L'Union Africaine peut tempester mais l'Europe et l'OTAN n'ont que faire de Zuma, Sassou et compagnie ou de leurs récriminations. Ce monde a des maîtres qui font les lois pour les outrepasser ou ne pas les respecter car celui qui fait la loi est hors du champ de la loi. Peut-il exister une justice dans un monde où l'équilibre des forces penchent d'un côté ? Toute guerre cache un enjeu ou un objectif économique et cela s'est vu en Côte-d'Ivoire et cela se conçoit aisément en Lybie - même si le prétexte paraît solide : combattre un dictateur et une dictature pour libérer le peuple lybien. Pourquoi avoir entendu 40 ans ? Pourquoi seulement Kadhafi et pas Sassou entre autres dictateurs ? Parce qu'il n'obéissait pas à l'Europe ? Omar Béchir est sous le coup d'un mandat d'arrêt lui aussi mais lui, c'est pour diviser le Soudan qu'on l'a affaibli et l'affaire semble entendue.
La condamnation de Kadhafi et de ses fils n'intervient pas à n'importe quel moment mais au point où la discorde gagne, l'Italie s'étant retirée, l'OTAN elle-même affirmant par son directeur ne plus avoir les capacités de poursuivre les frappes aveugles qui tuent aussi les civils lybiens mais nous savons que Kadhafi n'a plus assez de poids politique pour s'en offusquer devant les tribunaux internationaux.
Et si la condamnation de Kadhafi pour crime contre l'humanité préparait une attaque terrestre pour aller le chercher ou l'assassiner ? Zuma, président sud-africain, l'a bien compris mais si l'ONU est un machin, l'UA est un jouet et rien ne pourra contrer l'offensive militaire occidentale dans sa cabale contre des dictatures ciblées afin de permettre à des puissances de reprendre pied dans l'échiquier économique lybien.
Elle dure, elle coûte cher et devient de plus en plus impopulaire et si l'on ne la termine pas vite, Kadhafi risque de gagner d'une manière ou d'une autre. La guerre n'est pas une promenade de santé et les opinions s'impatientent vite. Sarkozy doit faire vite car 2012 approche et une campagne présidentielle sous bombes n'est pas bien appréciée. Il faut aller plus vite et si nos prédictions sont bonnes Kadhafi tombera avant 2012. C'est une question de temps mais nul besoin d'être prophète face à des élections qui se profilent aux Etats-Unis et en France.
Toute décision juridique est souvent un prélude à l'usage de la force et, dans le cas d'un mandat d'arrêt, il faut aller arrêter le coupable de crimes contre l'humanité en la personne du colonel Kadhafi et par la même occasion, on arrêtera ou on tuera tous ses proches dont certains sont déjà morts dans des bombardements.
Un nouvel ordre politique fermente en Afrique et si l'on regarde la soupe de plus près, on risque de constater que celui qui chauffe la marmite n'est pas celui qui mangera la soupe. Les choses tardent à changer véritablement en Tunisie et en Egypte - comme si les révolutions populaires étaient récupérées par ceux-là mêmes qu'elles devraient abattre. Au final, c'est toujours l'Europe qui gagne en Afrique, découvrant la faiblesse du poids politique d'un continent désuni qui a du mal à faire entendre sa voix parce qu'elle est totalement sous domination occidentale qui ne saurait se passer de ses richesses - surtout en période de crise mondiale sévère. A moins de risquer des émeutes dans toute l'Europe comme cela s'observe en Grèce, en Espagne et au Portugal où les Chinois se faufilent doucement au bénéfice de leur fonds souverains de plusieurs milliers de milliards de dollars pour tout racheter car ils ne sont pas les seuls à chercher à s'emparer de l'Europe. Les monarchies arabes comme le Qatar ne sont pas bien loin. On joue à "qui va manger qui" et ça dure depuis six mille ans...