L'Alliance pour la République et la Démocratie (ARD), un conglomérat de dix partis dits d'"opposition intérieure", dénonce l'état de siège dans lequel se trouve la ville de Brazzaville : écoutes téléphoniques illégales, barrages policiers en plein centre-ville, patrouilles militaires - comme si Denis Sassou Nguesso craint que le coupable du coup d'Etat manqué du 4 mars 2012 ne s'échappe de la ville de Brazzaville. En vérité, c'est le signe que le pouvoir n'a rien, que l'enquête n'aboutit pas et que pour donner l'illusion de travailler, la police de Jean-françois Ndenguet et l'armée de Mondjo essaient d'intimider les populations tout en s'en prenant aux innocents.
Ils n'arrêtent pas de claironner que le pays est en "paix" - ce que nous avons toujours contesté en disant que PAIX N'EST PAS SYNONYME DE STATU QUO. Alors, si on les croit, rien ne justifie les barrages policiers, les patrouilles militaires, les écoutes téléphoniques comme si le pays était en guerre ou sous occupation étrangère...
Cette soi-disant opposition intérieure que l'on n'a pas beaucoup entendue semble se réveiller en promettant d'organiser une grande conférence de presse. Faudra encore que le pouvoir de Sassou l'accepte car rien n'est sûr. Quand le reptile se terre parce qu'il a peur, il n'aime pas trop le vacarme de ceux qui veulent le dévorer...
Rappelons qu'aux dires même du ministre de l'injustice Aimé Emmanuel Yoka, il n'y a pas de preuves directes - ce qui n'empêche pas les arrestations arbitraires au nom d'une enquête administrative qui s'autorise même de détenir des personnes - en violation flagrante de la loi : il faudrait que Yoka nous sorte les textes qui régissent les enquêtes administratives au Congo, s'il en est : en tant qu'avocat, il est bien placé pour savoir qu'on n'arrête pas quelqu'un comme ça, juste pour faire plaisir à Sassou ou à Jean Dominique Okemba.
Sans preuves directes, il ne reste que des preuves indirectes ou la falsification des preuves (préfabriquées) et cela, Sassou doit s'en méfier : si le complot est bien ourdi, l'enquête débouchera forcément sur un cul-de-sac, quelle que soit la perspicacité de l'enquêteur car il se heurtera devant une barrière informationnelle, tout ce qui aura été obtenu sous la torture ou la contrainte ne valant rien. Donc, il faudra craindre que les enquêteurs ne fabriquent eux-mêmes les preuves pour donner l'illusion d'avoir résolu l'affaire...
Le pouvoir ne peut pas continuer à arrêter des innocents ; c'est une politique contre-productive qui donnera le sentiment d'un amateurisme et de l'incompétence même de ceux qui dirigent ladite enquête qui devrait être non pas administrative mais militaire car ce n'est pas l'administration publique qui est en cause mais L'ARMEE. Or, curieusement, aucun membre du Haut commandement militaire n'est inquiété ; le chef d'Etat-Major est toujours en place, le régiment blindé est toujours entre les mains des mêmes personnes.
Si ceux qui sont à la tête de l'armée sont compromis dans cette affaire, il est certain que du fait qu'ils conservent leur position, ils feront en sorte de faire disparaître tout ce qui peut les compromettre de près ou de loin.
La vraie fausse enquête de monsieur Denis Sassou Nguesso a déjà échoué. Le reste, c'est de la gesticulation politique, signe que l'incompétence notoire aux affaires louches de la république royale bananière continue à faire des siennes. De grâce, épargnez les innocents, s'il vous plaît : 3000 morts, des milliers d'autres blessés, c'est déjà assez.