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Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.

CONGO-BRAZZAVILLE : SASSOU A-T-IL DONNE 2 MILLIARDS DE FRANCS CFA AU CHU DE BRAZZAVILLE ? NON !

  Un compatriote m'a dit ceci :" Sassou a donné deux milliards de francs cfa au CHU (Centre Hospitalier Universitaire) de Brazzaville ". Je me suis empressé de lui dire que cette façon de parler montrait combien ce frère n'avait rien compris à la politique (exercice du patrimoine de tous au nom de tous). Or, nombreux pensent comme lui et cela crée un système de fausses valeurs qui remplacent les bonnes, celles qui consistent à penser que Sassou ne donne pas au peuple congolais ce qui lui (au peuple) appartient déjà : il est plus approprié de dire que le gouvernement congolais qui a la gestion du denier public a alloué deux milliards de francs cfa au CHU de Brazzaville. En effet, un Etat gère le denier public qui n'est pas son argent pour le compte et l'intérêt de tous. Il ne donne pas ; il alloue telle ou telle somme à ceci ou cela. Sassou n'est que le chef de l'exécutif et ne possède pas de richesse que celle de l'argent qu'il a volé au peuple congolais et qu'il risque de ne pas lui rendre. Et l'on sait comment il est arrivé à ce niveau de responsabilité : en marchant sur les cadavres de 50000 de ses compatriotes, sans compter les assassinats divers, les disparitions, les enlèvements, les empoisonnements...

   Voilà donc un peuple de gens instruits ou lettrés (ce qui ne présage en rien de l'excellence de la culture de ce peuple car l'instruction n'est pas le fruit de notre propre culture mais de cours suivis dans les universités étrangères) qui ne comprend pas le sens de la politique qui part d'une aliénation (Marx, Rousseau) car la totalité du peuple ne peut pratiquement pas exercer le pouvoir car l'exercice en serait impossible : imaginez un milliard trois cents millions de Chinois ayant tous le pouvoir de décider du sort de tous les Chinois ! Une vraie cacophonie ! Il délègue donc son pouvoir à l'Etat qui a le devoir d'agir dans l'intérêt de tous et non en son propre nom et pour son propre intérêt.

   Si de telles mauvaises représentations populaires ne sont pas corrigées, Sassou apparaîtra comme un bon samaritain, lui qui n'est qu'un meurtrier et un voleur. Pourquoi seulement 2 milliards alors qu'il a dérobé 1000 milliards de francs cfa au Congo pour que cet argent échappe à ses créanciers de guerre ? Pourquoi seulement au CHU de Brazzaville alors que tous les hôpitaux de la République manquent de tout, même de la plus petite bouteille d'alcool ? Il y a un ministère de la santé qui devrait avoir un budget à ce propos. En présentant les choses comme si c'est lui seul qui faisait une bonne action, Sassou crée une illusion de bonté et il n'agit ainsi qu'en prévenance des prochaines élections : il s'agit d'envoyer un message du genre "vous voyez ? Je pense aux malades congolais !" Quand je pense à tous ceux qui meurent car les hôpitaux n'ont plus de médicaments. Quant aux 2 milliards de francs cfa, combien seront véritablement alloués à l'achat de médicaments ou à la restauration des locaux vieux de l'époque coloniale, de sorte qu'on sort plus malade à l'hôpital qu'on y était entré ? Il faut se dire que les ministres, les directeurs vont se servir. Et quand on achètera les médicaments, les médecins les détourneront au profit de leurs cliniques car dans cette cleptocratie instaurée par la souris d'Oyo, il n'y a plus de contrôle ! Le mot d'ordre semble être : "Pille, vole, qui peut !"

   Si Sassou a un geste honorable à faire à l'égard du peuple congolais, c'est de lui restituer ce qu'il lui a volé et de s'en aller du pouvoir car il est pire que la onzième plaie d'Egypte que Dieu n'a pas eu le temps d'affliger aux Egyptiens et que Sassou a inventé pour le peuple qui lui a donné la vie.

   Alors, chers compatriotes, changez de discours, changez vos représentations, éduquez le peuple pour qu'il comprenne mieux ses droits et les vrais enjeux de la politique qui ne consiste pas à voter le petit cousin de sa propre ethnie à ce seul titre. Il nous regarder aux hommes, à leurs idées, à leurs projets, à leurs idéaux car nos propres erreurs nous amènent des calamités et si l'on vote à nouveau Sassou, que ce peuple ne cherche plus : il sera son propre bourreau en donnant à Sassou le pouvoir de l'assassiner à petit feu.

  Tandis que les caisses de l'Etat sont pleines avec l'argent du pétrole, du bois et de pleins d'autres choses, que représentent 2 petits milliards de francs cfa donnés à un seul hôpital congolais ? Savez-vous que la plus grande partie de vos médecins vivent en France et sont devenus les gardes ou veilleurs de nuit de la médecine française ? En effet, tandis que le docteur français dort, le docteur congolais veille la nuit en surveillant les malades. Et ces médecins s'étonnent que leurs épouses aillent voir ailleurs ?

   Le degré de culture démocratique (la conscience des bases véritables du pouvoir plitique) du peuple congolais est encore très bas, à ce qu'il paraît car ce peuple n'a encore pris conscience de ses vrais droits et de ses vrais devoirs : la chose publique, le service public n'ont pas les valeurs qu'ils devraient avoir et, comme personne ne donne de l'importance à cette façon de voir, les détournements, le vol, le pillage paraissent normaux et quand deux milliards sont alloués au service public, on l'associe à un acte héroïque comme si Sassou, au lieu de garder cet argent pour lui, a été visité par le saint-esprit et à pensé à son "peuple" d'esclaves.

  La démocratie ne se fait pas sans douleur, sans que le peuple revendique pour lui la vraie souveraineté qu'elle a aliénée par nécessité, sans que ce même peuple ne sanctionne les hommes politiques par le vote. Que croyez-vous qui se passera si un Sassou se disait : "Quoi que je fasse, ce peuple qui a peur de moi m'élira " ? Les droits ne se donnent pas ; il faut les arracher par la force quand ils sont confisqués par ceux qui les ont pris de force, la guillotine si nécessaire (et nombreux méritent d'être guillotinés au Congo), la révolte populaire, le feu de la colère, le soulèvement violent, la grève générale, la dénonciation publique, parfois, hélas, le sang des dictateurs doit être pris. Hélas, oui ! Sans la guillotine, il n'y aurait peut-être pas eu de démocratie en France...

 

  

   

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