Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.
Par Le Lion de Makanda (LDM)
VOICI UN TEXTE QUE JE VIENS DE PUBLIER SUR FACEBOOK EN REPONSE A UNE REFLEXION LANCEE PAR MON AMI MARTIN FONKOUA (RACISME ET TRIBALISME) ET QUE JE SOUHAITE PARTAGER AVEC VOUS, MES ABONNES, MES LECTEURS, L'ESTIMANT ASSEZ IMPORTANT POUR ETRE TRANSFORME EN ARTICLE :
"L'identité tribale est une richesse différentielle qui vient de la nature elle-même. Le phénomène dit tribalisme qui s'observe aujourd'hui est un pendant de notre histoire africaine extravertie par des siècles de domination occidentale sur l'Afrique, domination qui se poursuit jusqu'à nos jours. Le tribalisme ou "ethnodiscrimination" se constate souvent dans le champ politique et comme le dit Martin dans le domaine de l'emploi. La seule hypothèse qui tient est la suivante : les Africains n'ont pas réussi à transformer les "républiques coloniales" en véritables nations. C'est ce que j'appelle le syndrome de Spartacus. Pourquoi Spartacus échoua alors que ses hordes étaient sur le point de vaincre Rome ? Parce que les anciens esclaves révoltés se divisèrent, chacun voulant devenir un chef, un "maître" sur les autres. Qu'on on libère les esclaves, ils finissent par se comporter comme l'ancien maître ! Pour illustration, les Etats africains issus de la sphère coloniale se comportent exactement comme l'administration coloniale ! C'est en cela que l'on reconnaît le syndrome de Spartacus.
La différence chez les êtres humains n'est pas une hiérarchie en soi - comme ont bien voulu nous l'imposer les occidentaux : c'est souvent la pratique politique au service des intérêts matériels lucratifs qui fait de nos différences une échelle de stratification sociopolitique. Et souvent lorsque la différence devient une sorte de hiérarchie fonctionnelle entre races, entre ethnies, etc, la vie de l'autre est dépréciée et on est prêt à l'anéantir ou à le laisser crever. C'est ce que nous enseigne l'histoire avec Cortes, l'Espagnol, et les autres : différenciation, hiérarchisation, infériorisation, chosification de l'autre, domination et parfois anéantissement. En exemple, Guillaume II ordonna à Von Trotha l'anéantissement des Héreros en Namibie en 1904
(Comme quoi, Hitler n'a pas inventé l'anéantissement des êtres dits inférieurs ; les exemple foisonnent dans l'histoire).
Les ethnies ont coexisté pacifiquement en Afrique - notamment centrale. Avant 1492 en ce qui concerne le Congo, mon pays. Diego Cao vint trouver des royaumes structurés vivant en totale harmonie de la côte à la forêt tropicale, le royaume du Kongo transcendant les frontières du Congo, de l'Angola, de la RDC, du Gabon actuels. Vous connaissez l'histoire de la perversion de l'Afrique par ceux qui vinrent avec l'esprit de domination...
Ce que je dénonce dans mon pays le Congo-Brazzaville, c'est le fait d'ériger une tribu comme une caste au - dessus des autres ethnies, en faisant des droits de tous les privilèges de l'ethnie du chef de l'Etat qui s'étend parfois jusqu'à la "régionalodiscrimination" pour inventer des nouveaux concepts.
Il y a un gros travail à faire : il faut placer l'identité nationale au-dessus de l'identité ethnorégionale en redistribuant les droits de tous comme il se doit : il suffit d'une pratique constante de la justice sociale pour redresser l'arbre tordu africain. Chez nous il y a une mixité ethnique sur le plan matrimonial mais c'est au niveau de la conception de l'ethnie comme support politique que les choses se gâtent.
En fait, les Africains eux-mêmes prolongent la politique coloniale du "diviser pour mieux régner" pour des raisons de conservation du pouvoir.
Il faut se réapproprier notre histoire en l'écrivant et en l'enseignant selon notre propre point de vue, débarrasser notre subconscient du complexe d'infériorité qui nous vient des traumas de l'esclavage, de la colonisation, etc. Quatre siècles de domination ne peuvent s'effacer sans un grand travail d'éducation. La refonte de l'école est nécessaire et il nous faut une nouvelle histoire pour construire les nations africaines modernes. "
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