Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.
Par Le Lion de Makanda (LDM)
D'ordinaire, le discours diplomatique consiste à ne présenter à son hôte ou à son interlocuteur que ses propres intérêts dans un langage fumeux enrobé de flatteries et de bonnes intentions. Le diplomate se fait éloge, coopératif pour se faire accepter. Il s'agit de prendre en prétendant donner - ce que font si bien les Chinois, de présenter exactement le contraire de ses véritables intentions. Il faut faire semblant d'honorer le pays qui vous reçoit en tant qu'ambassadeur mais en servant avant tout les intérêts de son propre pays. La diplomatie concocte la duperie dans de la galanterie protocolaire servie par une éloquence étudiée mais en fait, on vient - notamment en Afrique, se servir que servir. A l'esclave, on ne donne pas, on exige, on prend, on dérobe, on dépouille mais à présent dans nos républiques bananières, on y met les formes. Diplomatie oblige...
Jan Bruyne, ambassadeur de Belgique au Congo, connaît ces subtilités de style et de posture et, il a cru qu'en évitant la langue française comprise par l'hôte, en parlant plutôt en langue flamande, il pouvait se permettre des écarts de langage, une ouverture critique. Hélas, l'affaire a été ébruitée. Si ce que l'on dit est vrai, Jan Bruyne vient de créer un précédent diplomatique en se permettant de critiquer le pays hôte - ou mieux - le clan Sassou & Nguesso - avec en plus un crime de lèse-épouse de majesté, s'il en est.
Certes, l'homme dément de tous ses pores, de tout son poitrail ouvert, en se griffant le visage, avoir parlé de pays corrompu ou avoir critiqué l'épouse de monsieur Denis Sassou Nguesso mais nous lui rendons hommage pour inaugurer une nouvelle diplomatie plus crue, plus proche de la réalité du pays hôte. C'est donc un pionnier qui mérite d'être encouragé car l'on croit mieux un Belge en flamand qu'un Congolais en français.
A chaque fois que les propos d'ambassadeurs, les paroles de diplomates peu diplomatiques nous parviennent comme dans les wikileaks, on crie au sacrilège, on tempeste, on réfute, on menace ! La vérité la plus sordide serait-elle insultante ? Certainement, l'ambassadeur a voulu présenter à ses compatriotes une image du Congo plus conforme à la réalité. Et comme je le dis toujours, la plus belle photo de la saleté restituera une image "sale", une image de la saleté...
Nous avons besoin de savoir ce qui a vraiment été dit. Combien de "congoleaks" sont envoyés à l'étranger par des ambassadeurs, des diplomates et des hommes d'affaires qui ont du mal à la boucler ? Il n'y a qu'à voir comment la Lettre du Continent est si bien renseignée pour le réaliser.
Ce ne sont pas les Chinois qui commettraient une telle erreur - encore que nous ignorons ce que l'ambassadeur de Chine au Congo dit à ses homologues quand ils viennent s'installer ou travailler au Congo... En tout cas, si le flamand est langue plus "leakienne" que le français, j'apprends le flamand dès demain...
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