nous savons tous qu'il veut prendre la place vacante laissée par feu Omar Bongo qui était considéré comme un sage par ses pairs, sagesse liée à la longueur de son règne avec une opposition contenue à coups de pétrocfas. Il n'en a pas l'étoffe, lui qui ne parvient même pas à résoudre les problèmes intérieurs, procédant toujours par la menace et l'intimidation.
J'espère que tu es au courant du malaise du colonel Marcel Ntsourou suite à une altercation avec le procureur de la république Essamy Ngatsé qui n'a aucunement le droit de se rendre dans la cellule d'un innocent condamné à tort pour essayer de l'intimider.
Depuis mars, Sassou ne parvient pas à rendre au peuple congolais un rapport clair dans l'affaire du 4 mars 2012. Et comme ça, il serait plus habilité à aller solutionner les problèmes des autres ? Non, il y a recherche d'image sous communication pour rehausser une stature qui est affaiblie par les affaires. Sassou veut paraître pour masquer son être qui est devenu transparent aux yeux du monde entier. Nous parlons bien d'un homme fini sur la scène internationale qui essaie de redorer son blason en se portant médiateur dans des conflits qu'il ne pourra résoudre. On peut tenir le pari.
C'est lui le médiateur. Pourquoi la médiation doit-elle se passer à Libreville et non à Brazzaville, chez le médiateur himself ? Y aurait-il une tradition de médiation liée à la ville de Libreville ? Il y a comme l'ombre du défunt beau-fils qui plane...
D'ailleurs, il peine à amener à la table des négociations François Bozizé et une rébellion hétéroclite. Bozizé parle d'un gouvernement de transition tandis que la rébellion exige son départ du pouvoir. Or, Bozizé a déjà dit qu'il avait été élu et qu'il n'y avait rien à négocier à ce sujet. Si négocier, c'est imposer aux rebelles le point de vue de François Bozizé, nous ne sommes pas en face d'une négociation mais d'une coercition. Seulement, Bozizé a-t-il les moyens d'imposer son point de vue à la rébellion centrafricaine ? That is the question...
Jan de Bryune est le célèbre ambassadeur de Belgique au Congo qui a osé dépoussiérer le code diplomatique avec un peu de vérité irritant par l'occasion tout les corps diplomatiques du monde qui tournent à l'hypocrisie et à la brosse à reluire. C'est l'homme qui a critiqué le régime hôte (et non le pays hôte qu'il a honoré en ne disant que la stricte vérité) devant un parterre d'hommes d'affaires belges se croyant à l'abri de l'indiscrétion derrière la langue flamande. L'affaire a été éventée et Sassou a vu rouge, surtout que les critiques auraient aussi écorné sa chérie Antoinette. Nous apprenons qu'il ne veut plus de la présence de Jan de Bryune au Congo en le déclarant persona non grata. Ca ne lui ressemble pas, Sassou étant souvent très peu sensible aux propos nocifs à son encontre. N'est-il pas l'homme qui a déclaré : "Le ridicule ne tue pas" ?
En tout cas, rien d'officiel pour le moment mais chez nous, au Congo, la rumeur - cette fumée dont le mensonge ou la vérité peuvent être le feu - est toujours plus rapide que la vérité - même si nous savons qu'elle finit toujours par être rattrapée par cette dernière. Après tout, même si le brave De Bryune quitte son poste, le mal est fait. Et pour une fois, le mal est bien fait ! (Jamais je n'aurai cru être capable d'écrire une telle phrase qui tombe à propos).
Un diplomate serait-il professionnellement exempté de dire la vérité ? Un diplomate doit-il se transformer en menteur professionnel ? That is the question, the big question to solve. La Belgique est déjà assez embarrassée pour ne pas accorder à Sassou ce qu'il désire car nous ne voyons pas comment cet homme peut encore se présenter devant monsieur Denis Sassou Nguesso et prendre un thé avec lui (que nous lui déconseillons par ailleurs - même un thé d'adieu...).
Qu'on lui retire ses lettres de créances mais qu'on ne l'envoie plus dans une autre dictature car désormais à son sujet, la suspicion règne. Et si la Belgique décidait de le garder à son poste après tout ? Ce n'est pas à un dictateur comme monsieur le gros éléphant d'imposer à une nation démocratique son ambassadeur ! Le code démocratique ne doit pas non plus céder aux caprices d'un dictateur sanguinaire. Ca serait un comble !
En tout cas, si les choses se passent mal entre Denis Sassou Nguesso et Jan De Bryune, tout va bien entre le peuple belge et le peuple congolais. Show must go on, King !
INFO : LE MINISTRE BELGE DES AFFAIRES ETRANGERES DIDIER REYNDERS A BIEN RAPPELE EN BELGIQUE L'AMBASSADEUR JAN DE BRYUNE QUI REPRESENTAIT LA BELGIQUE AU CONGO. COMME QUOI, MEME EN FLAMAND, UNE ENTORSE AU CODE DIPLOMATIQUE NE PEUT ETRE ENTENDUE...
Il importe ici d’analyser d’abord correctement le problème avant d’envisager la moindre solution car si l’on fausse le diagnostic d’une maladie, la panacée ne peut être appropriée.
Ali Bongo Ondimba s'est fixé pour objectif de faire du Gabon un pays émergent ; ce qui implique d'avoir les moyens de l'émergence. Or, comme nous l'avons dit dans nos textes, la meilleure manière d'y parvenir est d'écarter tout intermédiaire entre nos richesses et le marché. Cela est possible, et pour cela, il suffit de prendre les mesures juridiques nécessaires : tout est question d'un système judiciaire solide pour parvenir à réaliser l'impossible.
Le Gabon a décidé de commercialiser son pétrole à travers sa propre société nationale "Gabon Oil Compagny". Avant, il le faisait à travers une société privée Suisse dénommée Pétroline qui, on l'imagine, prenait l'essentiel des bénéfices. La preuve est faite que ce pays pouvait s'en passer. Et, Ali ne devrait pas s'arrêter là car rien ne lui empêche d'appliquer le même principe à toutes les ressources stratégiques du pays.
Nous avons déjà salué le fait qu'il ait décidé de transformer tout le bois gabonais localement - ce qui a généré plus d'emplois dans le secteur ; il a dû résister à toutes les sirènes de l'occident qui voulait le décourager : "il n'y a pas tout ce qu'il faut pour tout transformer sur place, etc..."
On peut donc être mal élu et aimer son pays en prenant les bonnes décisions qui devraient s'imposer à tout homme d'Etat qui a à coeur de sortir son pays de la misère établie. Oui, nous pouvons sortir de la misère par une justice irrésistible et implacable et par des institutions politiques solides qui garantissent la démocratie, la défense des intérêts de la nation contre des prédateurs étrangers car si des pays comme le Congo sont pauvres en dépit de grosses richesses, c'est simplement à cause de la corruption, de l'absence d'une justice équitable, de la destruction du système éducatif provoquant la perte du génie d'un peuple - ce qui n'a rien à voir avec la géographie ou la culture.
En ce moment, je lis un livre en anglais écrit par Daron ACEMOGLU et James A. ROBINSON intitulé "WHY NATIONS FAIL" qui s'efforce de répondre à une question toute simple : "Pourquoi certaines nations sont riches tandis que d'autres sont pauvres ?" Ils ont passé l'histoire au peigne fin et toutes les thèses soutenues par les chercheurs pour en déduire que toute la différence se trouve dans la différence des institutions politiques qui autorisent une compétition saine, promeuvent un système éducatif efficace et encouragent la créativité.
Un ami qui s'est rendu récemment au Cameroun m'a affirmé avoir constaté un changement : le Cameroun lui semblait être devenu un vaste chantier. Et vous savez pourquoi ? Le président Biya n'hésite plus à emprisonner des ministres et des hommes politiques convaincus de détournements du denier public - ce qui pousse les nouveaux promus à faire oeuvre de diligence.
Denis Sassou Nguesso devrait s'inspirer de l'exemple gabonais car le fait d'être dictateur n'empêche pas d'aimer son pays. Or, aimer son pays, c'est avant tout défendre ses intérêts et ceux de ses compatriotes - même à son corps défendant au lieu de détourner des cargaisons de brut comme nous l'a révélé l'affaire Gunvor. NOUS DEVONS ASPIRER A NE PLUS AVOIR D'INTERMEDIAIRES ENTRE NOS RESSOURCES ET LE MARCHE...
Dans son discours de fin d'année à la nation, Denis Sassou Nguesso a prétendu que le Congo était le pays du dialogue permanent. Permanent ? Entre qui et qui ? Néanmoins, le dire ne suffit pas : il faut apporter des preuves. Si Sassou se contente de dialoguer avec Denis, c'est un monologue. On aura compris que c'est une esquive face à ceux qui demandent les Etats Généraux de la nation.
Dialoguer suppose un avis contraire et non juste des personnes qui acquiessent à tout ce que dit monsieur Denis Sassou Nguesso. Si vraiment le Congo avait engagé un dialogue constructif, on ne vivrait pas à répétition, chaque année, les mêmes problèmes : inondations, crash d'avions, détournements des ressources du pays, l'emploi exclusif de ressortissants du nord dans la fonction publique et l'armée - même la télévision est remplie de faux journalistes nordistes.
Y a-t-il eu un dialogue à propos d'une commission électorale indépendante ? Non. Dialoguer pour Denis Sassou Nguesso, c'est vous voir accepter son diktat. Point ! Et cela, c'est de la dictature. Nous savons tous qu'à l'intérieur du pays, il n'y a vraiment pas d'opposition. Or, c'est avec une opposition qu'un pouvoir doit dialoguer.
Les Congolais de l'étranger ne votent pas ; leurs droits civiques sont bafoués par le régime de Brazzaville. Avec qui Sassou a-t-il dialogué pour le décider ? J'ai été parmi les premiers à dénoncer cette situation. Nous n'avons même pas reçu une quelconque réponse de la part du gouvernement. Et on ose nous dire que le Congo est le pays du dialogue permanent ?
Sassou engage seul le budget de l'Etat, parfois dans des dons à des puissances comme la Chine ou des prêts. Avec qui a-t-il dialogué quand il a donné un milliard de francs cfa pour la reconstruction d'une école chinoise détruite par un tremblement de terre ? A-t-il dialogué quand il a envoyé 120 soldats pour sauver le soldat Bozizé ? Avec qui dialogue-t-il quand il décide de tout centrer autour de la bourgade d'Oyo ?
Nous savons qu'au Congo les syndicats sont inexistants et le droit de grève n'existe pas. Le peuple est réduit au silence ; seule la diaspora fait entendre la voix du Congo - aussi, si Sassou veut dialoguer, qu'il le fasse avec la diaspora. Y a-t-il eu un dialogue sur la qualité des aéronefs qui volent au-dessus de la tête des Congolais ? Non. En fait, Denis Sassou Nguesso décide TOUT tout seul - ses ministres se retrouvant comme l'avait dit Bowao dans une "servitude volontaire".
Sassou projette de modifier la constitution du 20 janvier 2002. A-t-il engagé un dialogue ou le fait-il en douce ? En conclusion, Denis Sassou Nguesso ne sait pas ce que veut dire le mot dialogue et il n'est pas homme de dialogue puisqu'il décide seul de tout, tout le temps et partout.
S'il veut un dialogue, qu'il accepte les Etats Généraux de la nation car nous aimerions dialoguer sur la gestion des ressources, à savoir la comptabilité de tous les revenus de la république et leur utilisation équitable, sur les objectifs de développement car nous constatons que Denis Sassou Nguesso se contente juste de développer la bourgade d'Oyo, sur le tribalisme exacerbé du régime en matière de distribution de l'emploi - notamment les postes de direction, sur la santé, l'école, l'administration du territoire, sur la justice du fait de l'inexistence de la présomption d'innocence remplacée par la présomption de culpabilité avec pour conséquence l'arrestation d'innocents comme le colonel Marcel Ntsourou.
Il faut être au moins deux et tous deux libres pour dialoguer. Alors avec qui dialogue Sassou ? Avec lui-même. C'est donc un monologue comme c'est le cas dans une dictature...
COMMENTAIRE : Le Congo est un marché très convoité car on s'y enrichit très vite et ceux qui se sont implantés les premiers ne veulent pas faire la courte échelle aux autres - même au nom de la solidarité patriotique. Les Français installés au Congo ne font pas exception à cette règle...