Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.
Le mois de septembre qui a permis à SASSOU NGUESSO, le « Pol Pot d’Oyo », de revenir au pouvoir afin de conjurer la ruine d’une République démocratique telle que mise en place par la « Conférence nationale souveraine », sera dans l’histoire de notre pays, le dies nefastus. Son retour au pouvoir consommé, l’homme a immédiatement entrepris d’inhiber toutes les fonctions vitales d’une République, par la rédaction d’une « Constitution » aux apparences démocratiques de par son revêtement extérieur, mais en réalité, il s’agit, des « pandectes (du grec pandectai) », autrement dit, un recueil juridique, compilé sur l'« ordre secret Otwere », nous pourrions parler de Digeste mboshi. Par Daniel NKOUTA.
Initié puis élevé à la dignité de « Kani » dans l'« ordre secret Otwere », SASSOU NGUESSO, investi des pouvoirs à la fois civils, militaires, judiciaires et religieux, administrateur, général en chef, juge suprême et grand prêtre élu par l’« assemblée curiate mboshi », s’est vu conféré l’« auctoritas principis » - par cette « assemblée tribale », en vertu de l’« auctoritas patrum », le pouvoir de confirmation des « lois mboshi » que détient la curie au travers de l'« ordre secret Otwere », et a été choisi à vie par la même « assemblée tribale ».
Dépositaire de la puissance tribale qui a fait de lui l’« empereur mboshi », il s’est cru ainsi investi de l’imperium par lequel, ignorant le caractère républicain de notre pays, SASSOU NGUESSO s’est alors employé à habiliter certains magistrats originaires de la Cuvette, à délivrer le jus respondendi, le droit de délivrer une consultation juridique qui a une valeur quasi-officielle, en marge du droit contenu dans notre « Code de procédure pénale ».
Chez les Mboshi en effet, le « Kani », qui n’est pas nécessairement homme intelligent et sage, car même Dominique OKEMBA est « Kani », jouit d’un caractère sacrosaint en raison de la puissance occulte, qui lui confère une immunité certaine, le rendant juridiquement intouchable. Comme jadis chez les Romains, il jouit du titre de souverain pontife pontifex maximus, et lui confère cet ascendant politique sur les institutions, qui a permis à SASSOU NGUESSO de s’accaparer peu à peu les pouvoirs appartenant aux magistratures officielles, transformant en même temps le parlement en une simple « commission » placée sous sa dévotion, la fonction de Président de Sénat comme celle de l’« Assemblée dite nationale » étant désormais purement honorifiques. Le parlement est désormais contrôlé par le « PCT », succursale de l'« ordre secret Otwere », car c’est lui qui en assure le recrutement. Ayant les mains libres pour assumer le pouvoir législatif, SASSOU NGUESSO va, comme l’empereur romain, consacrer un certain nombre de formules juridiques qui vont expliquer ce pouvoir législatif du Kadhafi d’Oyo : « Quod oyo principi placuit legis habet vigorem (Traduction : Ce qui semble nécessaire au prince d’Oyo a force de loi) », « Oyo princeps legibus solutus (Traduction : Le prince d’Oyo n’est pas lié par la Loi) ».
Et comme il a délégué cette capacité de nuisance, aux magistrats du Nord nommés ici et là dans ce qui tient lieu de juridictions étatiques, nous venons d’assister à un scandale spectaculaire dans le procès intenté contre deux Avocats du Pool-koongo, Maîtres Hervé Ambroise MALONGA et Gabriel HOMBESSA, à l’issue duquel, le Procureur de la République, s’est cru obligé d’appliquer une logique qui ressort du « droit pénal mboshi », condamnant Maître Hervé Ambroise MALONGA pour délit d’usurpation de titre, en violation du dispositif légal : « Ita jus esto (Traduction : Que cela soit le Droit !) ».
Malgré la décision du Tribunal qui condamne Maître Ambroise Hervé MALONGA à quatre mois de prison ferme, et bien que le condamné ait effectivement purgé sa peine, le Procureur, rebelle à la décision des juges, s’obstine à maintenir sa victime en prison. Abus de pouvoir, overdose du pouvoir, il faut que les sudistes comprennent que le pouvoir est au Nord et pas ailleurs.
Si le silence du Procureur Général près la Cour d’Appel de Brazzaville Monsieur MOUNKALA MOUKOKO sur cette détention arbitraire, bénéficie des circonstances atténuantes du fait de ne pas être du pouvoir, ce que nous comprenons aisément, en revanche, que le Procureur Général près la Cour Suprême laisse faire de tels errements, cela s’apparente à de la complaisance voire de la complicité ; c’est à croire, qu’il s’agit là d’une décision politique prise en haut lieu, et le Pool-koongo prend simplement acte.
Maître Aimé Emmanuel YOKA, Député Mboshi de Vindza, Ministre de l’injustice et des droits inhumains, ne nous vaincra pas, en tout cas pas moi, que l’obstination d’un Procureur pourtant en charge de faire respecter la loi et les décisions de justice, de maintenir arbitrairement en détention un citoyen élargi par la justice, ne lui a pas été rapportée. Que tous ceux de nos parents des pays de Mpangala qui ont encensé YOKA pour la députation dans notre terroir, avec la bénédiction de NTUMI, le porteur de couteaux, sachent que nous leur demanderons des comptes le moment venu.
Cet article n’est pas publié en vue d’espérer un revirement chez ces magistrats au service de la tribu ; je voudrais simplement en appeler à l’attention de l’opinion dite nationale, afin que l’on sache, qu’on n’est jamais le plus fort et que tôt ou tard, la loi de la dialectique voudra que le plus fort d’aujourd’hui soit placé en position de faiblesse, et les choses, qu’on le veuille ou non, finiront bien par se modifier. Chacun ce jour là devra répondre de ses crimes, et que personne ne s’avise alors à crier à la chasse aux sorcières au revanchisme hargneux, une telle humiliation ne sera jamais sans réparation : Verba volent, scripta manent, il nous faut caser toutes ces humiliations par écrit, afin que, si jamais le moment arrive plus tard, la postérité se souvienne, et n’oublie pas son devoir de réparation. Ils nous tueront, ils ne font que cela depuis des années, mais jamais ils ne parviendront à nous exterminer : nous sommes de la race de ceux que l’on tue, mais que l’on ne déshonore pas impunément.
Il nous faut en tout cas nous demander désormais, en quoi Sassou Nguesso est-il le garant de la « cohésion nationale » ? J’interpelle tous ceux qui comme Patrick GNOKA, qui, sur Internet, s’acharnent à stigmatiser mon approche réputée mille fois de tribaliste, je m’en moque, car, pour ma part, je n’ai jamais prêté serment pour assurer l’« unité nationale » ; tout le contraire de SASSOU NGUESSO. Par quelle théorie les Patrick GNOKA et consorts peuvent-ils espérer justifier de tels comportements, qui doivent faire dire à Pascal LISSOUBA là où il se trouve avec un sourire narquois : « Les changements, même les plus souhaités ont leur mélancolie ».
J’ai jusqu’ici attendu sereinement, le moindre signal comportemental le moindre acte du pouvoir du Nord qui vienne contrarier ma conviction tribale, afin de me persuader que l’« unité nationale » du Nord au Sud est la solution et l’avenir du Congo. Tous les actes posés par SASSOU NGUESSO et son clan au contraire, me convainquent du contraire.
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