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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 09:09

Imaginez un enfant dont le père et la mère ne prendraient pas en charge les nécessités de son existence pour lui donner les armes de devenir demain un adulte accompli, responsable avec un destin ouvert : sans eau, sans nourriture, sans éducation, etc. Il est à peu près sûr que cet enfant irait au moins crier famine devant la chambre de ses parents ! Et s'il a des frères dans la même situation que lui, peut-être se mettront-ils ensemble pour que leurs voix mises en commun portent plus fort...

Nous pouvons à présent transposer ce schéma au niveau de tout le peuple congolais en face d'un homme qui a soi-disant prêté serment de pourvoir à ses besoins en gérant les biens de TOUS pour l'intérêt de TOUS - et qui ne fait que s'enrichir lui-même et son clan en laissant le peuple sans eau, sans électricité, sans éducation, sans soins primaires - alors qu'un pays comme l'Algérie attribue entre 100 et 130 euros aux chômeurs.

Ce peuple ne geint point, ne pleure point, ne s'énerve pas, endurant sa faim, sa soif et sa maladie dans les ténèbres les plus obscures - sans qu'on ne lui promette ne serait qu'un futur un peu plus luisant ! Cette attitude suicidaire du peuple congolais est étrange mais nous sommes tous certainement responsables de cette apathie pour ne pas lui fournir les voies et moyens de son expression bouchée, tétanisée par la peur : il lui faut plus de médias libres, des leaders courageux capables de galvaniser les foules, une organisation souterraine qui émergera en temps utile. 

Un peuple qui ne dit mot aujourd'hui, me disent mes amis, pourrait exploser demain  sans qu'il y ait une sorte de coordination politique qui serve de détonateur. Comme en Tunisie. Hélas, les congolais ne sont pas des Tunisiens en plus foncés. Hélas, c'est sans compter sur les éléphants blancs de Sassou sous lesquels de puissants fétiches ont été enterrés pour que ce peuple ne dise jamais rien et se contente de subir injustice sur injustice en silence comme un peuple messianique qui aurait accepté la crucifixion en espérant un hypothétique salut qui viendrait d'on ne sait où car le silence des principes divins est muet depuis que l'homme crucifia Dieu à golgotha. Si le pays était pauvre, on comprendrait mais - même les pays d'Afrique menacés par le désert où ne pousse pas grand'chose nous dépasse et de loin ! Ils ont de l'eau, de l'électricité, parfois un semblant de démocratie qui fonctionne plutôt bien et surtout, un bon système d'éducation, avec des routes et des voies frrées qui valent quelque chose.

Nous avons toujours blâmé Sassou et son clan mais ne profitent-ils pas de la nonchalance de ce peuple bâillonné, traumatisé par les événements de 1997 ? Oui, les ethnies sont un problème qui empêche un soulèvement général mais ne souffre-t-on pas au nord comme au sud ? Tous les Mbochis sont-ils heureux du simple fait que Denis Sassou Nguesso se dit Mbochi ? C'est vrai qu'il multiplie les signes de son attachement au nord : routes, barrages pour pourvoir le nord sous-peuplé en électricité mais êtes-vous tous heureux au nord ? Sassou mérite-t-il le soutien que vous lui accordez gratuitement au nom de l'identité ethnique ? Et au sud, à l'est, à l'ouest ? Au centre ? Avez-vous tous fait le serment de la vie à tout pris - quelles que soient les pires conditions ? Je vous vois venir : "Vous êtes en Europe et vous ne savez pas ce que nous vivons." A un certain moment, nous descendrons sur le terrain afin de verser notre sang pour le pays car il faut bien qu'un certain nombre d'innocents meurent pour émouvoir ce Dieu si dur qui regarde du haut de son tabernacle la misère des mondes - sans se morfondre une seconde ! Grand Architecte, petit coeur !

Il fut un temps où la contestation s'appelait Matsoua, Simon kimbangou mais si nous avons eu la force de nous lever contre le colon venu de loin qui nous asphyxiait en nous réduisant au rang de petit-frère du singe, ne pouvons-nous donc rien contre nos propres frères qui nous asservissent ? Si le visage de celui qui t'étrangle est un visage familier, doit-on accepter l'étranglement ?


Les oeuvres qui sont réalisées en trompe-l'oeil ne sont pas à la hauteur des revenus engrangés par l'Etat congolais.

 

Imaginons que nous ayons au moins des députés qui porteraient les revendications populaires, eux diraient ce que pensent les citoyens ordinaires mais on constate que ceux qui siègent à l'Assemblée nationale factice sont tous corrompus, à la solde de Sassou à qui ils doivent leur fauteuil si ce n'est par la cooptation par un membre de la famille. On pourrait se souvenir du rôle joué par les syndicats à l'époque de Bokamba Ya Ngouma, l'un des artisans de la chute de Sassou en 1991. Hélas, Sassou a retenu la leçon et aujourd'hui, il ne reste des syndicats que le nom et les déclarations d'intentions. Ne peut-on pas imaginer que la contestation vienne des partis politiques ? Hélas, nombreux de leurs leaders sont avec Sassou le jour ou la nuit et il les contrôle TOUS en tant que GRAND SOUVERAIN PONTIFE de la franc-maçonnerie, passage obligé si l'on veut être parmi ceux qui comptent au Congo.  On pourrait se tourner vers les jeunes qui n'ont pas d'avenir, vers les sans-emploi, les personnes âgées malades pour espérer un sursaut républicain mais de ce côté-là aussi, c'est le silence radio et nous ne pouvons pas demander aux femmes et aux enfants de sortir manifester dans les rues du pays, tout de même !

Au moment où j'écris ces lignes, les choses chauffent en Espagne où le gouvernement Zappatero vient d'essuyer une défaite électorale. Dans cette république-royale, les sans-emplois protestent désormais contre la forme de démocratie qu'on leur a vendu aux enchères qui a fait passer le chômage de 8% à plus de 20%. Si le chômage était une variable qui était facteur de révolution, il y a longtemps qu'au Congo où 75% de la population sont désoeuvrés, on aurait déjà assisté à une révolution monumentale ! Ceux qui pensent que les révolutions d'inspiration maghrébine ne traverseront pas les Tropiques ont-ils raison ? Certes, il y a des soubresauts au Burkina-Faso où des élèves sont dans les rues et vandalisent des magasins ou ailleurs mais c'est dans la durée que l'on juge la force d'un mouvement social au point où Kadhafi harassé d'être traqué comme un renard dans une chasse de cour rechercherait une porte de sortie - pourvu qu'il reste en Lybie et que des discussions secrètes auraient lieu avec les puissances du monde en ce moment même !

Nous ignorons quand le point critique sera atteint au Congo pour que ceux qui auront surmonté la peur, la soif, la faim et la peur de mourir osent enfin sortir du bois pour oser crier : "SASSOU DEGAGE !"

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