Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.

TOUSSAINT/POEME : "A MA MERE" (EXTRAIT DU RECUEIL " L'AMERTUME DU DOUX VIN DE L'EXIL", 2004)

                                      A MA MERE

 

                           A celle qui me donna ses mitochondries

 

 

Vous qui avez fait de la joie de vivre la quête des quêtes,

Si vous voyez Hédon, dites-lui que ma chair n'a plus de ressentir.

Une seule présence était à elle seule le sel de toutes les présences :

Mère, tu étais à toi toute seule tout un Monde, tout un Paradis

Qui éclipsait tout l'Univers et tu me suffisais.

 

A présent, j'ai la solitude comme compagne jusqu'à nos retrouvailles.

Ondines, si vous voyez Bacchus, à lui je demande la fin des Bacchanales

Car peu m'importe de boire avec les Dieux ou l'ambroisie ou le nectar.

A Enoch, je supplie de demander au Très-Haut une étincelle d'Adoel ;

Il fait si sombre et toute vie a perdu de son luisant :

Mère s'en est allée avec une partie de moi qui était Joie.

 

En ce dernier jour où je la vis pour la dernière fois,

Elle marchait au milieu de la route et je me suis retourné

Pour contempler ses yeux toujours mi-clos sur son visage serein.

Je suis parti sans te dire au revoir : mon deuil éternel sera ma coupe.

 

Mère m'a laissé seul avec moi-même et mon amour pour elle

Et je suis orphelin par ma dette de la monnaie de son amour.

 

A présent que tu es partie dormir pour toujours le silence

Dans ta demeure sous terre proche des flancs de la Louessé,

Au bord de la route comme le voulait ton nom NZILA,

Je sais que les affres de la toujours triomphante mort

Me guettent et m'attendent comme un destin imparable.

Ainsi sont la vie et la mort comme deux versions d'une même chose.

 

Dans ma puérilité abstruse d'enfant amoureux à vie,

Je te croyais, mère, Immortelle, comme la fille d'un dieu païen :

Mère jamais ne mourra ! Mort, jamais tu ne nous prendra elle et moi !

L'amour est notre éternité !

 

De même que la chair de l'éléphant renfermerait dit-on

toutes les chairs et tous les goûts,

Tu incarnais, mère, toutes les femmes du Cosmos

et je les ai toutes aimées en toi.

 

Pour mes yeux saouls de lait maternel,

Tu étais la plus belle image qui soulage l'âme,

Le plus merveilleux des miracles du matin,

La plus fascinantes des formes,

Un avatar divin concentré d'amour,

Un astre plus éblouissant que le soleil.

Symbole de mon enfance éternelle,

Tu étais Mère, la plus belle raison pour ne pas grandir.

...

 

 A présent,seule te ressuscite le souvenir,

Femme à la démarche aussi légère, aussi flottante

que la rosée et la brume du matin.

Toi, la Néfertiti de mon iris noir,

Toi, ma première de tendresse.

Sache, si tu peux m'entendre encor

Qu'il n'est sur terre ni ailleurs dans toutes les galaxies

Etre que j'ai aimé ou haï plus que toi pour une seule et même raison :

Tu me mis au monde.

 

                               

 



Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article