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Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.

FRANCE : UNE IMMIGRATION NOIRE MAL AIMEE ?

 On vient de célébrer ce samedi 26 août 2006, en France métropolitaine,  deux tristes anniversaires : les dix ans de l'occupation de l'église Saint-Bernard par des sans-papiers et l'anniversaire de l'incendie qui a coûté la vie à de nombreux immigrés maliens, entre autres, l'année dernière.

Il faudra signaler que dans le cortège, on trouvait les évacués africains du squat de Cachan, un événement récent. En guise de rappel, l'occupation de l'Eglise Saint Bernard, il y a dix ans,  par des immigrés noirs pour attirer l'attention du gouvernement de droite à l'époque a été diffusée dans toutes les télévisions du monde, notamment l'évacuation manu militari des sans-papiers dont certains faisaient la grève de la faim par le ministre de l'intérieur Débré, l'actuel président de l'Assemblée nationale française. Quant à l'incendie qui a coûté la vie à de nombreuses personnes africaines, ce tragique événement a posé de façon brutale sur la table le problème des logements insalubres et son pendant celui des marchands de sommeil. D'ailleurs, Sarkozy a évacué le squat de Cachan prétextant l'avoir fait à titre préventif. Il faut maintenant reloger les squateurs pratiquement tous en règle et dont nombreux travaillent mais pour l'instant, les familles africaines doivent se contenter d'un gymnase. Et le froid arrive. Il faudra donc rapidement s'en débarrasser dans des hôtels de bas niveau avant de les laisser à leur sort. Et politiquement pour Sarkozy, l'affaire se corse car la rentrée scolaire arrive. En cette période préélectorale, il n'est pas trop bien perçu de taper sur les mêmes catégories de population, encore et toujours des Noirs. Au pays des droits de l'homme (de quelle couleur ?), il est bon de préserver les apparences...

  Il y a d'un côté le problème des "sans-papiers" (moi je parle de sans-droits car sans-papiers ne veut rien dire : on possède au moins un acte de naissance, un passeport, etc. Ce concept pose mal la situation de immigrés en France. Ce n'est pas une question de papier car le papier, il y en a ! Il n'en manque pas en France. C'est une question de droit et de non droit. Il y a par exemple une personne toujours assignée à résidence parmi les cinq non régularisés de l'église Saint Bernard : il possède "un papier" qui l'assigne mais pas de droits sociaux entre autres) et celui des "sans-logis". La question du logement aurait pu être résolue en France par la construction des logements sociaux mais de nombreuses communes s'y refusent, préférant payer des pénalités. Il y a trop de riches qui ne veulent pas se coltiner aux personnes. Le spectacle de la misère des autres leur donnerait mauvaise conscience... En France, on parle, on prend de bonnes résolutions mais au final, on ne fait rien. Il vaut mieux donc ne rien dire, ne rien promettre !

Empêtré dans une horrible question de régularisation partielle et partiale des sans-papiers en fonction des enfants scolarisés, Sarkozy doit regretter le geste politique de Cachan car cela risque de donner l'idée que la France n'aime pas ses immigrés noirs, ceux qui viennent des anciennes colonies et pour un fils d'immigré qui veut être président de la Républiqe française, se départir d'une partie de l'électorat immigrée car de nombreux immigrés sont devenus Français n'est pas une manoeuvre très habile. Certes en faisant un geste sur le plan des régularisations, Sarkozy veut paraître humain mais le geste est entaché d'injustice. Au premier tour, les différences se font à presque pas gran nombre de voix. Nous allons voir comment tout ceci va se dépatouiller. Il s'agira d'en régulariser 6000 pour ce qui est des sans-papiers et on peut se demander ce qui permet de fixer à l'avance ce nombre sur 30000 familles toutes origines confondues. La question de ce quota doit être un casse-tête dans les préfectures : entre des critères prédéfinis (des momes ne parlant que français, etc.) et un nombre arrêté de six mille régularisation, la correspondance n'est pas facile à faire  !

L'observation montre que les Noirs sont en avant-garde parmi les sans-logis et les sans-papiers en France, en particulier en région parisienne. On peut penser que le fait de ne pas avoir des papiers implique forcément le fait de ne pas pouvoir trouver un appartement en location mais cette vue de l'esprit s'avère fausse puisque nombreux de ceux qui squattent les appartements vides parisiens sont des Noirs en règle. Et peut-être même de nationalité française...

Si logiquement, il y a difficulté à trouver des papiers, du logement en France pour tous, il faut croire que les Noirs connaissent une difficulté plus grande que les autres. Ne soyons pas pressé de conclure à du racisme ; ça pourrait bien être un hasard, un hasard assez sélectif mais il faut croire que la France a un sérieux problème avec son immigration de couleur noire. Il y va en partie de l'ancien pouvoir colonial français face aux ressortissants de ses anciennes colonies et du stéréotype du nègre esclave. Cette représentation de l'infériorité du nègre n'est pas morte en France. Loin de là !

 Dans les amphis des facs, certains profs ne se sont jamais cachés en disant que l'Europe a été faite pour contrer l'immigration non européenne (entendez, non blanche). Hélas, en dépit de la liberté de circulation accordée aux Européens communautaires, ceux-ci ont du mal à venir colorer la France en blanc. Et les épidermes noirs qui agressent le regard du bon citoyen sont toujours là. En clair, on veut bien des immigrés tout blancs qui n'offusquent pas le regard de l'électorat front national mais les Noirs et les Arabes, ceux dont l'origine se lit facilement sur l'épiderme, là, il y a un vrai problème politique car hélas, on ne peut les blanchir !  J'ai connu un Italien ayant fui son pays où il était emprisonné qui vivait sans papier en France dans les années1990 : il n'y avait pas de différence entre lui et un bon Français de race blanche ! Rien n'incitait donc les policiers à le contrôler inopinément.

Même si on écarte les raisons raciales pour expliquer la situation des immigrés noirs, on pourrait tout de même se demander : la France a-t-elle du mal à tolérer son immigration noire ? Non, son immigration de couleur ? On pourrait rétorquer la différence culturelle plus proche entre un Français et un Italien qu'entre un Dioula et un Corse. A l'heure de l'immigration choisie, on peut se poser de nombreuses questions du genre : les Noirs déjà mal intégrés en France même quand ils sont très diplômés et Français, ont-ils une grande chance de bénéficier de cette fameuse immigration ? En effet, ceux qui se sentent bien et heureux dans leur pays, n'ont évidemment pas envie de le quitter car on immigre souvent pour chercher un mieux-être, un mieux-vivre comme les jeunes Français qui vont tenter leur chance aux Etats-Unis. Et c'est là où le bas blesse : dans l'histoire de l'humanité, on a toujours immigré, notamment pour l'immigration de masse pour rechercher un mieux-être. Cela explique que l'Angleterre, une toute petite île, ait recherché de nouvelles terres pour son surplus de population, que les capitalistes soient venus checher des matières premières en Afrique et ailleurs, etc. Doit-on cependant estimer que cette loi naturelle serait remise en question pour les Noirs dont les barques chavirent sur les côtes espagnoles et italiennes ?

 

La notion d'immigré économique est un illogisme notoire car elle est en contradiction avec la loi même de la survie qui voudrait que n'importe qui recherche un endroit où il ferait bon vivre, mieux vivre et cela dépasse la peau, l'épiderme car toute la misère du monde n'est pas que noire.

  Les vraies solutions impliqueraient et les politiques français le savent, de démocratiser l'Afrique, de nous débarrasser des dictateurs, de la développer économiquement au lieu de se contenter de nous piller. Or, à ce propos, parlant de l'Afrique, la France est le premier soutien de nos dictateurs. Par ailleurs, tout le fric détourné par les politichiens africains croupit dans les banques françaises, suisses, entre autres. Il n'y a qu'à évoquer le litige entre certains créanciers du Congo-Brazzaville et la banque du dictateur démocratiquement élu Sassou Nguesso, la BNP PARIBAS qui favorise l'éclipse des revenus du Congo vers des paradis fiscaux..

 

 

 

 

 

   D'autre part, le problème des compagnies aériennes est de faire du fric et cela importe peu de transporter des nègres en France ou ailleurs. On ne choisit pas quand il s'agit de faire du profit mais quand il s'agit de donner un travail, un logement, des papiers, on est plus regardant à l'origine inscrite malheureusement sur nos peaux anthracites.

  La politique française est empêtrée dans une contradiction cyclique : on ne peut combattre le Front National qu'en appliquant les idées du Front National, c'est-à-dire, penser les Français d'abord, légaliser la préférence nationale et marginaliser les immigrés qui engendre un sous-classe de Français nés en France mais qui vont subir les mêmes désagréments que leurs parents.

   Et l'on s'étonne que des mouvances radicales prônant la fierté noire comme le groupuscule Ka créé par le phara Kemi Sheba apparaissent en France. A notre avis, le communautarisme noir est une question de temps en France où les autres communautés ont compris le problème bien longtemps : organiser le communautarisme sans le clamer. Imaginez les immigrés noirs qui ne consomment que des produits des marchés exotiques comme certains ne vont que dans les boucheries casher ou alal, on verrait vite émerger une classe entrepreneuriale noire et avec elle un plus grand pouvoir politique et le moyen de mieux revendiquer plus de justice sociale, plus d'égalité sociale...

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