Deuil national » ! C’est l’ultime mot que la direction politique de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS, parti de l’ancien président Pascal Lissouba) a trouvé pour boycotter l’élection présidentielle de dimanche prochain au Congo. Dans une déclaration lue par le porte-parole de cette principale formation de l’opposition, Jacques Mouanda Mpassi, l’UPADS a indiqué que le vote du président de la république du 12 juillet était un « non événement ».
« L’UPADS appelle ses militants à considérer la journée du 12 juillet comme un jour de deuil national. La direction nationale de notre parti ne va pas cautionner cette mascarade électorale », a expliqué M. Mouanda Mpassi, ancien député national (2002-2007).
Au moment où les observateurs attendaient que ce parti de l’opposition, considéré dans les années 1990 comme la « machine électorale », donne des consignes de vote à ses militants, l’UPADS a préféré le boycott. « Il apparaît aujourd’hui aux yeux de plus d’un observateur que l’élection du 12 juillet est un non événement », a poursuivi M. Mouanda Passi, appelant ses militants à « rester debout pour reconquérir la démocratie ».
« L’UPADS appelle tous les démocrates à en faire autant, à rester chez eux, à continuer à réfléchir sur le combat d’un vrai retour à la démocratie au Congo », a lancé le porte-parole de l’UPADS.
C’était au cours d’une réunion du Front uni des partis de l’opposition que les partisans de l’ancien président Lissouba (1992-1997) ont fait cette déclaration. En juin dernier, la cour constitutionnelle statuant sur les dossiers des candidats à l’élection président, avant mis hors de course le candidat de cette formation politique, Ange Edouard Poungui, pour avoir présenté un dossier non conforme à la loi.
Depuis, l’UPADS n’attendait plus qu’à donner des fermes consignes à ses militants qui devraient voter pour des membres de l’opposition. Mais, aujourd’hui, elle vient de s’en détourner : rester à la maison à la meilleure résolution.
La décision de l’UPADS peut affecter les autres candidats de l’opposition, partis à cette élection. Au cours de cette rencontre, six candidats ont annoncé leur regroupement pour exiger au gouvernement de mettre fin au processus électoral en cours et « d’organiser immédiatement une concertation » avec les 13 candidats en lice. Cette position pourrait se durcir cette après-midi au cours d’un grand meeting de l’opposition au centre sportif de Makélékélé, dans le premier arrondissement de Brazzaville.
Nombreux de ces candidats pourraient se retirer de la course. Il s’agit de Guy Romain Kinfounsia, Jean François Tchinda Kouangou, Mathias Dzon, Clément Mierassa, Bonaventure Bavouenza Mizidy et Michel Marion Ehouango Mandzimba, tous signataires d’un document qui demande au gouvernement d’arrêter le processus électoral. Un septième, Joseph Hondjuila Miokono, pourrait les rejoindre cet après-midi dans cette démarche.