Nous avons reçu un mail qui signale la présence des éléments du groupe de répression contre le banditisme (GRB) à la frontière congolo-gabonaise où des Congolais ont été expulsés manu militari du Gabon. Ils prétendent s'y être rendus pour sécuriser les "Mokongos" qui rentrent chez eux contre leur gré. Nous avons des raisons d'en douter.
Pour éviter la répétition des événements ayant conduit à la dispartion de plus de 350 réfugiés qui revenaient de la république démocratique du Congo (RDC), nous publions cet article pour dire qu'être réfugié n'est pas synonyme de banditisme et que l'Etat congolais ne doit pas se contredire en permettant le retour tout en assassinant de paisibles citoyens en situation de détresse.
Le pouvoir du grand éléphant semble une fois encore confondre tout Mokongo à un bandit - alors qu'il s'agit de simples citoyens pour la plupart renvoyés dans leur pays au mépris des lois régissant le statut de réfugié.
Il serait par exemple impossible d'envisager que la France expulse des réfugiés congolais - alors même que le coup d'Etat de Denis Sassou Nguesso a pris fin parce que la métropole sait en nous lisant tous les jours que le Congo n'est pas un pays sûr en matière de sécurité et que les droits de l'homme et les libertés fondamentales n'y sont pas du tout respectés. Or, les lois internationales régissant le droit d'asile sont les mêmes en France qu'au Gabon. Il y a lieu de croire que certains compatriotes seraient ipso facto en danger dès qu'ils mettraient le pied au Congo : les GRB ne sont pas là pour leur sécurité mais pour leur insécurité ; on parle bien de "répression contre le banditisme" et qui dit répression dit violence, une violence qui se prétend légitime puisque LES GRB AGISSENT AU NOM DE L'ETAT CONGOLAIS...
Nous mettons en ligne une vidéo qui relate qu'environ cent vingt Congolais ont été reconduits à la frontière congolaise - alors que certains se plaignent d'avoir laissé leurs familles au Gabon.
Les différends qui opposent le président Ali Bongo et Denis Sassou Nguesso ne doivent pas se traduire par la mise en opprobe de réfugiés congolais qui ont refait leur vie au Gabon depuis quinze ans. Le président Ali Bongo doit se garder d'agir en cédant au sentiment haineux qui ne concerne en fait que les problèmes qui l'opposent à monsieur Denis Sassou Nguesso.
Nous sommes vigilants ; nous suivons de près le sort de nos frères qui se trouvent à la frontière congolo-gabonaise : ils sont Congolais et ils sont aussi pour certains nos parents. Les membres du GRB doivent respecter le droit des citoyens et ne pas agir en dehors de toute décision de justice.