La situation politique est à couper au couteau au Congo. Sassou se bunkérise tout en crachant son venin tous azimuts. De nombreuses nouvelles, les unes plus invraisemblables que les autres nous parviennent. Le Cobra est en posture défensive et demande à sa partie éléphantesque, la plus schizophrénique de toutes, de charger. La cible ? Une catégorie de la population issue de la région des Plateaux même si nous apprenons aussi que Jean Dominique Okemba serait dans le collimateur du grand éléphant apeuré comme si l'arrestation du colonel Tsourou et de ses proches ne suffisait plus. Comme si son immunité diplomatique et judiciaire le rendait totalement immaculé, Sassou, mû par un tel statut très sécurisant, lui le chef de le commandant en chef de l'armée et le ministre de la défense, ne peut que demander des comptes à des tiers.
Ce qui est étonnant, c'est que tout cela se fait sous le couvert du silence, sans annonce, le peuple n'étant pas mis au courant de ce qui se passe, de cette chasse à l'homme qui tourne à la chasse aux Tékés - alors que Tsourou qu'on force à passer aux aveux n'est qu'un fervent serviteur de Denis Sassou Nguesso qui réclame un peu plus de considération : en effet, il doit son grade de lieutenant-colonel au premier ministre Milongo et son grade de colonel au président Pascal Lissouba ; il est normal qu'en guise de récompense pour avoir combattu et tué pour le compte de Sassou qu'il s'attende à recevoir le grade de Général. Hélas, il est Téké, pas Mbochi... Le fait qu'il ait semble-t-il pris des avocats montre assez qu'il apparaît dans cette affaire comme le suspect numéro un. Est-il actuellement torturé dans les géôles de la DST pour le forcer à passer aux aveux ? Un anniversaire célébré en grandes pompes avec un discours politique servi en hors-d'oeuvre le 3 mars devant un parterre de militaires (500 en tout, paraît-il) et une catastrophe militaire qui survient le 4 mars 2012, voilà une coïncidence pas très catholique aux yeux de Denis Sassou Nguesso. Pour vous vous donner une image de ce colonel, nous mettons en ligne deux de ses photos.
Ne nous leurrons pas : la grille de lecture politique au Congo reste ethnorégionale parce que l'ethnie ou la région se perçoit non seulement comme une force culturelle mais aussi comme une force politique à cohésion instinctive.
Ce sont des rumeurs persistantes, tenaces, inquiétantes, qui se répandent en s'additionnant au jour le jour comme si la folie et la peur avaient pris le pouvoir car désormais même le Général Léonard Essongo, commandant de l'armée de terre et chef d'Etat-Major serait arrêté - comme si Sassou demandait des comptes à tous ceux qu'il a élevés et qui peuvent nuire. Curieuse posture : comment l'homme qui est passé à la télévision prêcher la thèse du court-circuit peut-il se muer en demandeur de comptes tout d'un coup ? C'est qu'il y a anguille sous roche. LE MAL VIENDRA PAR DERRIERE LORSQUE L'OEIL NE VOIT PAS LA MAIN DE CELUI QUI NOUS PROTEGE...
Nous avons même appris qu'Okombi Salissa se serait barricadé avec des proches et demanderait à ce que l'on vienne le chercher. Il y a comme de la désobéissance en l'air ; ce qui fait que Denis Sassou Nguesso se replie sur sa milice de Tsambitso qui ne dépend que de lui et lui seul.
Nous l'avons dit, prédit, et les choses arrivent : Sassou est cerné par les siens et risque de subir à son tour ce qu'a subi Marien Ngouabi trahi par des ignares qu'il avait hissés à des sommets trop vertigineux pour leurs petits egos qui rêvaient de grossir un peu plus. Si le nord se déchire, lui qui a toujours fait bloc au nom du pouvoir, le Congo court à la dérive et vu le surarmement de nos compatriotes d'en-haut, il y a fort à craindre que Caïn tourne le couteau vers Méphisto.
Les temps sont durs puisque l'affaire des disparus du Beach est désormais une affaire relevant du crime contre l'humanité - ce qui tombe mal et il est à craindre que l'affaire des biens mal acquis ne se réveille aussi brusquement comme si toutes les forces profitaient de la faiblesse du géant de l'Alima.
La marmite de Koka-Mbala où bouillonnent les fétiches du grand nganga semble ne plus être efficace. Sassou est un serpent, et le serpent est rusé et habile lorsqu'il ne peut plus compter sur son pouvoir hypnotique. Dans tout ceci, l'homme que Sassou doit craindre, c'est Jean Dominique Okemba qui selon ce que nous avons appris se lasse de ne pas voir trépasser la bête hybride mi-cobra, mi-éléphant pour vivre son heure de gloire lui que le Saint-Esprit colonial a déjà désigné comme le successeur... Iscariote comme tous les judas de la terre n'est jamais très loin. Combien ont la connaissance ésotérique et historique véritable pour savoir qu'en fait Judas Iscariote était un neveu de Jésus ? D'ailleurs, le Christ lui-même, comptait de nombreux parents parmi ses disciples : ses frères Jacques et Jude et son frère jumeau Thomas Dydime - sans oublier son tristement célèbre de neveu Judas Iscariote. En Guinée Equatoriale, Obiang Nguéma Mbasogo n'a-t-il pas zigouillé son oncle pour prendre sa place ?
La traîtrise nous mange souvent dans la main et fait même mine de nous servir. Le traître a souvent le visage et le sang d'un parent. Il est ironique que l'histoire de la traîtrise se marie bien avec l'histoire du pouvoir politique...
Personne ne peut se réjouir de la tournure des événements car nous craignons que Denis Sassou Nguesso n'agisse contre une tortue. Pourquoi ? Parce qu'il y a un proverbe téké qui dit : "La tortue avant de mourir doit d'abord détruire le feu qui le brûle..."