Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.
Entre « unité nationale », « partition » et « fédéralisme », quel choix pour le Congo ?
La convocation des élections législatives de juillet 2012 voulue unilatéralement par le PCT/RMP relance le débat sur la scission. J’en veux pour preuve l’extrait de l’article “Ce que je pense” de M. Kovalin Tchibinda Kouangou cité sur www.mwinda.org
Le débat pose la problématique de la scission ou partition du Congo en deux entités : le Nord et le Sud.
Comme le souligne fort à propos M. René Mavoungou Pambou dans “La scission comme antidote à l’ethnocentrisme ? “ « L’idée de la partition du Congo-Brazzaville, montée en épingle sur la place de Paris, fait son bonhomme de chemin au point où non seulement elle suscite des passions mais aussi fait des émules. » Avec force détails et comparaison dans les commentaires…
Le PCT/RMP en imposant ce coup d’Etat institutionnel et informel par ces élections législatives favorise l’ancrage de cette idée de partition du Congo. Le parti au pouvoir oublie que la scission du Soudan en Sud-Soudan et Nord-Soudan comme la partition du Mali résulte des frustrations des uns. Et cela n’arrive pas qu’aux autres !
Il nous semble que – face à ce débat sur la « partition du Congo » qui prend de plus en plus d’ampleur au cœur des réseaux sociaux (berceau de tous les changements) – les cadres du PCT/RMP doivent prendre conscience du danger qu’ils font courir à l’intégrité et l’unité nationale.
Face à cette perspective, le jeu en vaut-il la chandelle d’aller vers ces élections ? Tout le monde les conteste pour les risques que cela comporte comme d’attiser les frustrations les plus obscures qui conduiraient le pays soit vers la partition (Cf. articles sus-cités), soit vers le fédéralisme, comme le montre l’analyse de M. Nika Mabiala dans son article Pour un Etat fédéral au Congo sur www.mwinda.org ?
Toujours est-il qu’aucun politique ne peut plus ignorer les débats amorcés en faisant l’autruche. Si l’on ne prend pas garde, si on n’analyse pas en profondeur ces frustrations ressenties et vécues par la population, l’histoire va s’écrire autrement comme la « Révolution de Jasmin ».
Contrairement à « ça n’arrive qu’aux autres ; ça ne peut pas arriver au Congo ! » comme l’espèrent, en s’accrochant à la méthode Coué, le PCT/RMP et M. Sassou Nguesso. Force est de constater qu’au Togo, en Afrique bien francophone, les jeunes sont déjà dans la rue pour le CHANGEMENT…
Rien n’est plus certain depuis le démantèlement du bloc soviétique avec la chute du « Mur de Berlin », l’échec de l’économie néo-libérale et l’avènement du Printemps arabe. Face à ce vide, et la nature ayant horreur du vide, le monde est en pleine effervescence pour établir un nouvel ordre mondial avec de nouvelles alliances géopolitiques… Dans ce bouillonnement mondial, le Congo, importateur des révolutions conceptuelles en Afrique centrale peut-il être en reste ? Les commentaires relevés à la suite de l’article sur le débat de la partition du Congo « En quoi la remise en cause des frontières elles-mêmes artificielles puisque héritées de la colonisation serait-elle une douleur ? » ou « Ne jouons pas à l’Autruche, les conditions d’une scission sont réunies depuis des lustres » ou encore « Le Congo tel quel n’est pas viable » entre autres en disent long sur le malaise du « vivre en commun » des Congolais.
La classe politique, toute tendance confondue doit en prendre conscience si l’on ne veut pas se réveiller un matin… avec cette nouvelle réalité ! Après tout, les tenants disent « c’est bien arrivé chez les autres et pourquoi pas chez nous ? » Quant aux tenants du fédéralisme, ils présentent les exemples de réussite de ce mode de gestion comme la Suisse ou le Canada.
Aussi, beaucoup de compatriotes posent déjà le problème « jusqu’à quand les Congolais vont-ils se laisser berner de vivre soi-disant dans une République, Une et Indivisible alors qu’elle ne l’est pas ? » N’est-il pas temps que la classe politique se ressaisisse pour une vraie Concertation Politique qui débattrait de tout sans faux-fuyant ? En commençant par la remise en cause de la Constitution de 2002 qui est inadaptée à notre « vie en commun » au Congo (Brazzaville) et qui est source de dissension. D’ailleurs M. Ibovi ne dit pas le contraire « La constitution que nous avons adoptée n’est plus en harmonie avec le contexte actuel. Au sortir de la guerre de 1997, on avait besoin d’un président qui soit rassembleur. Cette constitution a fait son temps. Nous devons passer à la séparation réelle des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif, afin que les ministres soient responsables devant le parlement et non devant le président de la République. » (La Semaine Africaine).
Si M. Ibovi exprime bien les pensées de M. Sassou Nguesso, alors il faut commencer par le commencement, à savoir un Gouvernement d’Union Nationale qui mettrait tout en place notamment le recensement général de la Population et de l’Habitat et tout le reste qui va avec pour la stabilité et l’unité du pays*.
Modeste BOUKADIA, Président du Cercle des Démocrates et Républicains du Congo
Billet du 23/06/2012
* Le C.D.R.C. appelle au report sine die des élections législatives in Talassa N°359 du mercredi 20/06/2012 ; La Voix du peuple N°23 du lundi 25/06/2012 et La Rue meurt N°705 du lundi 25/06/2012. Cet article sera disponible sur Internet dans quelques jours…