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Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.

CONGO/ETHNIE MBOCHI : ANALYSE DE LA LETTRE DES "SAGES" MBOCHIS

Voici la lettre des "sages" mbochis, l'ethnie à laquelle appartient le président de la république bananière royale du Congo, Denis Sassou Nguesso, une missive qui porte en elle les signes de la fin de règne du cobra royal et son délaissement même par sa propre tribu ; ce qui augure mal de l'avenir car en cas de conflit armé, rien ne présage qu'il obtienne encore le soutien des siens qui ne veulent plus mourir pour rien. Datée de janvier 2008, cette missive n'en est pas moins actuelle car les faits qu'elle révèle sont toujours d'actualité comme si le pire  dans la famille présidentielle était à venir... Nous commençons par vous présenter la teneur de ce texte avec ses lapsus pour montrer qu'il s'agit bien d'un document authentique qui nous apprend que la maladie d'Edith Lucie Bongo Ondimba n'est pas naturelle tandis que le cancer de madame Antoinette Sassou Nguesso est somme toute naturel, lui. La lettre se subdivise en plans : politique, socio-économique, familial. On notera que sur le plan politique, l'ethnie mbochi se veut discriminatoire vis-à-vis des autres ethnies qui ont bénéficié de la "paix sociale" selon Sassou ; ce qui amène les Mbochis à demander au président Denis Sassou Nguesso de ne plus se présenter comme président mais de laisser un AUTRE MBOCHI lui succéder. Sur le plan économique, le marasme est dénoncé - tout comme l'enrichissement des proches du clan. Quant au plan familial, nous apprenons que le président, sa femme, sa fille sont malades avec la particularité suivante : la pathologie d'Edith Bongo Omdimba proviendrait de la violation d'un interdit (allez-y savoir lequel mais nous finirons par le savoir si la rumeur ne nous a pas déjà apporté la réponse). Nous allons passer en détail l'esprit de ce document car il est important que les Congolais sachent  qu'au point de vue ethnique, les Mbochis ne sont pas prêts d'accepter la démocratie, c'est-à-dire, le verdict des urnes mais il ne s'agit ici que du point de vue de ceux qui s'autoproclament "sages" car ils semblent manquer de lucidité quand il s'agit de retrouver une véritable démocratie et c'est très regrettable. Nous allons le démontrer. Cependant, si le conciliabule duquel est sorti ce courrier adressé au président est vrai, il y a de fortes chances qu'il s'agit bien du point de vue d'une large frange ethnique proche du pouvoir - même si elle se plaint car elle insiste sur le fait que Sassou est des leurs...

La lettre commence par une erreur de structuration car la page une parle d'une "situation familiale' qui prévaut dans le pays. Ceci n'a aucun sens sauf à faire une lecture du pays comme famille. En effet, il est facile de comprendre ce que la situation politique ou économique signifie pour un pays mais la situation familiale, elle, ne concerne que la famille Sassou Nguesso. Cette confusion dénote que dans le subconscient des "sages" mbochis il y a identification de ce qui se passe au niveau familial chez les Sassou Nguesso avec ce qui se passe dans l'ensemble du pays. Ce calibrage mental montre que les Mbochis ne conçoivent pas le pouvoir au point de vue du peuple et de la démocratie mais simplement du point de vue de l'agissement d'une famille, la famille au pouvoir (page 1, ligne 2). Ce n'est pas une acception démocratique de la gouvernance d'un pays mais une acception royale ; ce qui m'inquiète énormément quant à la volonté de l'ethnie mbochi à vouloir d'un règlement démocratique régulier de l'alternance politique. Si les sages prétendent ne plus prendre les armes pour conserver le pouvoir de Sassou Nguesso, une question me taraude le cortex : "Peuvent-ils prendre la kalachnikov pour conserver le pouvoir au nord de la république ?"

Sur le plan politique, les "sages" font un constat que Sassou a fait des accords avec les ennemis d'hier et que ceux-ci se seraient conctoctés au dépens des Mbochis - alors qu'ils sont largement représentés à tous les niveaux de hiérarchie du pays. Ici, on déduit que les Mbochis ne sont vraiment pas pour un partage équitable du pouvoir et que la paix ne signifie pas pour eux le partage de la gouvernance du pays - encore moins son retour à la démocratie. Les sages rappellent le soutien qu'ils ont apporté à Sassou lors du coup d'Etat de 1997 et évoquent qu'ils ne veulent plus souffrir sous le règne des "sudistes". En somme, il apparaît déjà ici que la sagesse étrange qui anime cette assemblée n'est pas prête à voir les sudistes revenir au pouvoir (page 1, dernier alinéa du plan politique). La représentation du pouvoir chez nos compatriotes du nord semble se ramener à une castification ethnique du pouvoir qui présage qu'ils feront tout pour conserver le pouvoir en leur sein - même si Sassou quittait le pouvoir ; ce qui est reproché au Cobra royal, c'est le fait qu'il ait abandonné les siens en faisant la paix avec Kolélas et le sud en général.

C'est au plan socio-économique que nos "sages du ventre" pensent au pays sans oublier leur ethnie car ils accusent Sassou de ne pas faire profiter la rente pétrolière à tous les pays et à leur ethnie comme si cette dernière était à considérer à part dans la prise en compte du pays de sorte qu'il y ait une hiérarchie acceptée par les sages mbochis qui se présenterait comme suit : Sassou ---------->Famille royale Sassou&Nguesso------>Ethnie mbochi----> peuple congolais. C'est bien dans cet ordre pourtant que se décline la répartition des richesses nationales. Peut-être qu'au niveau ethnique, les Mbochis s'estiment sous-représentés (page 2, plan socio-économique, troisième paragraphe).  Il est à se demander : Il ne s'agit pas ici de la recherche d'une justice sociale de la part de nos pseudosages mais de la dénonciation d'un boukoutage ethnique insuffisant car la répartition s'arrête au niveau de la Famille royale Sassou&Nguesso. "Que se passerait-il si les Mbochis étaient satisfaits de la répartition des richesses nationales au plan ethnique ? Exigeraient-ils le départ de Sassou ? Si  vous avez la réponse à cette question au coin du cerveau, n'hésitez pas à nous en faire part car ça nous intéresse énormément.

Nos soi-disant sages se désolidarisent donc légitimement de Sassou en se disant que les apparences sont contre toute l'ethnie mbochi que l'enfant terrible d'Oyo a honnie (page 2, dernier paragraphe de la section AU PLAN SOCIO-ECONOMIQUE) - alors que seul le clan Sassou Nguesso profite des largesses du pouvoir.

Sur le plan familial, seule la santé de la fille, de la femme et du président lui-même intéresse nos sages - alors que le grand-frère du président Maurice Nguesso est aussi malade, etc. On apprend allègrement que le président possède la solution à la maladie de sa propre fille (page 2, section AU PLAN FAMILIAL, paragraphe 2), les sages ayant échoué de la sortir de cette mauvaise passe. Bien entendu, si les sages dans leur sagesse ont eu la délicatesse de nous cacher l'élément de la solution, ce n'est pas le président Sassou Nguesso qui le fera ! Une certitude : Sassou serait bien impliqué dans la maladie de sa propre fille puisqu'il fait partie de la solution (en lisant ceci, la progéniture Sassou Nguesso devrait s'inquiéter : voilà un père qui comme Abraham est prêt à sacrifier sa descendance pour satisfaire le DIEU POUVOIR)... On apprend qu'Antoinette Sassou Nguesso développe un cancer mais somme toute naturel (ce qui n'est que le point de vue des "sages" dont la sagesse est dubitable) ; ce qui prouve que le président préserve son épouse qui croit que sa maladie lui a été jetée en réprésailles à la maladie d'Edith. En tout cas, la confiance règne au sein da la sainte famille royale ! Quant à la santé de notre royal président, on  apprend que si elle n'est pas au beau fixe, c'est parce que Sassou ne respecterait pas les interdits (que les sages auraient formulés  comme ne pas consulter des marabouts autres que mbochis ?). Sassou semble être un éclectique sur le plan mystique car il ne se limite plus à la sorcellerie et à la magie noire mbochie. De la part d'un fonctionnaire international qui a quitté le Congo, nous avons appris que Sassou Nguesso se rend discètement en Thaïlande pour soigner un cancer du foie ; cancer du foie ou de la prostate, qu'importe. La question est que nous avons peu d'informations fiables sur la santé de nos hommes politiques qui meurent tous dans des hôpitaux français...

Après ce constat amer, les sages passent enfin à la phase des propostions :

1) changer l'entourage présidentiel constitué de rapaces comme si le président lui-même n'était pas l'un d'eux sinon le plus grand des rapaces en chef (vraiment, il y a des sagesses étrangément aveugles !) ;

2) les sages demandent à Sassou Nguesso de se battre seul en cas de prochain conflit pour conserver son pouvoir, l'ethnie mbochi n'ayant pas eu sa part du gâteau (ici la sage démarche de nos pseudosages ressemble à s'y méprendre à du chantage : " Si tu ne nous donnes pas en tant qu'ethnie notre part du butin de guerre, nous ne ferons plus la guerre pour toi)     ;

3) Sassou doit nommer un véritable premier ministre chef du gouvernement en modifiant sa Constitution royale (comme si cette modification pouvait apporter un quelconque changement à la gravité de la situation). Nos sages vont jusqu'à l'infâmie de demander que ce nouveau premier ministre royalement investi soit nanti de tout le pouvoir exécutif pour organiser les élections de 2009 ! Il doit y avoir un peu de lotoko dans cette sagesse venue des bords de l'Alima car on voit mal comment Sassou Nguesso pourrait se dévêtir de son pouvoir royal à qui il tient plus qu'à sa propre vie car il ne se voit vivre qu'en roi, en monarque absolu     ;

4) Que Sassou ne participe pas à cette élection et qu'il s'en aille dans la dignité brouter son argent, lui et sa famille. Oui, mais pour cela, il aurait fallu que Sassou Nguesso lui-même soit un sage. Or, il ne l'est pas ! Et dans leur sagesse, ils devraient le savoir ! Mais quelles sortes sages êtes-vous donc ?

5)Que Sassou Nguesso s'assure de l'élection d'un autre mbochi avant de s'en aller. Qui a dit qu'il n'y avait pas un peu de folie dans toute sagesse ? On demande à Sassou de faire preuve de raison ; peut-être ont-ils vu dans leur sagesse que le président n'en faisait pas preuve. Si le président a de la fierté, il pourrait prendre cette insinuation pour une insulte ! En tout cas, on ne voit pour le moment pas les choses prendre le chemin de la sagesse mbochie.

Chers sages, si Sassou est allé voir les marabouts vilis ou ouest-africains, c'est qu'il a considéré que vous ne faisiez pas le poids face aux solutions qu'il recherche. Vous avez néanmoins eu la sagesse de l'audace, s'il en est. La fracture ethnique nationale apparaît comme le problème fondamental pour faire partir Denis Sassou Nguesso du pouvoir que les Mbochis reconnaissent comme l'un des leurs. Hélas, Sassou est-il dans cette configuration mentale ou ne profite-t-il pas simplement de la fracture ethnique pour manipuler l'ethnie mbochi afin de conserver son pouvoir ? Qui lise avec un peu plus de sagesse, nous réponde....




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