Voyant ce qu'il faisait, les pharisiens dirent : "C'est par Belzébuth qu'il chasse les démons". Ieschoua leur dit : "Si je chasse les démons par Belzébuth, comment son empire subsisterait-il ?" Nul ne peut être contre et pour un système qu'il combat en même temps. Les griots des rois se doivent d'être laudatifs pas critiques.
Ceux que je critique sont puissants de la puissance d'un Etat, de la puissance du réseau, de l'impact qu'ils ont même ici en France. Ils possèdent des services secrets chargés de missions sordides de toutes sortes qui n'hésitent pas à tuer et il faut du courage pour leur dire qu'ils ont tout faux, qu'ils détournent l'Etat de son essence, qu'ils sont les assassins de tout un peuple, qu'ils ne doivent pas aller à contre-courant de l'histoire, qu'ils doivent se raviser à temps et fermer la parenthèse de sang et de pleurs qu'ils ont ouverte.
Si je voulais être avec ce pouvoir, ce ne sont pas des pics que je lancerai mais des fleurs comme ceux qui encensent le pouvoir inique de Brazzaville afin de vivre comme le renard de flatteries. Non, il n'y a point de place pour la compromission dans mon coeur parce que le combat que je livre de toute mon âme - même s'il faille m'en coûter la vie, n'est pas pour recevoir quoi que ce soit pour moi. CONGO, MON COMBAT. Tel est le sens de ma joute scripturaire par les mots parce que j'estime que se taire face à ceux qui sèment la misère au milieu du peuple - alors qu'ils devraient être artisans de la joie de vivre de tous - est tout aussi criminel.
Mes rêves ne sont pas peuplés de billets de banque mais de liberté, d'amour, de partage, de bonheur partagé et tant que je vivrai mon cri sera le même : un rugissement. Jamais je n'ai été avec eux pour comploter de la souffrance du peuple, jamais je ne prendrai part à l'administration de la douleur du peuple, jamais je ne serai complice d'un "démocide". Je n'écoute pas les rumeurs parce que je suis entier.
En face, il n'y a que des hommes habités par des idées opposées à l'entendement humain véritable que je combats - par les idées car c'est d'abord et avant tout une guerre d'idées et il m'en a coûté. Des coups j'en donne, des coups j'en prends mais quand il s'agit de montrer mon kimuntu à la face de la terre, je prendrais volontiers la croix du Christ pour porter le salut du monde s'il le fallait et je mettrais la couronne d'épines si et seulement si au bout, je peux voir mon peuple se rapprocher de la félicité des autres peuples.
Mes mots peuvent blesser et pour eux, je m'en excuserai toujours s'ils ont outrepassé leur vocation mais au final ils se veulent générateurs d'actions positives de la part de ceux qui ne vivent le bonheur qu'à la première personne du singulier. Je n'écris ni pour la célébrité, ni pour l'argent, ni pour espérer un poste mais pour que le Congo ressemble à l'image mentale que nous en avons tous dans un coin de notre cerveau.
Celui qui s'abaissera sera élevé. Ce n'est pas de moi mais du prophète de Nazareth et s'il faut s'abaisser pour que ceux qui vous martyrisent découvrent le centre de gravité de leur kimuntu égaré, alors nous nous abaisserons. En face, il y a de la chair pétrie d'émotions comme nous et nous frappons tous les jours que Dieu fait, là où les mots peuvent soigner la haine, la cécité, l'égoïsme, la division et la seule récompense que j'ai reçue jusqu'à ce jour, c'est votre reconnaissance.
Pour faire la paix, il faut être deux, pour en finir avec la dictature, il faudra leur parler parce qu'ils sont tout de même nos frères qui se sont égarés. Nous rendons des comptes aujourd'hui comme demain ils rendront des comptes. Et ils ne sont pas tous les mêmes : il y en a qui savent faire montre de sentiments humains - même si l'arrogance du clan peut les incliner à dresser l'ergot et la griffe.
Ce n'est pas moi qui écris, ce n'est pas moi qui parle, c'est un ersatz de peuple qui s'exprime et qui me possède parce que là-bas, au pays, vous avez été bâillonnés. Qu'on ne s'y trompe pas : LE LION DE MAKANDA N'EST PAS UN AGNEAU. Cela, l'éléphant le sait...