Un pays décadent sans véritable autorité - toute vraie autorité étant hautement morale et remplie de sagesse - finit par se rompre et se corrompre car seuls les instincts faibles et bas de l'homme sont sublimés et encouragés : vol, avarice, cupidité, absence de scrupules, folie meurtrière, haine du prochain, bref, le règne des antivaleurs. Faire semblant de croire que l'on va résoudre les problèmes du peuple quand on en est la cause première est ignominie, outrage, mensonge. Dans ce cas, la parole politique tout comme le silence politique sont mensonge. Quand l'homme rompt avec ses entités supérieures, son ka, son ba, son âme, son kimuntu, etc, il n'est que pur égoïsme et ne pense qu'à lui, qu'à ce qui lui est proche, à ce qui lui témoigne de l'obéissance aveugle, de la dévotion jusqu'à la cécité totale.
François Ibovi sait-il que la santé est un équilibre somatique et spirituel qui résume tous les facteurs environnementaux, sociaux, politiques, économiques pesant sur la réalité ontologique humaine ? Il est évident que la qualité de l'eau, de l'air, de la nourriture, de la société même joue sur la santé et il n'est pas étonnant que dans le Kouilou une eau souillée rende malade. Le ministre de la santé (comprenez de la maladie) ne peut rien si les autres facteurs ne sont pas modifiés pour tendre vers un équilibre et non un déséquilibre qui est pathos, maladie.
La santé est un phénomène social total. C'est la société congolaise qui souffre, qui geint, c'est le tsi qui est malade ; il ne faut pas soigner le pied quand la tête est malade. François Ibovi revient au sommet de l'ignominie pour avoir courbé l'échine devant Denis Christel Sassou Nguesso à qui il a laissé le fauteuil de député d'Oyo mais nous savons qu'il ne pourra pas résoudre les problèmes de la santé car il n'a pas prise sur les facteurs qui desservent le peuple et qui le tuent. La maladie est cause et non syndrome ou effet : on ne peut apporter la santé au peuple sans lui apporter de l'eau potable et l'eau va de pair avec l'électricité, sans l'emploi, sans l'éducation nécessaire, sans demander aux torchères de TOTAL d'arrêter de polluer l'air, l'eau et les sols, sans réduire le coût de la vie qui est à l'inverse du niveau d'autosuffisance alimentaire. Et soigner la plaie en la rinçant juste à l'alcool (si on en trouve encore dans nos hôpitaux) n'est pas combattre le virus ou le microbe qui est cause de la nécrose.
Il en est de même des inquiétudes du ministre Basile Ikouébé qui n'arrêteront pas le trafic des passeports diplomatiques - surtout qu'on ne trouve plus de passeports ordinaires. Nous connaissons même des Congolais qui sont bloqués au Congo parce qu'ils n'ont pas de passeports et ne peuvent embarquer dans des avions pour l'Europe avec des simples laisser-passer.
Si on cultive la vermine, l'immoralité, tout finit par devenir vermine, purulant, antivaleur, bref, le Congo est à l'image du MAL qui l'asphyxie et le suce et qui tant à répandre la morbidité politique partout, voire à l'exporter. Rien n'a plus d'importance, rien n'a de racine qui plonge au-delà des pesanteurs de l'argent. Tout devient vite putride et nauséabond car LE MAL REPRODUIT LE MAL EN LE MULTIPLIANT A LA VITESSE DE L'IMMORALITE ET CETTE MALADIE AU NIVEAU D'UN PEUPLE S'APPELLE DECADENCE...