Nous savons que de nombreux compatriotes se plaignent de la compagnie aérienne nationale E-cair pour une raison ou une autre, notamment les retards ou les vols annulés. Cette fois-ci, E-cair n'est pour rien ! C'est le gouvernement qui a interrompu tous les vols aériens sur toute l'étendue du territoire à cause des élections. J'apprends même à l'instant qu'un vol pour Brazzaville vient d'être annulé. On arrête l'économie parce qu'il y a une élection : le Congo s'arrête, le temps d'une escroquerie électorale et on force tout le monde à y assister. Les pauvres Français qui devaient retourner à Paris par E-cair à cause de la grève d'Air-France vont perdre un jour pour ne voyager que demain lundi.
E-cair a été sous-traitée par Air-France en grève depuis plus de treize jours pour certains vols au Congo. De nombreux Français ont donc pris un vol de cette compagnie pour venir au Congo. Malheureusement, ils ne peuvent plus prendre le vol qui était programmé aujourd'hui pour rentrer à Paris. Comment E-cair n'a-t-elle pas prévu que la date du 28 septembre 2014 poserait problème pour des raisons électorales ? il s'agit tout de même d'une compagnie nationale !
Quand vous vous retrouvez dans cette situation, personne ne vous informe ; vous apprenez la mauvaise nouvelle sur place. Encore faut-il trouver un agent d'E-cair pour vous renseigner. Souvent, les bureaux sont fermés ou ouvrent en retard. Si vous appelez Paris, ils vous renvoient à Brazzaville qui coordonne les vols internationaux ; chacun sa part de travail... Gardez votre sang-froid car au Congo, c'est le pays de la surprise permanente.
Déjà, lorsque Denis Sassou Nguesso voyage, on bloque l'aéroport de Maya-Maya ou tout autre aéroport à partir duquel il prend son vol ; rien d'autre ne décolle ou n'atterrit et on se demande toujours pourquoi : de telles mesures de sécurité nous paraissent exagérées. Certes, Denis Sassou Nguesso a peur mais là, nous sommes au-delà de la peur : nous sommes dans l'hystérie et la paranoïa. Ailleurs, le voyage d'un chef d'Etat n'interrompt pas le trafic aérien - pas plus qu'une élection n'empêche l'économie de fonctionner par les airs. Certes, le Congo n'est pas un pays aux moeurs ordinaires comme un autre. Chez nous, tout tourne autour du roi "Soleil" Sassou.
Il faudra bien que l'on se rende à l'évidence que nous ne pourrons pas toujours compter sur le secteur pétrolier et qu'il faudra bien développer les autres pans de l'économie - notamment l'industrie et on ne peut pas se permettre dans un monde connecté d'interrompre le trafic aérien parce qu'il y a une élection ! Time is money et l'argent n'attend pas !