Voilà un précédent qui doit faire réfléchir tous les dictateurs africains ou non coupables de crimes contre l'humanité comme notre ndzokou national : pour la première fois, un président en exercice dûment élu au Kénya, son Excellence Uhuru Kenyatta, laisse son fauteuil présidentiel et va répondre à la convocation d'une juge à la Cour Pénale Internationale de la Haye. Au Congo-Brazzaville, nous attendons que la CPI convoque monsieur Denis Sassou Nguesso pour qu'il aille répondre de ses crimes contre l'humanité clairement établis - notamment le massacre odieux de plus de trois cent-cinquante Congolais appartenant au groupe kongo brûlés vifs du fait de leurs origines - ce qui en fait un génocide.
Refusant de subir les restrictions accompagnées de la mauvaise image internationale que subit actuellement le président du nord-Soudan Omar El-Béchir, son Excellence Uhuru Kenyatta, se défait de son immunité présidentielle et va se présenter à la CPI devant la juge Fatou Bensouda à "titre personnel". Tout un symbole. Certes, cette comparution du président kényan n'est pour l'instant qu'une "conférence de mise en état" mais c'est une première qui vaut la peine d'être soulignée. Uhuru Kenyatta aurait pu redouter d'être retenu sur place comme l'est le président ivoirien Laurent Gbagbo ou l'ancien président du Libéria, Charles Taylor. Cette attitude détonante et étonnante d'Uhuru Kenyatta nous interpelle, nous, Congolais, qui avons au sommet de l'Etat un bourreau, un criminel qui échappe aux mailles des filets de la justice internationale - en dépit de tous ses crimes - ce qui indique la pesanteur des réseaux mafieux qui le protègent au niveau international...
S'agissant de Denis Sassou Nguesso, qu'on se le dise : il faudra bien qu'il rende compte de ses crimes un jour - notamment contre l'humanité devant une juridiction appropriée comme la CPI. Nous laissons l'épée de Damoclès sur sa tête. Aucun criminel ne devrait être épargné du feu de Minerve sous le prétexte de l'exercice par ailleurs illégitime de la plus haute fonction d'Etat. La justice internationale n'est pas parfaite ; elle a encore des progrès à faire comme d'aller elle-même arrêter les coupables - notamment quand ils sont à l'étranger, bien au chaud sous le soleil d'Afrique - mais nous savons qu'elle progresse. En effet, une décision de justice doit se donner les moyens d'être une décision exécutoire. Ca tarde mais ça viendra...