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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 11:51

Imaginez l'importance d'une ressource qui produit à elle seule plus de 90% de la richesse d'Etat. C'est donc une ressource essentielle, vitale pour la nation, pour l'Etat. Il serait anodin ou injustifié de se demander à qui elle appartient puisque la réponse semble toute trouvée mais c'est là que vous aurez tort de ne pas vous accorder la peine de cette interrogation. La propriété est une donnée qui peut simplement être tacite, implicite mais dans le domaine des échanges internationaux, la propriété EST juridique et DOIT être juridique et nous nous demandons même si le Congo a un texte qui établit son droit de propriété sur ses ressources principales et stratégiques. Si lors des indépendances factices, il a par exemple été signé que les ressources minières ou autres sont la propriété ou doivent exclusivement être exploitées par la France, on se heurte à un vrai problème. Nous ignorons tout des accords bilatéraux qui existent entre la France et le Congo depuis 1960, soit plus de 50 ans !


La propriété et son aliénation sont à la base du capitalisme où le travailleur a été dépossédé du produit de son travail - ce qui rend possible une accumulation gigantesque pour quelques-uns, des individus qui sont parfois plus puissants que des Etats - ce qui n'est pas normal. L'importance de savoir à qui appartient le pétrole vient du fait que celui à qui il appartient a le droit de jouir des devises générées par sa vente ou sa commercialisation et celle-ci (jouissance) doit être à la hauteur de la propriété et des richesses produites. En effet, si le Congo ne possède par exemple que 17%  de son pétrole, il ne pourra pas en jouir au-delà et il se posera la question de savoir pourquoi 83% de cette ressource capitale lui échappent. La question de la transparence dans la gestion de la ressource pétrolière est primordiale puisque l'or noir est notre principale source de revenus au niveau étatique et tout contrat établi avec des firmes étrangères ne peut être signé que DANS NOTRE PROPRE INTERET qui doit dépasser de loin l'intérêt de ceux qui viennent l'exploiter. Or, ce n'est pas ce à quoi on assiste ! L'Etat trahit donc le peuple et cela est passible de haute trahison puisque les intérêts de toute la nation sont sacrifiés ; tôt ou tard, il faudra que Denis Sassou Nguesso et son clan en rendent des comptes.


A qui appartient donc le pétrole ? Si vous répondez : "au peuple congolais", un petit malin pourrait vous rétorquer : " pourquoi ce fameux peuple congolais n'en jouit pas  comme s'il appartenait à Denis Sassou Nguesso seul, lui dont la fortune ne cesse d'enfler au point d'en faire de loin l'homme le plus riche du monde ? " Et surtout, pourquoi ne lui rend-on pas compte, à ce peuple, de ce qui lui appartient puisque le pétrole est géré en toute opacité par le clan au pouvoir ? D'ailleurs, qui doit gérer le pétrole congolais ? Question évidente ? Pas du tout ! Une ressource nationale doit être gérée par le ministère de tutelle ; or dans le cas du Congo, la SNPC est une compagnie privée à la solde du clan Sassou&Nguesso et à lui seul. La création même de cette entité où l'on retrouve au sommet le fils du chef de l'Etat Christel Sassou Nguesso et son neveu Denis Gokana est une violation de la Constitution du Congo qui fait de cette ressource une ressource stratégique. Posséder une richesse et ne pas en jouir est une contradiction qui ne peut s'expliquer que par une double conspiration : d'un côté le complot franco-étato-maçonnique et de l'autre, le complot étato-clanique qui se distribue le reste des dividendes pétrolières non négligeables qu'on lui retrocède. Il est clair que lorsqu'on est propriétaire d'un bien, il vous revient d'en fixer les règles de commercialisation à votre intérêt et non à vos dépens.


Allons plus en profondeur : le pétrole dormait depuis des millénaires sous le sol de nos ancêtres qui n'en ont jamais eu conscience et d'autre part même si c'était le cas, ils ne possédaient pas la technologie pour l'exploiter puisque notre réseau industriel est le plus pauvre du monde. Néanmoins, c'était leur ressource. Au niveau du droit capitaliste, une ressource appartient à celui qui en paye les frais d'exploitation - de sorte qu'un africain a eu raison de dire que ceux qui ont fait le meilleur investissement de leur pétrole en Afrique sont ceux qui ne l'ont pas encore exploité car ils pourront en discuter les dividendes au meilleur offreur et au meilleur prix ! Les Occidentaux viennent donc exploiter des richesses en ayant au préalable mis des ersatz d'Etats qui ne font en fait que prolonger la colonisation dont le but était le pillage systématique à grande vitesse des richesses africaines. Il faut donc modifier cette réalité juridique en excluant toute possibilité à une société étrangère de venir imposer un contrat à son seul ou à son plus grand avantage. Tout se passe comme si le Congo possédait un bananier dont le régime de bananes appartiendrait à la France et quelques doigts de bananes à l'Etat, c'est-à-dire, à Denis Sassou Nguesso et à son clan.


Voilà une ressource qui entre dans l'élaboration du budget national à hauteur de 50 dollars le baril alors que ce dernier culmine désormais à 120 dollars ! Si le pétrole appartenait vraiment au peuple congolais, il verrait les surliquidités produites par le surplus de 70 dollars le baril venir éponger la misère du peuple mais nous savons tous que nous ne verrons jamais la couleur d'un seul dollar de surliquidité. Si notre système étatique est mauvais et c'est le cas, il faut le transformer de fond en comble. L'Etat a été privatisé par Denis Sassou Nguesso de sorte qu'il ne représente plus les intérêts du peuple congolais qu'il feint de représenter mais bien un clan venu des bords de l'Alima et leurs affidés. Sassou prend les dividendes du pétrole et laisse la dette au peuple congolais.

Il faut noter que si tout développement nécessite une accumulation des capitaux, l'Afrique souffre de ce que les ressources détournées par les nationaux ne constituent aucunement un capital réinvesti dans le pays pour le développer mais c'est de l'argent qui croupit dans dans des banques étrangères qui ont vite fait de le multiplier et de développer leurs pays.


Les Indiens de l'Amazonie se battent désormais collectivement contre l'exploitation pétrolière qui souille leurs rivières en les polluant. Ils parviennent même à gagner des batailles dans la mesure où ils commencent grâce à l'aide de certains avocats à détenir des titres de propriété sur leur espace vital. Et ils ont même compris que la pollution aux hydrocarbures d'une seule source pouvait entraîner la pollution de plusieurs autres rivières et fleuves liés par des liens de ruissellement et d'alimentation. Au Congo, la donne est différente puisque le peuple est représenté par un Etat, une Ethnie-Etat d'une protonation ou nation rudimentaire totalement extravertie au service de la France et des puissances du monde comme la Chine, entre autres. C'est donc cet Etat qui doit parler "intérêts" au nom du peuple, pour le peuple afin de faire valoir ses droits sur son pétrole, son bois, son or, son diamant, etc. Hélas, cet  Etat-Classe est totalement déconnecté du peuple et ne se préoccupe que de ses propres intérêts de sorte qu'il accepte de recevoir  quelques dividendes au rabais, dividendes dont il ne reverse que des miettes au peuple tout entier.


Tout se passe comme si le pétrole congolais appartenait à TOTAL-ELF FINA parce qu'il l'exploite et qu'il donne quelque menue monnaie à l'Etat qui lui-même ne reverserait au peuple que des miettes. C'est là la principale aliénation à corriger au plus vite car lorsqu'il n'y aura plus de pétrole, TOTAL ira voir ailleurs. Nous savons que le gouvernement clano-étatique de Denis Sassou Nguesso ne prévoit absolument pas l'après-pétrole. Déjà qu'il ne fait rien au présent...


SOLUTION : il faut reconsidérer un rapport qui désavantage doublement le peuple congolais : 1°) en nationalisant le pétrole et en excluant tout intermédiaire entre cette ressource et le marché 2°) en chassant la dictature qui ne fait que servir les intérêts du clan Sassou&Nguesso. 3°) En attendant, le peuple congolais doit exiger la plus grande des transparences sur les revenus pétroliers qui sont les revenus principaux de l'Etat et du pays  4°) Il faut faire en sorte que lesdits revenus profitent au pays par des infrastructures, par une politique intelligente d'industrialisation, par des soins de qualité, un tissu universitaire efficace, une politique de l'emploi ambitieuse.

Si nous n'avons pas la technologie pour extraire et raffiner le pétrole, nous pouvons cependant l'obtenir en l'achetant. Rien n'empêche le Congo de former ses propres ingénieurs et d'exploiter lui-même son pétrole comme le fait le Vénézuela. La propriété sur nos ressources doit être réactualisée car l'Etat-classe au sommet duquel trône le gouverneur noir Denis Sassou Nguesso ne représente ni ne défend les intérêts du peuple congolais qui doit exiger plus de transparence et de la part des sociétés pétrolières et du pseudo-Etat qui le représente avant tout simplement d'en instaurer un qui soit véritablement le garant des intérêts de TOUS les citoyens du Congo.

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commentaires

J
<br /> <br /> congo BrAzzAvIlle<br /> <br /> <br /> le pétrole ne coule<br /> <br /> <br /> pAs pour les pAuvres<br /> <br /> <br /> Avant–propos 3<br /> <br /> <br /> « Insiste à temps et à contre-temps » 4<br /> <br /> <br /> Pétrole, mal développement,<br /> <br /> <br /> conflit armé et dictature 5<br /> <br /> <br /> Pétrole et revenus pétroliers au Congo :<br /> <br /> <br /> état des lieux 7<br /> <br /> <br /> Richesse pétrolière et misère humaine 9<br /> <br /> <br /> L’évaporation des revenus pétroliers du Congo 10<br /> <br /> <br /> L’écrasante dette congolaise 13<br /> <br /> <br /> Les initiatives positives 15<br /> <br /> <br /> L’action de la société civile 17<br /> <br /> <br /> Recommandations 20<br /> <br /> <br /> LEX IQUE 21<br /> <br /> <br /> POUR ALLER PLUS LO IN 22<br /> <br /> <br /> BIBLIOGRAPHIE 22<br /> <br /> <br /> SOMMAIRE<br /> <br /> <br /> PHOTO DE COUVERTURE : L. CHARRIER – MYOP / S.C.<br /> <br /> <br /> AvAnt-propos<br /> <br /> <br /> p<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> ourquoi un nouveau document sur la gestion du pétrole au<br /> Congo<br /> <br /> <br /> huit ans après la publication de la plaquette «<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour qui Coule l’or<br /> <br /> <br /> noir ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> » ? Celle-ci avait été publiée au moment où se lançaient<br /> les<br /> <br /> <br /> activités de plaidoyer au Congo sur le pétrole par nos partenaires<br /> <br /> <br /> de la coalition ‘Publiez Ce Que Vous Payez’, au sein de laquelle<br /> <br /> <br /> l’Eglise est fortement impliquée par le biais de la Commission Justice<br /> <br /> <br /> et Paix de Pointe Noire. Depuis, beaucoup d’éléments ont évolué avec<br /> <br /> <br /> plus ou moins de bonheur et même si la manne pétrolière ne permet toujours<br /> <br /> <br /> pas un réel développement du pays, il semblait important, aux yeux de nos<br /> <br /> <br /> partenaires congolais et du Secours Catholique, d’approfondir cette problématique<br /> <br /> <br /> et de faire état des changements, lents mais réels, survenus depuis 2003.<br /> <br /> <br /> Comme cela est développé dans ce document, sur de nombreux sujets liés<br /> <br /> <br /> au développement des pays africains, le Congo constitue, malgré quelques<br /> <br /> <br /> avancées, un cas d’école, un mauvais exemple criant : corruption, répression,<br /> <br /> <br /> carences de la gouvernance démocratique, paradoxe de l’abondance<br /> <br /> <br /> des ressources, dette odieuse, rôle des puissances étrangères comme la<br /> <br /> <br /> France et des multinationales, etc…<br /> <br /> <br /> L’engagement du Secours Catholique dans de nombreuses thématiques de<br /> <br /> <br /> plaidoyer vient en grande partie de l’interpellation des partenaires congolais. Le<br /> <br /> <br /> courage qu’ont eu les évêques du Congo en 2002 en brisant le tabou de la gestion<br /> <br /> <br /> des revenus pétroliers au Congo nous a obligé –de façon tout à fait consentante<br /> <br /> <br /> – à soutenir cet engagement et à le porter en France et en Europe, notamment<br /> <br /> <br /> en rejoignant la campagne internationale Publiez Ce Que Vous Payez et en<br /> <br /> <br /> devenant le chef de file de la plateforme française. Ce partenariat de plaidoyer<br /> <br /> <br /> sur le Congo a également amené le Secours Catholique à s’impliquer fortement<br /> <br /> <br /> dans les initiatives visant à réformer la politique de la France en Afrique du fait du<br /> <br /> <br /> rôle important de la France et de la compagnie Total dans les affaires du Congo.<br /> <br /> <br /> Tout en tentant d’expliquer le système de mauvaise gestion du pétrole au<br /> <br /> <br /> Congo, ce document met en avant les initiatives positives et les facteurs<br /> <br /> <br /> d’espoir pour que l’argent de l’or noir coule également pour les populations<br /> <br /> <br /> les plus démunies.<br /> <br /> <br /> Ce combat pour la transparence fait partie intégrante des dynamiques de<br /> <br /> <br /> renforcement des organisations de société civile afin de permettre un contrôle<br /> <br /> <br /> citoyen sur l’action des pouvoirs publics, élément essentiel de l’Etat de droit<br /> <br /> <br /> et de la gouvernance démocratique.<br /> <br /> <br /> François SOULAGE<br />  <br /> <br /> Président national du Secours Catholique<br /> <br /> <br /> 3<br /> <br /> <br /> congo BrAzzAvIlle : le pétrole ne coule pAs pour les pAuvres<br /> <br /> <br /> « InsIste à temps<br /> <br /> <br /> et à contre-temps »<br /> <br /> <br /> (2 tIm 4,2)<br /> <br /> <br /> C’est ainsi qu’il faudrait percevoir et recevoir le message de cette plaquette<br /> <br /> <br /> rééditée après une première publication datant de huit années.<br /> <br /> <br /> La question du pétrole a fait l’objet d’une réflexion pastorale profonde de<br /> <br /> <br /> la part de l’Église qui est au Congo et en Afrique Centrale, eu égard à la<br /> <br /> <br /> situation de grande pauvreté qui, paradoxalement, caractérise la population<br /> <br /> <br /> habitant cet espace «<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> quasi maudit où coule l’or<br /> noir.  »<br /> <br /> <br /> Il s’agissait d’interpeller nos dirigeants sur l’enjeu humain, et donc moral,<br /> <br /> <br /> d’une telle situation. «<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> L’Eglise, en effet n’est indifférente à rien de<br /> ce qui,<br /> <br /> <br /> dans la société, se choisit, se produit, se vit, à la qualité morale, c’est-à-dire<br /> <br /> <br /> authentiquement humaine et humanisante de la vie sociale (…) La société<br /> <br /> <br /> avec tout ce qui s’y réalise, concerne l’homme qui est<br /> <br /> <br /> <br />
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