Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.
COMMENTAIRE : A travers sa réponse à Marion Michel Madzimba qui a repris la vidéo de la conférence de presse du 10 juin 2014 dans laquelle Modeste Boukadia justifie la création de l'Etat du sud-Congo, c'est à tous les détracteurs de la création de cet Etat que le président du CDRC répond. Nous mettons ce texte en ligne afin qu'il constitue en quelque sorte un droit de réponse. En effet, la démocratie commence par un débat franc où toutes les opinions sont exprimées et débattues pour que les meilleures et les plus sensées triomphent. C'est le sens et l'intérêt de la liberté d'expression. La démarche de Modeste Boukadia selon ses propres termes n'a rien à voir avec "le coq dû" par Sassou. Lisez ses arguments et faites-vous votre propre opinion.
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Mon cher Marion Michel Madzimba Ehouango,
Bonjour.
Je voudrais te remercier à nouveau d’avoir mis à disposition la vidéo de la conférence de presse qui pose le problème de fond sinon la solution véritable face aux vieux démons enfouis en nous. Je peux même dire que tu as fait fi de ce que pourraient dire ou penser tes amis en la mettant en ligne, je cite « Je sais que nombre de mes amis désapprouveront (et je les comprends) que je publie cette vidéo de mon frère Boukadia Modeste. » Parce que je sais aussi que cette démarche peut remettre en cause l’ambition qui est la tienne avec tes "amis", si j’ai bien compris la conquête du PCT pour mettre fin à cette politique dévastatrice.
Je sais aussi qu’ayant conseillé Denis Sassou ou du moins avoir été idéologue au sein du PCT, tu connais mieux que quiconque ce que Sassou a fait au Sud du pays et singulièrement dans le Pool puisque si ma mémoire ne me trahit pas, il me semble avoir entendu dire « le Pool ne peut plus se développer avec ce que Sassou a fait là-bas. » Tu comprends mon cher frère Marion Michel que ma position voire cette décision n’obéit pas à une stratégie quelconque mais pose le problème de fond sur l’unité dont chacun se targue de sauver à tout prix.
Si les jeunes ne sont pas édifiés sur les véritables raisons qui nous poussent à cette décision, je crois que le problème se reposera encore et toujours. Donc, il est mieux, comme tu le soulignes fort à propos « Aujourd'hui je connais de nombreux Mbochis qui ne veulent plus de Sassou au pouvoir. Le fait qu'ils aient peur de parler ne fait pas d'eux des complices. » Que toutes les bonnes volontés connaissent ou aient accès à cette conclusion « le Pool ne peut pas se développer avec ce que Sassou a fait là-bas » afin que chacun débatte de manière plus responsable au lieu d’en faire un problème Sassou-Boukadia sous le prétexte d’un coq dû !
Je suis conscient qu’il se dessine une alliance en sous-terrain entre les amis de mon frère Justin Lekoundzou et Mathias Dzon pour le contrôle du PCT. C’est une des raisons de la virulence de certains propos alors que chacun est conscient que l’unité nationale est une unité de façade qui n’a jamais existé. De même pourquoi reconnaître à Sassou le droit à l’existence de l’Etat du Nord Congo qui est un Etat de fait puisque la quasi-totalité du commandement est assuré par les ressortissants de son ethnie ; et ne pas accepter le même droit au Sud Congo ?
Notre démarche consiste à faire valoir les mêmes droits à tous les Congolais.
Le 3 décembre 2012, au cours de l’émission « Expression directe » de la radio des droits de l’Homme, j’avais interpellé Emmanuel Aimé Yoka, un homme de droit par rapport à Sassou, sur leur politique de discrimination des Congolais qui pouvait conduire à l’irréparable et qu’il fallait trouver une solution pour empêcher que cet irréparable ne se produise. Rien n’a été fait.
Tout ceci pour dire que la responsabilité de la rupture de l’unité n’est pas de notre côté mais bien chez Denis Sassou.
Non, mon cher Marion Michel, si ceux qui connaissent ce que Sassou a fait dans le Sud du pays contenu dans cette phrase « le Pool ne peut plus se développer avec ce que Sassou a fait là-bas » édifient la jeune génération, je suis certain que tu n’aurais pas écrit ceci « Ces commentaires de Lion De Makanda Benzila traduisent bien la complexité des sentiments que traduit cet acte de Modeste Boukadia. »
Par ailleurs, je n’ai jamais accusé les Mbochis de complices des actes de Sassou. Même si à la Conférence Nationale Souveraine lorsqu’on a voulu arrêter Denis Sassou, ce sont ses parents qui ont privilégié le lien familial par rapport à la décision politique pour qu’il ne le fût point.
Je sais que tu comprends ce que je veux dire.
Le procès de Nuremberg ne juge que les vrais responsables qui ont commis les crimes. En l’occurrence, ceux qui sont responsables dans le cas du Congo des 750 000 (trois quart de million) personnes qui manquent à l’appel – le Rwanda 1 million -, des 353 jeunes gens qu’on appelle pudiquement « disparus du Beach » triés parce qu’ils étaient tous du sud du pays ainsi que les 350 familles laissées sans sépultures dignes à Kimaza (au Bas-Congo en RDC).
Mon cher Marion Michel, voilà la réalité des faits.
Bonne journée. Avec toute mon amitié.
Ton frère, Modeste Boukadia