S'il suffisait de se retrouver autour d'une table, de boire du Champagne en mangeant des langoustines pour sauver les forêts, il y a très longtemps que l'on aurait stoppé la descente aux enfers du climat - encore que cela ne présage en rien de la pollution industrielle qui ne dépend pas des forêts qui captent le carbone. Certains ont compris que le monde s'achemine vers une ineptie qui ne s'explique que par l'élasticité du capitalisme à s'extirper de toutes les situations compliquées qu'il crée lui-même tout en essayant de toujours en tirer profit comme celui qui après vous avoir vendu un vaccin pour une maladie que vous n'avez pas, vous l'inoculerait par ledit vaccin afin de vous vendre la panacée qu'il aura préparée à l'avance. On s'achemine vers un droit à polluer payant : je pollue trop en Europe ; je vais acheter le droit de polluer là où la pollution est encore très basse. Le fonds carbone est une dérive capitaliste grave. Je vous parie que Sassou, au nom de l'industrialisation, accueillera les activités les plus polluantes de la planète comme l'agriculture industrielle aux pesticides et à l'azote qui finira par polluer touts nos cours d'eau. Suivez bien l'actualité...
Sassou organise au Congo du 29 mai au 4 juin 2011 un sommet sur les trois grands bassins forestiers du monde afin de les sauver. En fait, nous avons déjà démontré que l'on ne sauvera pas les forêts mais Sassou veut recevoir sa part d'argent dans la gestion des forêts comme un droit à couper de plus en plus car on n'a pas arrêté de déforester à la tronçonneuse depuis treize ans et d'ailleurs, les membres du clan au pouvoir eux-mêmes s'offrent des hectares pour exploiter le bois qui coûte cher - même au Congo. Sassou ne s'est jamais préoccupé du sort des forêts si ce n'est pour satisfaire sa cupidité. Aujourd'hui, il veut juste saisir l'opportunité de s'oxtroyer un gros pactole facile au nom de la sauvegarde de la forêt. A-t-il déjà demandé à ceux qui rasent nos forêts de reboiser ? Bien sûr que non ! Quand il parle de l'eucalyptus, c'est pour ensuite couper et vendre et plus rien ne pourra pousser là où on a au préalable planté des eucalyptus. J'ai déjà disserté là-dessus.
Le Congo n'a pas développé le tourisme depuis toutes ces années et cela ne vous dit rien ? Regardez ce qu'il fait dans la Cuvette-Ouest : il ouvre des routes pour transporter le bois que sa fille Cendrine va exploiter et transformer sur place car il a prévu de transformer le bois sur place en installant une scierie industrielle. Privée ? Etatique ? Privée ! Avec quel argent ? L'argent public ! C'est en cela que vous sauverez les forêts ? Vous dites une chose et vous faites exactement son contraire - tout en cherchant à empocher l'argent des capitalistes qui veulent se donner bonne conscience ! Sassou ne se préoccupe que d'une chose : l'argent, l'argent, l'argent. Si la forêt ne lui rapportait rien, il ne s'en préoccuperait pas. Lisez ses discours et vous verrez qu'il essaie de capter sa part des subsides que les banquiers et les Etats vont déverser sur des pays comme les deux Congo pour la conservation du bassin du Congo. En fait, Sassou sait que dans cinquante ans, le Congo sera inscrit dans les zones semi-désertiques parce qu'il aura perdu une grande partie de sa couverture végétale.
Qui vient déforester chez nous ? N'est-ce pas les Français, les Chinois, les Malaysiens, etc. ? J'aimerais qu'on me dise comment un billet de banque qui nécessite qu'on abatte un arbre pour le fabriquer peut sauver une forêt ! L'argent accroîtra au contraire la destruction des forêts du bassin du Congo : avec cet argent, ils achèteront des tracteurs, des véhicules poids-lourds, des tronçonneuses et feront l'inverse de ce qu'on leur demandera.
Je connais même un célèbre philosophe français qui s'est enrichi en investissant dans l'exploitation du bois dans les forêts congolaises... Ils s'enrichissent en ruinant les forêts et le climat et ceux-là mêmes qui tiennent des tracteurs et des tronçonneuses vous parlent de sauver les forêts ? Ils seraient crédibles s'ils arrêtaient de détruire les forêts. Ce n'est pas en parlant, en mettant l'argent dans les poches de Sassou qu'on sauvera les forêts congolaises. Et avec ça, on accuse les paysans au lieu d'indexer les vrais coupables qui s'enrichissent en déglinguant le climat par la destruction de nos forêts. Nous estimons que si l'on veut sauver les forêts des trois bassins, pourquoi ne les proclame-t-on pas patrimoine mondial comme certains vieux châteaux ? Si ces forêts ont une importance mondiale en influant sur le climat de toute la planète, ne méritent-elles pas de figurer au patrimoine de l'humanité avec tout ce qu'elles contiennent ? A un mal radical, un remède de cheval.
Pendant que les 500 invités vont venir boire et manger, des okoumés, de limbas, irokos et autres seront coupés loin de toute surveillance. Alors, à quoi servent ces discours ? Il y a un proverbe qui dit : "Lorsqu'un homme a soif, ne vous contentez pas de lui parler des rivières et des fleuves. Taisez-vous et donnez-lui un verre d'eau..."