Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.
Depuis 1997, le Congo connaît la pire période de son existence politique en tant que république. A des ressources immenses, correspond curieusement une misère incommensurable de la majorité des Congolais frappés désormais de famine.
Nous l'avons dit et nous le redisons : une société change d'en-haut d'abord. Il nous faut au préalable faire évoluer la superstructure politique avant d'espérer en tirer les bénéfices infrastructurelles et sociétales. Ceux qui ont lu Schumpeter savent qu'il a dit que les idées évoluent moins vite que l'environnement physique qui nous entoure. Aussi lentes que soient les mutations sociales, si nous savons les provoquer ou les susciter, elles finissent par se produire. Il n'y a pas de raison qu'un jour, en Afrique en général et au Congo en particulier, que les choses ne changent pas : il suffira que nous changions pour cela, dans nos esprits, dans notre façon d'appréhender la vie en commun, la société, les relations humaines. Et nous avons des solutions : il nous suffit de regarder vers notre passé et au-dedans de nous pour se remémorer que l'âme noire véritable est altruisme, générosité, solidarité, partage, don de soi, grégarité, primauté du groupe sur l'individu, vie humaine placée au sommet de l'importance. Bref, nous avons évoqué sans le nommer le kimuntu-bomoto.
Si d'aventure les choses venaient à bouger dans le bon sens au Congo-Brazzaville, serons-nous prêts à relever les défis de demain afin d'établir un système social véritablement démocratique ? Prenons-nous la peine de prévoir les changements nécessaires qui feront de notre pays un espace vital où il fasse bon vivre ? Oui, il faut contester, dénoncer l'arbitraire, l'injustice, la violation des droits élémentaires, la négation des droits de l'homme, la gestion économique calamiteuse du régime Sassou & Nguesso mais il faut déjà envisager dès à présent les institutions de demain : l'armée, la justice, la santé, l'école, la démocratie en exergue, la solidarité sociale, l'économie, etc.
Nous avons décidé depuis un moment de nous rapprocher de nos frères. D'abord, les civils, enfin les soldats dont le nombre est estimé à plusieurs milliers en exil. La démocratie, dans le contexte militaire ethnisé actuel, ne peut être viable dans notre pays : l'armée est structurée de façon à ce que le pouvoir reste à jamais au nord du pays - entre les mains d'un clan.Une armée ethnisée totalement aux ordres de Denis Sassou Nguesso plante le décor d'une dictature qui a créé les conditions de l'emporter - quoi qu'il se passe - sur la démocratie. Une dictature incarne un système violent, oppressif, répressif, avec son armée (hommes en armes obéissant à une autorité unique : le monarque), sa justice injuste, un Etat totalement déconnecté du peuple ayant transformé les droits de tous en privilèges ethnorégionaux de quelques-uns, une administration totalement sous contrôle, enfin une économie entièrement entre les mains d'étrangers et des membres du clan au pouvoir.
Nous ne pouvons demain restaurer la démocratie sans réformer l'armée et sans établir une vraie justice. Et, à ce propos, il faut discuter avec les soldats et les juristes. Quelle armée, demain ? Quel traitement pour tous nos militaires en exil ? Quelle justice en corrélation avec les institutions démocratiques ? Toutes ces questions doivent être évoquées en amont si nous ne voulons pas être broyés par le système. Ils ont l'argent, des puissants complices qui se repaissent de nos richesses, tiennent l'armée ainsi que tous les ressorts du pays. Si l'histoire était une équation mathématique parfaite, rien ne nous permettrait d'espérer le moindre renversement des choses. Cependant, c'est mal connaître la nature humaine éprise de justice et de liberté.
Le Lion De Makanda consulte actuellement officiers et sous-officiers en exil pour trouver des réponses à ces questions : les militaires sont des hommes de terrain rompus à la recherche de solutions pratiques. Il réunira les officiers et sous-officiers en exil qui émettront le voeu de se joindre à lui pour un travail à huis clos dans un endroit secret afin d'arrêter une stratégie ou éventuellement mettre sur pied une organisation ad hoc.
Ensuite, viendra le tour de tous les juristes congolais à l'étranger : il faudra aussi préparer la réforme de la justice qui devra être le socle même de la nouvelle démocratie restaurée. Il est évident que notre (in)justice actuelle ne répond pas au critère d'indépendance nécessaire au succès d'un environnement démocratique véritable. Nous dressons actuellement la liste des officiers et sous-officiers congolais en exil. Ensuite, nous nous pencherons sur le listage des juristes congolais à l'étranger.
Pour vaincre un système, il faut en modifier le coeur, le moteur, en lui substituant un neuf, en évincer les hommes qui en incarnent l'esprit et les objectifs et injecter un nouvel esprit social. C'est un travail difficile, un challenge à la hauteur de l'ambition d'un nouveau Congo qui regardera demain les Congolais en face au lieu de lui tourner le dos. Nous avons envie d'en faire le pari et cet idéal plus grand que ma petite personne m'habite comme une passion dont je ne pourrai me défaire...