Si une parole, si la moindre petite critique suffisait à la nuisance de la sécurité du territoire au Congo, on le saurait. Encore faille-t-il que cela soit considéré comme un délit par la loi, jugé et condamné comme tel. D'ailleurs, pourquoi parler de loi quand la justice n'y a pas voix au chapitre ? Les excès de la dictature sont à l'image des excès de la colonisation lorsque les Occidentaux coupaient des têtes noires juste pour terroriser les autochtones afin qu'ils obéissent sans jamais discuter. Hier, le bourreau, le maître autoproclamé, venait de loin ; aujourd'hui, l'esclavagiste a les mains noires comme ses victimes.
Au Congo, des hommes disparaissent comme par enchantement sans qu'aucun membre de leur famille ne sache ce qu'ils sont devenus. Ces hommes sont tout simplement détenus en toute illégalité au mépris de leurs droits fondamentaux à la DGST. Ils sont jetés aux oubliettes et traités comme des animaux. Cependant, quelqu'un finit par les voir, deux yeux qui parviennent à sortir de cet enfer pour dire à la face du monde combien des hommes, des fils du Congo, sont réduits à l'état de larves humaines - par des bourreaux qui agissent juste parce qu'il faille terroriser un peuple pour qu'il soit réduit au silence à jamais. Pourquoi ? Parce que TOUTE VRAIE LIBERATION COMMENCE PAR LA LIBERATION DE LA PAROLE.
La Direction Générale de la Sécurité du Territoire, une prison hors-la loi, une zone de non-droit, un lieu de tourmente où des hommes qui sont arrêtés sans décision de justice croupissent certains depuis des années. Il y a des vies que des familles recherchent en vain depuis une, deux trois, quatre, cinq ans ou plus. Ils ont été enlevés et croupissent à la DGST, une véritable zone de non-droit où des vies sont privées de liberté - sans le moindre jugement, sans la moindre raison, juste à cause de leurs opinions politiques.
Il y a des prisonniers politiques au Congo. Des hommes qui croupissent dans les geôles de la DGST dirigée par Philippe Obara. S'il affirme le contraire, qu'Amnesty International ou la Croix-Rouge soient autorisés à visiter les caves de cet établissement qui n'a aucune légalité à retenir des citoyens de mon pays pour des raisons politiques, juste pour leurs opinions. Des Congolais, nos frères, qui y sont embastillés, torturés depuis des années.
Il faudra certainement un jour prendre la DGST comme on prit la Bastille. Des hommes qui ont perdu tout espoir, des hommes qui ne savent plus quel goût a la liberté, y croupissent dans leurs propres larmes et leur propre sang. NOUS, CONGOLAIS, AVONS NOTRE BASTILLE EN CET ENDROIT SORDIDE OU DES VIES DISPARAISSENT SANS QU'ON SACHE QUOI QUE CE SOIT SUR LEUR SUPPLICE.
A ceux de mes frères qui y croupissent dans les ténèbres de l'injustice, dans la soif, la faim et la torture quotidienne, vous sortirez de cet enfer car nous avons appris ce que vous y subissez. Même les nazis ne purent exterminer toutes leurs victimes. L'heure du salut finira par sonner.
Il est donc faux de dire que nul n'est emprisonné au Congo à cause de ses opinions car la DGST détient au Congo des PRISONNIERS POLITIQUES. Nous disons à Philippe Obara qu'il s'agit de crimes contre l'humanité dont lui et ses sbires se devront de rendre des comptes au peuple. Cette barbarie aura une fin et nous sommes déterminés à l'éliminer de la face de la terre.
Non, ces crimes ne sont pas justifiés par la conservation du régime au sommet de l'Etat. Nous y lisons là une soif de sang, une envie de violence gratuite, l'expression la plus sordide d'un régime pire que le nazisme.
NOUS DEMANDONS A AMNESTY INTERNATIONAL ET A LA CROIX-ROUGE DE VERIFIER QUE CE QUE NOUS ECRIVONS ICI NE RELEVE PAS D'UNE LUBIE. Le monde dit civilisé doit savoir qu'il y a au Congo, au XXI ème siècle, des PRISONNIERS POLITIQUES qui subissent la pire des injustices dans le pays où ils virent le jour. JUSTE PARCE QU'ILS RECLAMENT PLUS DE JUSTICE, PLUS DE DEMOCRATIE, PLUS DE LIBERTE...