Bruno Ossébi est mort pour le Congo ; il est mort pour nous. Le Congo est orphelin d'un de ses fils qui n'avaient pas peur d'entrer dans l'arène nationale pullulant de crocodiles pour faire entendre la vox populi. Serge Berrebi nous rappelle la fin de sa lettre à Sherpa dans laquelle il souhaitait que son nom soit associé à la plainte pour que le Congo ait une visibilité dans cette affaire :
"Pour créer une dynamique congolaise et populaire autour de cette action en justice nous continuerons. Vous pouvez citer mon nom à la presse afin de ne pas laisser le Congo orphelin".
Bruno nous nous quitté sans avoir vu l'aboutissement de cette affaire des Biens Mal Acquis qui traîne en longueur tandis que mes procès sont allés vite...
J'attends d'ailleurs la décision de justice dans l'affaire qui m'oppose depuis deux ans à monsieur Maurice Nguesso. Voici plus de deux ans que cette affaire dure et elle n'est pas encore terminée. Je me suis abstenu d'en parler parce que j'avais donné ma parole et je vous prouverai qu'en matière d'honneur, la parole du Lion de Makanda ne change pas, ne triche pas et, surtout, il n'y a pas eu de la part du pouvoir de Brazzaville et moi-même un quelconque rapprochement puisque je reste et demeure l'ENNEMI PUBLIC N°1.
Par ailleurs, je n'ai même pas voulu fournir le moindre élément dans ce dossier qui aurait pu accréditer les menaces qui ont poussé mon hébergeur à me changer d'appartement ou même prouver les menaces qui ont pesé sur les membres de ma famille. Pour ceux qui ont pu assister à l'audience du 21 septembre 2009, vous avez bien noté la présence de cet homme GRAND qui est venu me dévisager en s'abaissant et qui s'étant mis derrière moi faisait des signes aux espions du régime qui étaient dans la salle : LE GENERAL OLESSONGO.
Apparemment, la justice dans ses recommandations exigerait un communiqué et si l'affaire en reste là, je ne ferai pas appel et dans le communiqué imposé par la justice, VOUS SAUREZ TOUT. Maurice Nguesso n'a pas fait appel dans la première affaire, je me plierai à la décision de la justice si les choses restent dans l'état dans cette deuxième affaire mais je me verrai dans l'obligation de communiquer sur cette affaire et JE VOUS DIRAI TOUT. Vous aurez les mails, les échanges au téléphone pour un arrangement à l'amiable, etc.
JE TIENS A CE QUE VOUS, MES COMPATRIOTES, COMPRENIEZ QUE LA PROBITE EXIGE PARFOIS DE L'HUMILITE, DE SORTE A METTRE EN LUMIERE S'IL LE FAUT LE SENS DES VALEURS DES UNS ET DES AUTRES. LES CHINOIS DISENT : "L'HUMILITE VOUS GRANDIT ; L'ORGUEIL VOUS ABAISSE". L'HONNEUR N'EST PAS UN MOT CREUX ET SOUVENT, IL EST ENGAGE QUAND NOUS DONNONS NOTRE PAROLE. J'AI TOUT FAIT POUR DEPOLITISER CETTE AFFAIRE APPARUE EN PLEINE CAMPAGNE PRESIDENTIELLE EN 2009. ET CE N'EST PAS PAR HASARD, VOUS LE SAVEZ BIEN. PLUS QUE PERSONNE, EN DEPIT DE NOMBREUX SITES AYANT PUBLIE L'INFORMATION, J'AI FAIT EN SORTE QUE LA VERITE SOIT CONNUE. NOUS AVONS LA GRANDEUR D'ESPRIT DE NOUS EXCUSER QUAND NOUS NOUS TROMPONS. DENIS SASSOU NGUESSO PEUT-IL EN DIRE AUTANT ? Certes, il a demandé pardon au peuple congolais quand il est revenu au pouvoir par les armes en marchant sur des dizaines de milliers de cadavres - avec le peu de conscience qui lui restait - mais a-t-il respecté ce peuple par la suite ? S'est-il excusé pour l'avoir laissé dans une misère d'autant plus incompréhensible que le pays est insolemment beaucoup plus riche ?
Nos mots ne valent rien quand les actes ne suivent pas et ceux qui sont dans la politique ou ceux qui les côtoient, me semble-t-il, perdent la juste mesure des mots. Mesurez les mots d'un individu en ce qu'ils valent en actes et vous aurez le poids de cet homme en matière d'éthique.
Il semblerait avoir eu un dysfonctionnement de la justice au niveau du greffe. Je suis dans l'expectative car si j'ai donné les preuves de ma bonne foi et du respect de la parole donnée - après un arrangement proposé par la partie adverse, je me demande s'il en a été de même de l'autre côté. Les excuses présentées à monsieur Maurice Nguesso sont toujours en ligne et je n'ai pas honte de lui avoir présenté des excuses car cela m'a paru normal pour apaiser les tensions et pour ramener cette affaire à ce que ce monsieur a déclaré publiquement : " CE N'EST PAS UNE AFFAIRE POLITIQUE"... Laurent Blanc s'est excusé et les Français ont reconnu en cet acte un homme de valeur. Donc ce n'est pas une faiblesse ou une preuve d'un rapprochement avec le pouvoir dont je n'ai jamais eu DE TOUTE MA VIE le moindre contact...
Revenons à notre défunt frère Bruno Ossébi. Que doit-on faire pour honorer la mémoire de ce citoyen qui a perdu la vie pour ses idéaux, pour la dénonciation de la monstruosité politique d'un régime qui dérive de plus en plus dans un comportement mafieux et dont les agissements s'apparentent à du gangstérisme politique ? Les causes de l'incendie n'ont pas été élucidées et d'ailleurs, on se demande comment et pourquoi il est mort après avoir échappé à l'incendie - comme si on ne voulait pas qu'il reste en vie. Le gouvernement français n'a même pas jugé nécessaire d'ouvrir une enquête judiciaire.
Il faut continuer à ester en justice pour que notre frère, ami et compatriote ne soit pas mort pour rien. Il est vrai que certaines plaintes n'ont pas abouti mais il faut continuer et trouver des failles. N'avons-nous pas de brillants avocats en France et ailleurs ? Je suis d'avis pour qu'une plainte soit introduite en France afin que l'on sache si Bruno a été assassiné ou non. Il s'agit tout de même d'un citoyen français et les chances de survie pour une brûlure a 30% sont TROP grandes. Le fait que le pouvoir de Brazzaville se soit précipité pour raser les décombres de sa maison en toute hâte après sa mort ne doit-il pas être interprété comme la volonté manifeste de faire disparaître tous les indices dénonciateurs ? Je l'avais déjà dit dans un article qu'un court-circuit est une cause et non une conséquence. Pour la piste judiciaire, je privilégierai l'affaire des disparus du Beach : c'est un crime contre l'humanité donc imprescriptible et le procès de Brazzaville n'a pas trouvé de coupable donc il est de notre devoir de continuer à rechercher le ou les coupables car le fait qu'il y ait eu un non-lieu avec dédommagement des victimes - ce qui sonne comme un aveu - n'est-ce pas la preuve que le gorégime de Brazzaville se sentant coupable a voulu prendre les devants pour éteindre l'affaire ? La plainte déposée en France doit être réactivée car elle n'a rien à voir avec le simulacre de procès tenu à Brazzaville.
La mort de Bruno aurait pu provoquer les mêmes effets que celle de Bouazizi mais LE CONGO N'EST PAS LA TUNISIE et nous savons qu'il a été abandonnés par ceux qui auraient pu lui venir en aide comme si sa mort avait été arrêtée par une terrible conspiration.
Bruno, nous n'avons pas baissé les bras et nous ne n'abdiquerons jamais...