Journal d'actualités sur le Congo-Brazzaville administré par le LION DE MAKANDA (LDM) pour les démocrates patriotes du Congo-Brazzaville œuvrant pour le retour de la démocratie perdue en 1997. Nous nous battons par amour avec les mots comme armes et le Web comme fusil.
Le 15 août 2007, l'oyocratie a trouvé un jour de plus pour faire ripaille en fêtant l'indépendance nationale. L'indépendance ! Indépendance ! Que recouvre donc ce mot ? Que vaut la nôtre ? Mérite-t-elle qu'on se réjouisse ? Qui a une vraie raison de s'en réjouir ? Sassou en une : il est au pouvoir en qualité de valet de la françafrique et peut se vanter de boire du Champagne et de manger du caviar au Caesar. Mais le peuple congolais, a-t-il une petite raison de se réjouir ?
Il y a certainement des nations pour lesquelles le mot "indépendance" veut dire quelque chose : elles se sont battues et ont recouvré leur liberté en versant leur sang mis en commun. Nous, c'est une autre histoire ! Et si De Gaulle ne nous avait pas accordé l'indépendance virtuelle ? Que ce serait-il passé ? Avions-nous les moyens de lutter contre un empire colonial ? Avec quoi ? Des sagaies ? Qu'on se le dise ! L'indépendance ne se donne pas ou ne se décrète pas ; elle s'arrache et l'indépendance est une rupture totale de l'acte de subordination avec la puissance tutélaire du passé. Est-ce le cas pour le Congo-Brazzaville ? Aux sceptiques, je prierai de se remémorer cette première phrase de Denis Sassou Nguesso lorsqu'il est interviewé par les chaînes de télévision françaises au lendemain de sa victoire : "Il faut réconcilier le Congo et la France ". Quelle réconciliation ? Quand étions-nous fâchés avec la France pour qu'une guerre civile en scelle la réconciliation ? Voici le monde trouble dans lequel vivent 3 millions d'âmes, trois millions de personnes qui n'ont pas la maîtrise de leur destin car il se décide ailleurs, dans les coursives de l'Elysée, quelque part dans une chambre caballistique appelée "Cellule Africaine", tout un continent géré par un individu qui est aussi co-prince d'Andorre : monsieur le président Nicolas Sarkozy.
L'indépendance signifie trois moments distincts :
-la dépendance : un moment de contrainte ponctué de violences, de violations, d'oppression ;
-la lutte pour la séparation : un moment revendicationnel avec ou non une lutte armée ;
-et l'indépendance : la rupture totale, la non-ingérance matérialisée, la maîtrise de son propre destin..
Qui va croire que De Gaulle nous a laissé la maîtrise totale du système que la France a mis en place pour prendre les richesses que les Africains ne parvenaient pas à exploiter depuis des siècles ? La dépendance, nous l'avons subi jusqu'à l'os - voire jusqu'à la moelle : esclavage, destructuration de notre culture, arrimage à une économie capitaliste, lavage de cerveau, introduction du complexe d'infériorité, introduction d'une nouvelle religion qui inculquait de tendre l'autre joue, etc. La lutte pour la séparation n'est inscrite nulle part dans notre histoire et ce ne sont pas quelques luttes syndicales pour vivre comme le Blanc qui ont vocation à remplir le vide pour qu'on puisse célébrer le sang des martyrs, le sang de ceux qui sagaies à la main se sont battus pour la liberté qui ne se donne pas quand elle est arrachée : il faut la recouvrer par la force pour qu'elle vale quelque chose. Ce n'est pas un discours qui vient comme par enchantement dé-chaîner les forces de la servitude, les puissances de l'asservissement. De Gaulle nous a compris mais qu'a-t-il compris ? Que nous espérions voir un pantin noir faire office de chef du système de choses que la France avait mis en place ? Si tel est le cas, nous avons été servis ! Avec la colonisation, les choses étaient au moins claires : l'autre était venu de loin nous asservir, nous voler, nous ruiner en tant qu'êtres libres ; avec ce simulacre d'indépendance, tous ce fatras juridique qui consacre un pays avec son drapeau, son territoire découpé au gré des puissances occidentales, son armée, nous avons désormais pour ennemi visible, identifiable, un fils du pays, notre frère, un judas noir, celui qui a embrassé la franc-maçonnerie mise en place par Albert Pike, le sataniste. Nous nous battons contre un Sassou qui même vaincu ne nous assurera pas la liberté. Car Sassou n'est qu'un pion du système. Et il le sait...Tandis que nous nous nous trompons d'ennemi parce qu'il nous a livré en apparence à nous-mêmes, ce dernier est tranquille pour des siècles et des siècles pour continuer son oeuvre diabolique de pillage, de massacre par autochtone interposé. Ce qui est valable pour le Congo est valable pour le Gabon, le Tchad, le Congo démocratique. L'ennemi prend même plaisir à installer au pinacle du pouvoir des étrangers, des hommes issus d'ailleurs pour que la relation affetive à la nation soit la moins forte possible : Sassou, le Kotokoli au Congo, Bongo le Congolais au Gabon, Kabila Kanambé le Rwandais au Congo-démocratique, à l'image de Mobutu le Centrafricain...
Voilà des décennies que la France forme nos cadres qui sont souvent des Français, donc des traîtres vis-à-vis de leur propre patrie, elle continue à nous flouer de notre pétrole, de notre bois comme au temps des sociétés concessionnaires qui désormais ont pour noms total-Elf-Fina, Bolloré, etc. Sa langue tient notre éducation et manipule donc notre cuture à souhait.
Alors que vaut notre indépendance pour que nous puissions nous en réjouir ? A-t-on déjà vu un esclave célébrer sa captivité, sa servitude ? Sassou a de bonnes raisons de fêter ce simulacre d'indépendance qui lui a donné la possibilité de se sucrer sur les miettes que veut bien lui laisser la France. Mas nous, qu'y gagnons-nous à célébrer nos malheurs ! Quarante-sept ans de douleurs toujours accentuées, quarante-sept ans de larmes, quarante-sept d'injustice, quarante-sept ans d'esclavage, quarante-sept ans de misère, quarante-sept ans de crimes d'Etat de toutes sortes, quarante-sept ans de pillage, quarante-sept ans de gaspillage, quarante-sept ans de pyromanie politique. De nombreux observateurs redoutent que l'ennemi dise : " Vous voyez ? Les nègres ne sont bons à rien ; ils ne parviennent même pas à se gouverner tous seuls. Voici un demi-siècle qu'ils pataugent dans le malheur, s'entretuant. Laissez-nous revenir comme au temps de la colonisation car le nègre n'est bon qu'à être esclave ! "
Je vous laisse réfléchir, mes frères, mes amis sur le travail qu'il nous reste à faire pour que le mot indépendance ait vraiment un sens...