Nous vous avons dit : "2016, l'inconnu !" pour reprendre ce qui se dit dans l'ombre des salons feutrés du pouvoir sous des litres de whisky, de vodka et de champagne au citron arrosant des plats épicés de ngoki et de mabokés au poisson-chat. Les surprises sont au rendez-vous dès 2014. Lorsqu'un pays fonde son économie sur le pétrole et que le prix du baril baisse brusquement de 30% sur les marchés internationaux, la tension économique augmente de façon spectaculaire. Les tours jumelles près de la LCB à Brazzaville ont vu leurs travaux s'arrêter faute de financement et ce n'est pas le seul chantier à l'arrêt puisqu'un ami me rapporte que les travaux de construction de l'immeuble du ministère de l'intérieur à côté du CCF (Centre Culturel Français) de Brazzaville sont aussi à l'arrêt... Deux proches De Christel Denis Sassou Nguesso, tous deux transfuges de COTRADE avec leur chef "KIKI", venus poursuivre leur oeuvre de mafieux à la SNPC, Aimé Ngoya, petit-frère de Guy Ngoya et Achille Ondélé (l'homme à tout faire de Kiki) sont aux arrêts à la Direction Générale de la Sécurité pour une affaire de détournement de deux cargaisons de pétrole. Comme ils sont tous des mafieux et que Sassou marche au sentiment, Kiki lui fera certainement lâcher prise. Cependant, c'est la première fois, s'étonnent les Brazzavillois, que des membres du système sont aux fers pour cause de détournements. Denis père aurait dit à Denis fils de faire le ménage autour de lui. Il faut que ça brille comme du Christel ! En effet, ça tombe en pleine période de vache maigre. Pas de chance ! Les entrées d'argent au Trésor Public se raréfient. De nombreuses sociétés étrangères plient bagage.
Sur le plan politique, le Burkina Faso vient de réussir la première révolution de rue d'Afrique obsidienne. Dans la foulée, Paul Kagamé vient d'annoncer qu'il va lâcher le pouvoir au Rwanda. S'il s'en va, son "cheval de Troie" en RDC, le premier Rwandais Congolais, ira dépenser ses quinze milliards de dollars ailleurs. Au Togo, les esprits s'échauffent. Denis Sassou Nguesso, qui espérait changer la constitution du 20 janvier 2002, ne sent pas un soutien franc venir de son propre camp ; certains membres de son clan ont déjà mis leurs familles au vert à l'étranger. Le PCT, même SON PCT n'a pa été capable de lui apporter un soutien franc et massif lors de la réunion du 7 novembre 2014 à Brazzaville.
Jacques Soudan a essayé d'intimider Clément Mierassa dont la maison a été mise à sac et Parfait Kolélas au cours d'une interview mais les deux n'ont pas cédé et se sont montrés intransigeants et déterminés. Madame Soudan est venue à la rescousse en affirmant que le Congo n'était pas le Burkina Faso certes mais nous au Congo avons été les premiers à pousser un président à la démission le 15 août 1963 en la personne du président Fulbert Youlou. Le Burkina se réveille en 2014 et nous disons : tant mieux pour nos frères de ce pays. Conclusion, chère madame, la politique d'intimidation semble ne pas apporter les résultats escomptés puisque le peuple congolais ne se laissera pas faire et personne ne peut prédire à l'avance ce que fera le peuple face à une décision inique.
Sassou a donc changé de tactique avec Parfait Kolélas en allongeant 6 milliards de francs cfa, une opération corruptive dénoncée par la Lettre du Continent. Lorsque ce dernier a voulu porter plainte, il a appris que l'informateur de la LC n'était autre que le Général (devinez)... Ca vous dégonfle illico un projet de plainte. Pourquoi le régime frotte le dos de Parfait Kolélas avec des milliards tout en lui jetant des peaux de banane sur la route de sa renommée ? Parce que le président du MCCDI serait en entente avec le RDD pour créer une alliance rénégate au sein du système et torpiller le PCT le moment venu.
Toute cette situation ne promet rien de bon. Obara, Ndenguet et les autres affûtent le baston. Ils sont prêts : véhicules blindés, gilets pare-balles, hélicoptères de combat, etc. Tout ça ne suffit pas : Denis Sassou Nguesso préfère compter sur ses mercenaires en dernier ressort. Il lui faut créer une situation de troubles pour rendre le pays ingouvernable Le plan du faux coup d'Etat étant démasqué, Bouya et les autres tenants du maintien de Sassou au pouvoir doivent trouver autre chose.
Les hommes en armes, policiers, gendarmes, soldats, sont en rogne. On se demande ce qui va se passer ce 30 novembre 2014, vu que certains soldats ont porté des réclamations (lire l'article concerné). Espérons juste qu'ils ne donneront pas à Sassou le prétexte constitutionnel de mettre le pays en coupe réglée, la constitution stipulant qu'en cas de crise...