Pour le Président Sassou Nguesso « Nul n?a le droit d?évoquer la violence au moment où l?on parle de dialogue et de recherche de consensus ». Le Président congolais Denis Sassou Nguesso a lancé mardi une mise en garde contre tout recours à la violence à moins de deux mois du premier tour des élections législatives, a rapporté mercredi la radio nationale. « Il ne doit plus avoir de violence dans notre pays.
Il faut créer des conditions véritables de paix dans tous les départements de notre pays, a-t-il dit lors d'une rencontre publique à Mouyondzi (150 km au nord-ouest de Brazzaville) avec les fonctionnaires et les chefs traditionnels lors d'une tournée dans le Sud-Ouest. "J'entends des groupuscules politiques parler de violence pour détruire ce qu'on a construit.
Si nous avons des contradictions, nous devons trouver des solutions par le dialogue et par la loi", a dit le chef de l'Etat congolais sans désigner ces "groupuscules". "Nul n'a le droit d'évoquer la violence au moment où l'on parle de dialogue et de recherche de consensus", a-t-il insisté.
Le Président congolais s'est par ailleurs félicité de la récente décision du pasteur Frédéric Bintsangou, dit Ntumi, de transformer son mouvement rebelle, le Conseil national de la résistance, en un parti politique baptisé Conseil national des républicains (CNR). Il a toutefois indiqué que la reconnaissance de ce parti était suspendue au ramassage et à la destruction des armes des ex-miliciens "ninjas" de M. Ntumi. "Nous ne pouvons pas cette fois accepter que les élections législatives ne se déroulent pas sur l'ensemble du département du Pool", a estimé M. Sassou Nguesso.
"Il faut que le mouvement de M. Ntumi remette ses armes et donc renonce à la violence pour être consacré comme parti, parce qu'un parti politique n'est pas une organisation armée", a-t-il ajouté. Les législatives de 2002 ne s'étaient déroulées que dans 6 des 14 circonscriptions du Pool (sud-ouest) en raison de la guerre civile qui y a opposé les miliciens "ninjas" à l'armée gouvernementale de 1998 à 2003.
Le Président Sassou Nguesso devait achever mercredi sa tournée régionale de trois jours dans le département de la Bouenza, qui fut l'un des fiefs de l'ex-Président Pascal Lissouba et de ses miliciens "cocoyes" pendant la guerre civile qui l'amena au pouvoir en 1997. Cette visite intervient à deux mois du premier tour des élections législatives, programmé le 24 juin, que l'opposition menace de boycotter en raison de désaccords persistants avec le gouvernement sur l'organisation du scrutin et les compétences de la nouvelle commission électorale "indépendante".
(Ern.)
En confisquant l'organisant des élections législatives et présidentielles, comment monsieur Sassou peut-il s'étonner qu'il y ait de l'orage dans l'air dans son pays ? Comme je l'ai écrit dans un de mes articles, toutes les violences au Congo-Brazzaville ont une seule origine car elles viennent de Sassou Nguesso qui a peur de l'exercice véritable de la démocratie car il se sait mal aimé des populations du nord au sud du Congo. Il y a donc une solution pour qu'il n'y ait aucun risque de violence, monsieur Sassou : il faut que l'organisation des élections obéisse au protocole de transparence et d'équité que seule une véritable commission indépendante peut garantir. Encore une fois, Sassou stigmatise la violence potentielle en la niant car la seule violence autorisée, la seule qu'il admet est celle qui vient de lui. Or, la violence est multiforme : en affamant, en laissant les gens mourir sans soins, en condamnant sans raison, en laissant les gens boire de l'eau contaminée, Sassou pratique au quotidien des violences qui sont mortifères car elles sont réelles. Il s'agit d'une violence par omission d'action ou d'une violence illégale, tout court. A l'approche des élections, on voit Sassou multiplier des actions démagogiques dans le seul but d'obtenir une majorité à l'assemblée et d'être réélu président de la république. Nous espérons que les Congolais ne seront pas dupes. Sassou parle de "dialogue" et de "consensus". Il oublie que c'est du droit et du sens de l'équité et de la justice que peut sortir un véritable dialogue qui aboutira lui à un consensus.