Monsieur Denis Sassou Nguesso, nous attendons que vous déclariez publiquement que ce mandat présidentiel qui s'achève en 2016 est votre dernier mandat. Or, vous ne dites rien et votre silence semble ruminer un complot pour modifier la constitution. C'est là que les Congolais de tous bords, de toutes les ethnies, des quatre points cardinaux, vous attendent. J'ai mangé et discuté avec un de vos proches chez un ami, un officier de votre milice nationale qui nous tient d'armée, qui m'a dit, ignorant qui j'étais à cette époque : "Nous attendons qu'il touche à sa propre Constitution et il verra... Quant à ses enfants, ils ne sont pas instruits et imaginent qu'on va les laisser faire après la mort de leur père ? Ils rêvent !"
Le courroux ne viendra pas seulement du sud mais débutera d'abord au nord où même vos propres parents sont fatigués de votre règne prédateur. Ils ne disent rien mas vous sentez leur haine dans vos palais sinon pourquoi êtes-vous tout le temps à l'étranger ?
Avez-vous senti le trouble dans l'armée lorsque vous avez nommé vos huit nouveaux généraux ? Même votre propre milice ne vous suivra pas dans ce coup-là car la condition d'âge et la limitation des mandats sont non-révisables et vous l'avez voulu ainsi. Qu'il en soit ansi ! Le viol de la constitution sera un crime de haute trahison et vous en connaissez les conséquences. Il se pourrait même qu'un de vos proches officiers en profite pour faire un coup d'Etat...
Wade a voulu bluffer les Sénégalais avec son "ticket" présidentiel mais la rue l'en a dissuadé. Tout le peuple congolais attend, patiente et nous savons que vous hésitez parce que vous avez deviné : le piège tendu pour écarter les autres a si bien fonctionné qu'il vous écarte à présent et si vous touchez à votre propre motambo, il vous en cuira car vous serez fait comme un rat ; les Français saisiront l'occasion pour vous lâcher définitivement car l'heure n'est plus aux dictatures qui veulent durer pour durer.
Ne croyez pas qu'en corrompant l'opposition fictive, le tour sera joué. Ce peuple rempli de kimuntu sait que vous allez lui débarrasser de VOUS ! Alors, il se tient tranquille et se blinde pour souffrir encore cinq années mais il n'ira pas au-delà avec vous - même si en politique, en Afrique où la lâcheté des peuples l'emporte souvent sur le courage politique et insurrectionnel, on n'est jamais sûr de rien.
Cher monsieur, il faut profiter pour vous en aller en paix car il y a une fin à tout et même les Français sont fatigués et n'hésiteront pas à vous traquer si vous vous entêtez en tirant sur la foule : vous subirez le sort de Kadhafi. N'êtes-vous pas assez riche pour le peu d'années qu'il vous reste à vivre ? Votre vie est derrière vous. Pour un petit maître d'école, vous avez bien réussi - alors, please, laissez notre pays décider de son avenir avec des hommes qu'il aura lui-même choisis. Tous les membres de votre clan sont fortunés à souhait. Alors, s'il vous plaît, laissez respirer ce peuple qui souffre depuis trop longtemps. Soulagez-le, soulagez-vous car vous êtes otage des vôtres !
Terminé, le temps de votre ami Chirac qui vous soutenait contre vents et marées. Il vous faut saisir l'opportunité que vous offre l'histoire pour sortir par la grande porte. Peut-être que dans la liesse qui suivra votre départ pour Cotonou le peuple oubliera que vous êtes le plus grand assassin que le pays ait connu depuis le début des indépendances. Le plus grand voleur aussi.