Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.
Jean Paul Pigasse, le propagandiste importé, la Terreur et les états-généraux
Il est arrivé à chacun de nous de longer une parcelle, une propriété, derrière les grilles de laquelle un chien aboie systématiquement à notre passage. Il faudrait être insensé pour y répondre de quelque manière que ce soit.
Il en est de même des éditoriaux publiés à la « une » des Dépêches de Brazzaville signés d’un pseudo du même nom!). Les titres se composent d’un mot ou deux qui relèvent souvent de la mise en garde et de l’intimidation.
Ce rédacteur joue le même rôle que l’animal derrière sa grille : la protection inconditionnelle du « Maître », de sa propriété et de son pouvoir !
L’article auquel il convient de réagir et de sortir d’une raisonnable indifférence est celui du 19 juin dernier. Intitulé « Attention », l’avertissement utilise le ton pédagogique d’un professeur d’histoire. Mais le valet du pouvoir qu’il défend, en prétendant nous faire la leçon et en nous promettant une autre apocalypse, connaît mal le pays qui l’accueille actuellement et les événements qui avaient précédé sa venue, sur notre territoire en 1997, dans les bagages sanguinolents du Général putchiste- chef de guerre civile.
L’auteur, pour nous prévenir de la tenue d’états-généraux, nous cite la Terreur qui s’était instaurée après leur déroulement en France en 1788 et 1789. Il ne manque pas alors, dans un raccourci qui lui est propre, d’incriminer la Conférence Nationale Souveraine dans le « chaos … de 1993, 1997, 1998 ».
Si c’est Monsieur Jean Paul Pigasse qui se cache derrière le pseudo « Les Dépêches de Brazzaville », il est peut-être incollable sur l’histoire de France mais sur celle, contemporaine, du Congo c’est un zéro pointé qu’il mérite pour l’avoir trop regardée au travers du prisme déformant de ses intérêts personnels et de ceux du dictateur sanguinaire et kleptocrate dont il est l’encenseur.
Pas une balle ne fut tirée durant la période qui précéda la tenue de la Conférence Nationale Souveraine, ni pendant, ni après. Pas une tête ne fut tranchée alors, ni après sous le Gouvernement d’Union Nationale et de Transition qui l’avait suivie. Seul l’ego de son employeur actuel fut sacrifié. A longueur de séances, ses victimes ou leurs parents, Congolais du Sud comme du Nord, ne cessèrent de le malmener et de délivrer des vérités infamantes. Les élections qui s’étaient déroulées, au terme du mandat d’André Milongo, ont été les seules véritablement transparentes et honnêtes que le Congo n’ait jamais connues. Ce qui explique le score ridicule, une fois encore pour son ego surdimensionné, que Denis Sassou N’Guesso obtint alors.
Mais pourquoi donc, l’animal derrière ses grilles aboie-t-il si fort et montre-t-il tous ses crocs ? Parce que, observateur averti comme il aime à se qualifier lui-même, il se rend bien compte que plus rien ne tient dans la République dont il a la charge de vanter les mérites. Peut-être lui a-t-on déjà soufflé qu’en 1991, le pouvoir incompétent, prétendument marxiste, de Sassou N’Guesso, l’illusioniste d’Edou (« Tout pour le Peuple, rien que pour le Peuple ! »), s’était éffondré sur lui-même, abandonné par tous. Les promesses socialistes, sans cesse répétées, avaient été trahies par des pseudo-amis du Peuple, des bonimenteurs de la pire espèce qui récitaient des discours appris à Moscou ou à Pékin dans le but unique de maintenir un pouvoir totalitaire. Tous ces barons qui se prétendaient « hommes forts » , comme des petits enfants, ne s’éloignaient jamais trop de la robe de Monseigneur Kombo et de sa protection, des fois qu’un Robespierre aurait surgi au Palais des Congrès.
C’était la première faillite de Denis Sassou N’Guesso, et de son petit groupe de complices, qui auraient dû disparaitre définitivement de la scène politique congolaise.
Revenus au pouvoir en 1997 par la Terreur qu’ils ont alors eux-mêmes imposée, le Général putchiste s’est débarrassé peu à peu de ses lieutenants et compagnons de crimes contre l’humanité pour faire toute la place à son abondante progéniture.
Aujourd’hui, c’est un second constat de faillite qu’il sera bientôt possible de dresser. A part la vague promesse de « l’émergence », le vol, les détournements massifs s’amplifient. L’échec est partout. Les réalisations anarchiques sont construites à crédit pendant que sa famille nombreuse de vautours s’accapare au comptant toutes les richesses du pays. Des grèves se déclenchent, d’autres s’annoncent.
L’œil averti et inquiet du propagantiste importé regarde avec effroi les fissures de l’édifice devenir lézardes et s’agrandir en ouvertures béantes. Il a raison de craindre que cette accumulation volée, d’or jaune, d’or vert et d’or noir, mêlée de sang ne s’effondre à tout instant sur lui.
Il serait sage, qu’avec l’expérience de l’âge, il prenne exemple sur Isidore Mvouba qui s’est fait porter pâle à Paris depuis un bon mois pour enfin dormir tranquille (ou presque) ; ou comme ces nombreux Brazzavillois qui déménagent à Pointe Noire discrètement…. Certes, il lui sera difficile de faire défection aussi, d’abandonner un empire construit sur des mensonges répétés ; la chute, souvent brutale, est le propre des pouvoirs tyranniques.
En choisissant pour titre « Attention » l’Editorialiste avait repris l’éternel refrain de la « menace » qu’il convient d’utiliser pour soutenir une dictature. Il ne lui sera pas emprunté et retourné pour cette conclusion. Déjà, le 4 mars 2012 son champion s’était retrouvé seul dans son palais présidentiel, abandonné de tous à la première explosion. Nul besoin de faire rouler des ossements d’ancêtres ou ceux récupérés de Savorgnan de Brazza, avec ou sans la tenue d’états-généraux, la chute prochaine s’est inscrite dans les augures. JDO ne saurait l’infirmer….
Vous en doutez ? Le champagne millésimé coulait à flots lors du fastueux anniversaire de Saint Tropez aux Caves du Roy. A toutes les tables des courtisans revenaient sur le même sujet, la même conviction : « Ce pouvoir est en train de tomber, profitons-en pendant qu’il est encore temps ! »
Romuald Rigobert OSSEBI