Le chômage endémique de la jeunesse, le désir des populations ne supportant plus l’humiliation et la misère imposées par des pouvoirs mafieux et tyranniques, la volonté de recouvrer la dignité, mais surtout la demande de justice, de liberté et de la démocratie sont le moteur des revendications de ce qu’on appelle de nos jours les indignés.
A tout seigneur tout honneur, rendons hommage au plus célèbre des indignés, le tunisien MOHAMED BOUZIZI qui s’immola le 17 décembre 2010 et décéda le 4 janvier, car son acte désespéré a sonné le glas de toutes les dictatures et la prise de conscience de plusieurs peuples opprimés, que chasser un dictateur n’est pas impossible.
Les indignés se caractérisent par le fait que leurs contestations se manifestent en dehors des partis politiques qu’ils considèrent à juste titre comme faisant partie d’un système corrompu, de l’establishment… et c’est bien le cas au Congo-Brazzaville pour le MCDDI des enfants KOLELAS, de l’UPADS des Moukoueke, Tamba Tamba, Ngamassa…qui sont les complices de Sassou Nguesso.
Dans notre pays le Congo-Brazzaville et je ne le dirai jamais assez, notre salut ne viendra pas des organisations politiques, mais de la prise de conscience des populations et de la force citoyenne.
C’est dans cette optique qu’un Congolais âgé de 31 ans, Amedé Deleau Loemba projeta d’organiser une manifestation pacifique à Pointe-Noire pour dénoncer l’insalubrité, la dégradation des routes, les inondations de la ville à chaque pluie diluvienne, mais surtout les détournements de fonds des autorités municipales de l’équipe du maire de Pointe-Noire Roland BOUITI VIAUDO et préfectorales représentés par Honoré PAKA.
La suite, pas ou peu de Congolais la connaisse, le printemps arabe est passé par là avec des révoltes populaires qui entraînèrent les chutes des dictateurs Ben Ali de la Tunisie et Osni Moubarak d’Egypte.
Un dictateur averti en vaut deux. La DST « police politique » de Sassou Nguesso dirigé par le Colonel OBARA kidnappa Amedé Deleau Loemba en mars 2011 à Pointe-Noire et il fut ensuite transféré en avril 2011 à Brazzaville toujours dans les geôles de la DST, où il est torturé physiquement à l’électricité et psychologiquement par des simulations d’exécution en lui pointant un pistolet à la tête avec pour chef d’inculpation « l’atteinte à la sûreté ».
De nos jours, il croupit à la maison d’arrêt de Brazzaville, où il est incarcéré arbitrairement et sans jugement depuis huit mois.
Si nous les Congolaises et les Congolais ne nous mobilisons pas pour notre frère Amedé, ce que nous n’avons pas le droit de faire, il risque d’en mourir pour n’avoir voulu que le bien-être de tous, c’est à dire une existence convenable pour chaque Congolais.
Depuis le 20 octobre 2011, le brave Amedé Deleau Loemba a commencé une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention et sa santé se dégrade considérablement.
Il ne demande qu’à être jugé, mais les autorités judiciaires congolaises qui reçoivent les ordres du pouvoir politique ne le souhaitent pas, craignant de faire de son procès une tribune politique.
Le pouvoir judiciaire congolais a donc décidé de ne pas instruire son dossier qui devrait l’être par le sinistre juge d’instruction Monsieur ITOUA PRIVAT, celui-là même qui instruisit et signifia en 2009 à MATHIAS DZON, ANGE EDOUARD POUNGUI et d’autres responsables politiques, l’interdiction de quitter le territoire national suite au hold-up électorale des présidentielles de 2009.
Dans tous les cas, notre frère Amedé n’est pas en mesure de payer les honoraires de son avocat « dont je ne communiquerai pas le montant », j’ai cité Maître Ambroise Malonga, le président de la convention des républicains, parti politique se déclarant de l’opposition.
Pour terminer, je me dois de transmettre le message de notre frère Amedé Deleau Loemba au peuple congolais d’abord, mais aussi à la communauté internationale.
Aux responsables des partis politiques tous azimuts :
Si les partis politiques ne sont pas en mesure de défendre la liberté individuelle d’un seul citoyen, comment imaginer qu’ils défendent ceux du peuple congolais ?
Aux Congolaises et Congolais de la diaspora et ceux du pays :
Mon seul péché aux yeux du gouvernement du Congo-Brazzaville a été de demander un Congo uni et prospère pour tous, une justice impartiale au service du peuple et la dénonciation des malversations financières de nos dirigeants qui sont la cause de notre misère socio-économique.
Dans ce combat entre David et Goliath, seul notre seigneur Jésus Christ le fils de Dieu sait de quoi sera fait demain et s’il m’arrive un événement malheureux, que la jeunesse congolaise ne se décourage pas et continue le combat pour la justice et la liberté.
Je ne vendrai jamais au plus offrant ma probité et mes convictions profondes et s’il faut que je me sacrifie pour mon pays, je le ferai !
L’heure n’est plus à l’indignation sans action pour se donner bonne conscience, mais à la mobilisation générale pour exiger au gouvernement de Brazzaville la libération sans condition de notre frère Amedé Deleau Loemba car sa place est auprès de sa famille et non en prison.
Par la même occasion, nous demandons la libération de tous les autres prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles privées de Brazzaville.
Les congolaises et les congolais, ainsi que toutes les personnes de bonne volonté qui souhaitent aider Amedé Deleau Loemba peuvent envoyer un mail à l’adresse suivante :minguabiango@gmail.com
Mingua mia Biango
président du cercle de réflexion pour des idées nouvelles